Volbeat – Rewind, Replay, Rebound (2019)

Je dois reconnaître que j’ai un faible pour Volbeat, dont le metal teinté de rockabilly m’a, dès le début de sa carrière, tapé dans l’oreille. Autant dire que j’attends avec impatience chaque sortie. Ce nouvel album ne déroge donc pas à la règle… et ne déçoit pas. Si certains morceaux affichent des teintes un plus radiophoniques, comme « Last Day Under The Sun » qui ouvre cet opus ou « 7:24 » qui le clôt, cela ne se fait jamais au détriment de l’efficacité et de la puissance. Construit autour d’un refrain mélodique et chantant, ce premier titre permet une entrée en douceur dans l’univers des Danois, avant que les chevaux ne soient lâchés, tandis que le dernier nous ferme doucement la porte, comme si nous quittions des amis.

Lorsque le quatuor décide de nous prendre aux tripes, cela ne traîne pas, avec le rock sautillant qu’est « Pelvis On Fire » qui rend hommage au King. Les musiciens s’en donnent à cœur joie, revisitant plusieurs motifs du rockabilly pour mieux les moderniser. Dans le même genre, « Die To Live » nous entraîne sur les routes au volant d’une grosse Américaine rutilante, tandis que Neil Fallon de Clutch vient prêter main forte à Michael Poulsen. Ça pulse, ça groove, ça nous pousse à danser. Il en va de même avec « Cheapside Sloggers », sur laquelle déboule le guitariste d’Exodus Gary Holt pour un pont inquiétant qui vire au heavy thrash. Surprenant, mais ô combien jouissif. Coup de cœur également pour « The Everlasting » qui associe un riff épais très heavy à des vocaux mélodiques, pour un rendu étonnant qui fait de ce morceau l’une des plus belles réussites de cet album.

Evidemment, Volbeat n’est pas qu’un groupe qui sait secouer ses fans, il joue également avec leurs sentiments, comme sur la très pop « Rewind The Exit », au magnifique refrain ou la ballade « When We Were Kids » teintée de nostalgie qui montre toutes les qualités de chanteur de Poulsen. Plus puissante, « Cloud 9 » est une belle ode pop-rock, soignée, un peu trop lisse sans doute par moments, mais qui ravira les amateurs de ritournelles sucrées. On lui préférera « Maybe I Believe », un peu moins convenue, avec son riff sautillant et ses lignes vocales fluides et entêtantes. Du grand art, du grand Volbeat.

Entre ces morceaux, finalement dans la lignée des précédentes productions du groupe, on retrouve quelques surprises, comme l’étonnant morceau qu’est « Sorry Sack of Bones », au rythme et au refrain insidieux. S’il fait taper du pied, il nous entraîne également dans un univers tourbillonnant du plus bel effet. Il en va de même sur le court « Parasite » à l’esprit punk, que l’on aimerait voir durer. Heureusement, qu’il est suivi par « Leviathan », du Volbeat pur jus, avec son refrain inspiré des chansons des années 1960. Cette fin d’album nous plonge d’ailleurs dans cette période, avec l’excellent « The Awakening of Bonnie Parker », dont on peut souligner les suaves lignes de guitares et les moments parlés qui font vraiment surannés. Un petit coup de nostalgie, robe en vichy et blouson noir.

Un superbe album, intelligemment construit, joliment interprété, qui confirme tout le bien que l’on peut penser de ce groupe talentueux et original.

  • 1. Last Day Under The Sun
  • 2. Pelvis On Fire
  • 3. Rewind The Exit
  • 4. Die To Live
  • 5. When We Were Kids
  • 6. Sorry Sack of Bones
  • 7. Cloud 9
  • 8. Cheapside Sloggers
  • 9. Maybe I Believe
  • 10. Parasite
  • 11. Leviathan
  • 12. The Awakening of Bonnie Parker
  • 13. The Everlasting
  • 14. 7:24
  • Michael Poulsen – chant, guitare rythmique
  • Jon Larsen – batterie, percussions
  • Rob Caggiano – guitare solo
  • Kaspar Boye Larsen – basse

Label : Universal/Vertigo

GODIVA – Destruction (2007)

Formé par le guitariste Sammy Lasagni et le chanteur Fernando Garcia (ex-Victory), Godiva est l’archétype même du groupe talentueux et efficace qui ne rencontra pas le succès mérité en dépit de réalisations efficaces. Ce troisième album sonne d’ailleurs son chant du cygne, ce qui est bien malheureux tant le heavy metal des Allemands possède de vraies qualités. Après une introduction un peu ésotérique, la déferlante « Crawl In The Night » nous prend à la gorge, avec son rythme à la double pédale et ses riffs qui ne sont pas sans rappeler Metalium. Une belle entrée en matière qui se poursuit avec « Destruction » qui porte bien son nom. Démarrant sur un énorme riff à la Holy Mother, ce morceau écrase tout sur son passage, en évoquant parfois Judas Priest, parfois le metal néo-classique. C’est original, superbement interprété et porté par la voix de Fernando Garcia qui possède bien plus de libertés qu’avec Victory. La preuve en est aussi apportée sur le nuancé « After The War » qui démarre sur un mid-tempo, avant que la batterie n’accélère le tempo pour déboucher sur un refrain grandiose. Le chant passe du grave à l’aigu avec une telle facilité qu’on se demande pourquoi ce chanteur n’est pas mieux considéré dans le milieu et pourquoi ce groupe n’a pas percé

Alternant tempos rapides et titres épiques, sans jamais perdre le sens de la mélodie, Godiva puise dans ses glorieux aînés, tout en apportant sa touche personnelle, pour construire des titres originaux. « Inside Hell » s’appuie sur une rythmique épaisse et un chant à la Judas Priest période Painkiller, en y insufflant des éléments que ne renierait pas Helloween. Ce mélange fonctionne parfaitement. Plus mélodique, « Vicious Blade » est dominé par des lignes de chant étonnantes qui s’appuient sur des riffs entêtants et des harmonies de guitares soigneusement mises en place. Plus rapide, mais proposant un mélange assez proche, « Running From The Past » se place dans la lignée du metal d’Helloween, notamment sur les refrains, tout en nuançant son propos à la manière du Judas Priest des années 1970. C’est entraînant, mélodique, puissant et irrésistible. La paire de guitaristes fournit un travail exemplaire, tandis que la section rythmique est toujours aussi efficace. Cette proximité avec Judas Priest est également évidente sur « United We Stand » dont le refrain évoque « United », alors que le propos est plus heavy.

En proposant un album aussi varié, Godiva aurait dû intéresser les fans de metal puissant, exigeant et mélodique. « Pedal To The Metal » est un hymne carré et imparable, dont le refrain est susceptible d’être repris par le plus grand nombre, tandis que le rapide « Bloody Sky » n’a rien à envier à Metallium, avec sa double pédale, son thème oriental et ses riffs énormes. Même le morceau bonus « Revelation » est impeccable, avec ses apports de claviers indus et son refrain mélodique. Cela nous donne un album sans aucune faute de goût et qui ne fait pas tache dans une discographie, encore moins dans une collection de fan de metal. Malheureusement, il n’aura pas de suite malgré quelques concerts en 2008.

  • 1. Illuminatio (Intro)
  • 2. Crawl In The Night 
  • 3. Destruction 
  • 4. Pedal To The Metal 
  • 5. After The War 
  • 6. Inside Hell 
  • 7. Vicious Blade 
  • 8. Bloody Sky 
  • 9. Running From The Past 
  • 10. Hell’s On Fire 
  • 11. United We Stand 
  • 12. Revelation 

Groupe

  • Mitch Koontz : Basse
  • Peter Gander : Batterie
  • Sammy Lasagni : Guitares
  • Steve Papacharitos : Guitares
  • Fernando Garcia : Chant     

Label : Mausoleum

GARY MOORE – Corridors Of Power (1982)

Un an après Dirty Fingers, et une pige chez Greg Lake, Gary Moore remonte un groupe afin d’enregistrer Corridors Of Power aux Studios Townhouse, Londres, sous la houlette du producteur Jeff Glixman. Entouré de Ian Paice (Deep Purple, Whitesnake) et Neil Murray (Whitesnake), il livre une œuvre de haut niveau, composée de huit chansons inédites et d’une reprise de Free. Mélangeant blues, hard rock et influences FM, ce nouvel album surprend par sa maturité, son sens de la mélodie et ses qualités d’écriture. Dès le hard FM « Don’t Take Me for a Loser », l’auditeur saisit l’évolution musicale de Gary Moore qui privilégie une musique plus moderne que son prédécesseur. Sa voix, parfaitement adaptée à ce nouveau style (et soigneusement mixée), propulse ce titre vers des sommets radiophoniques. Proche des productions américaines de l’époque, cet album cherche à nous enjôler, sans pour autant devenir mièvre. Ainsi « Always Gonna Love You » propose des lignes de chant mélodiques que mettent en valeur des guitares incisives. Les soli sont d’une grande précision et d’une belle inventivité.

Lorsque le rythme se ralentit, comme sur « Falling in Love with You », le blues remonte à la surface, permettant à Gary Moore de nous montrer qu’il possède une technique infaillible et un feeling à toute épreuve. Sur « I Can’t Wait Until Tomorrow », le guitariste prouve qu’il peut se montrer à la hauteur de ses influences blues, en nous offrant un titre qui va devenir un classique. L’orgue ajoute une chaleur indéniable à cette mélancolie ambiante. Et si Gary n’est pas un chanteur hors pair, sa voix s’accorde parfaitement à cette atmosphère feutrée que vient rehausser une guitare plaintive. En près de huit minutes, il nous livre une pièce d’anthologie qui prend aux tripes.

Pourtant, il n’oublie pas son amour du hard rock, comme sur le puissant et groovy « End of the World » qui débute par un solo explosif, avant que l’énorme « Rockin’ Every Night » écrase tout sur son passage, grâce à son rythme déchaîné, ses riffs incisifs et ses soli endiablés. Sa proximité avec la New Wave Of Heavy Metal est d’ailleurs évidente. En deux titres, Gary Morre nous fait comprendre qu’il faut compter sur lui dans le monde du hard rock. Le lent « Cold Hearted », qui évoque le Whitesnake de l’époque, ajoute une dose de blues dans cette musique gorgée de feeling et de mélodies. Les guitares se font charmeuses, tandis que le refrain, appuyé par une rythmique impeccable, achève de nous convaincre.

A ces huit chansons incontournables s’ajoute « Wishing Well », la reprise de Free qui devient, sous les doigts de Gary Moore, une adaptation à la fois fidèle à l’originale et parfaitement adaptée au style du groupe. En neuf titres, Corridors of Power s’inscrit comme un petit chef-d’œuvre et l’un des meilleurs albums de Gary Moore, toutes époques confondues. Afin de le soutenir, le groupe part en tournée, avec Charlie Huhn (ex-Ted Nugent) au chant, puis John Sloman (ex-Uriah Heep), et Don Airey aux claviers.

  • 1. Don’t Take Me for a Loser
  • 2. Always Gonna Love You
  • 3. Wishing Well (reprise de Free)
  • 4. Gonna Break My Heart Again
  • 5. Falling in Love with You
  • 6. End of the World
  • 7. Rockin’ Every Night
  • 8. Cold Hearted
  • 9. I Can’t Wait Until Tomorrow

Musiciens

  • Gary Moore : chant, guitares
  • Ian Paice : batterie, percussions sauf sur End of the World
  • Neil Murray : basse sauf sur Falling in Love with You
  • Tommy Eyre : claviers
  • Jack Bruce : chant additionnel sur « End of the World »
  • Mo Foster: basse sur « Falling in Love with You »
  • Bobby Chouinard : batterie, percussions sur « End of the World »

Producteur : Jeff Glixman

Label : Virgin Records

Concerto Moon – Ouroboros (2019)

Alors qu’en Europe nous avons perdu la trace de Concerto Moon depuis Rain Forest (1999), les Japonais poursuivent leur carrière avec brio. Ouroboros est leur quatorzième album studio. Œuvrant dans un metal néo-classique porté par la guitare de Norifumi Shima, leader du groupe et seul membre fondateur restant, Concerto Moon propose des compositions alertes, techniques, inspirées par la musique classique, qui évoquent Malmsteen, At Vance ou leurs compatriotes de Galneryus. Si le genre a connu un creux de la vague dans nos contrées, il a toujours bénéficié d’une réelle aura au pays du soleil levant. Il faut dire qu’avec Concerto Moon, il possède un excellent représentant. Comme souvent chez les groupes japonais, le chant est en partie en anglais et en japonais, ce qui me convient parfaitement, mais peut rebuter certaines personnes. Cela apporte une touche d’exotisme non négligeable, comme sur l’entraînant « Surrender ». Le nouveau chanteur, Wataru Haga possède une voix médium assez chaude, avec un accent très prononcé, et il faut s’y habituer par rapport à ses prédécesseurs.

Côté musique, Concerto Moon propose des titres rapides, qui permettent à Norifumi Shima de faire admirer sa technique et son sens de la mélodie. « Change My Heart » débute l’album sur une note enjouée, avant que « Dream Chaser » n’alourdisse le son. Ces deux titres développent des motifs typiquement néo-classiques aux influences baroques. On saisit que Norifumi Shima puise aux mêmes sources que Malmsteen sur « Alone in Paradise » ou le furieux « Into the Fire », notamment dans sa manière de gérer les harmonies et les apports de claviers. Les couplets et les refrains sont fluides, à l’image des envolées de guitares qui habillent l’ensemble. Malgré cela, les titres ne sont jamais linéaires. Les changements de rythmes sont nombreux. « From Father to Son » s’appuie en effet sur des cavalcades avant de ralentir pour permettre aux solos de se développer, des solos qui n’ont d’ailleurs rien à envier à ceux des meilleurs guitaristes occidentaux. D’une rare aisance technique, ils coulent avec une étonnante facilité pour venir éclairer chacune des compositions.

Malgré ces emprunts classiques, le groupe parvient à se renouveler, notamment en insufflant du heavy dans ses compositions, comme sur « Fight to the Death » ou en proposant des chansons plus épiques : « Run to the Sky » et « It’s Not Over » qui donnent envie de secouer la tête. Concerto Moon compose même un titre lent et plein de nuances. Sans être une ballade, « Holy Child » joue sur des oppositions entre des passages minimalistes et d’autres plus puissants. Assez étonnant au milieu des déferlantes qui l’entourent, il s’appuie sur une construction complexe vraiment intéressante.

Avec ce quatorzième album, Concerto Moon confirme qu’il est un grand groupe à (re)découvrir. Même si l’on peut noter quelques répétitions de motifs et des difficultés à franchir les frontières d’un genre qu’il pousse à ses limites : « Take You to the Moon », le groupe demeure l’une des valeurs sures du metal néo-classique au moment où celui-ci semble revenir sur le devant de la scène.

  • 1. Change My Heart
  • 2. Dream Chaser
  • 3. Surrender
  • 4. Holy Child
  • 5. Alone in Paradise
  • 6. Fight to the Death
  • 7. Run to the Sky
  • 8. From Father to Son
  • 9. Into the Fire
  • 10. It’s Not Over  
  • 11. Take You to the Moon
  • Norifumi Shima : Guitares
  • Shigeharu Nakayasu : Basse
  • Atsushi Kawatsuka : Batterie
  • Ryo Miyake : Claviers
  • Wataru Haga : Chant

Label : Walkure records

THE MAGPIE SALUTE – High Water II (2019)

Deuxième album studio pour The Magpie Salute, le groupe formé par Rick Robinson, l’ancien guitariste de The Black Crowes, qui est épaulé par d’autres membres de ce groupe : le guitariste Marc Ford et le bassiste Sven Pipien. Œuvrant dans un rock sudiste, teinté de blues, de country et de touches hard rock typé années 1970, le groupe nous livre un opus bourré de feeling, dont chaque morceau développe des ambiances envoûtantes. L’auditeur est rapidement captivé par cette musique atemporelle qui le ramène à des émotions primales. Ainsi, le riff de « Sooner Or Later » nous cueille dès ses premiers accords pour ne plus nous lâcher et nous conduire au refrain entêtant. Plus rythmé encore, « Leave It All Behind » se révèle insidieux, en raison de son rythme binaire qui tranche avec les lignes vocales complexes, chargée de blues et de soul. The Magpie Salute puise ses influences dans les racines du rock, renouant avec les années 1970 : le groovy « Doesn’t Really Matter » ou le hard bluesy teinté de soul : « Gimme Something ».

Si les morceaux les plus énergiques vont certainement remporter un franc succès, The Magpie Salute n’est jamais aussi bon que sur les chansons plus lentes, comme la country blues sudiste « Mother Storm » aux superbes arrangements qui évoquent Lynyrd Skynyrd ou la magnifique ballade « Lost Boy » sur laquelle intervient la violoniste Alison Krauss. Les influences sudistes sont évidentes et colorent l’ensemble d’une poignante mélancolie, celles de The Rolling Stones également sur des titres tels que « Life Is A Landslide » et « A Mirror » une ode chaleureuse appuyée par un piano omniprésent. Cela ne surprendra pas ceux qui suivent la carrière de Rick Robinson.

Le blues est aussi à l’honneur sur « Where Is The Place » qui devient vite enivrant grâce au mélange de voix, de piano et de guitares pleines de feeling. Rick Robinson sait écrire des chansons qui restent dans la tête ou qui s’avèrent immédiatement immersive, comme le premier single « In Here », aux influences diverses. Très varié, ce deuxième album explore même des terres surprenantes sur « Turn It Around » qui évoque un mélange de Lou Reed et de Bob Dylan, les grosses guitares en plus.

Atypique dans le paysage musical actuel, High Water II ne s’inscrit pas dans une case précise et préfère dessiner différents sentiers pour mieux perdre et envoûter l’auditeur. Pour cela, il nécessite plusieurs écoutes pour le dompter et l’apprécier à sa juste valeur.

  • 1. Sooner Or Later
  • 2. Gimme Something
  • 3. Leave It All Behind
  • 4. In Here
  • 5. You And I
  • 6. Mother Storm
  • 7. A Mirror
  • 8. Lost Boy
  • 9. Turn It Around
  • 10. Life Is A Landslide
  • 11. Doesn’t Really Matter
  • 12. Where Is The Place

  • Rich Robinson – guitares, chant
  • Marc Ford – guitares, chant
  • John Hogg – chant, guitares, percussion
  • Sven Pipien – basse, chœurs
  • Matt Slocum – claviers
  • Joe Magistro – batterie

SAXON – The Eagles Has Landed 40 (2019)

Afin de fêter les quarante ans de la sortie de son premier album, Saxon nous offre un triple album live composé d’extraits de différents concerts enregistrés entre 2007 et 2018. Le fan va donc retrouver quarante morceaux différents, issus de (presque) toutes les époques du groupe, mais surtout des albums parus à partir de 2007. En effet, aucune chanson de Saxon, Rock the Nations ou Destiny n’est présente par exemple. En revanche, tous les classiques composés entre ces albums sont présents et plutôt bien interprétés. Ainsi « Machine Gun » est boosté à l’adrénaline, « Power And The Glory » est interprété avec des arrangements différents de l’original, le superbe « Dallas 1PM » nous fait dresser les poils dans le dos, « Princess Of The Night » permet de beaux duels de guitares, « 747 (Strangers In The Night) » nous épate toujours avec son mélange de mélodie et de puissance, et « 20,000 Ft. » écrase tout sur son passage avec un chant halluciné de Biff Byford et une section rythmique sous acide.

Mais Saxon ne s’appuie pas uniquement sur ses classiques et sait puiser dans quelques morceaux moins attendus, comme l’excellent « Rock ‘n’ Roll Gypsy » extrait du génial Innocence is no Excuse ou la reprise d’« Ace Of Spades » de Motörhead dédiée à Fast Eddy Clarke décédé quelques mois plus tôt. Le fan aurait certainement espéré plus de prises de risque de ce genre, même si celles-ci ont été prises sur The Eagles Has Landed III. Ainsi, le groupe a voulu mettre en valeur des albums comme Inner Sanctum : « State Of Grace », « Atila The Hun » et « If I Was You » assez convaincants, et les plus pâlots « Red Star Falling » et « If I Was You », Into the Labyrinth : le furieux « Demon Sweeney Todd », le dispensable diptyque « The Letter + Valley Of The Kings » ou le groovy « Live To Rock » ou encore Call to Arms représenté par le heavy « Hammer Of The Gods » les lents « Back In ’79 » et « Call To Arms » sur lesquels Biff n’est pas au mieux et qui se révèlent assez faibles finalement.

Côté nouveautés, Thunderbolt le dernier album studio est à la fête avec pas moins de six morceaux. Si « Thunderbolt », « Sons Of Odin » et « They Played Rock And Roll » tiennent la route, je n’ai pas été convaincu par « Nosferatu (The Vampire’s Waltz) » qui est plus un titre à écouter chez soi, le passable « Predator » et « The Secret Of Flight » qui souffre de la comparaison avec le puissant « Battering Ram » qui clôt ces trois CD. Sans doute aurait-il été judicieux de remplacer ces derniers par des morceaux de Sacrifice et Battering Ram assez peu représentés.

Mais ne boudons pas notre plaisir, tant ce triple album nous fait comprendre – était-ce vraiment nécessaire ? – que Saxon est un groupe en pleine forme, en dépit de plus de quarante années d’existence.

  • CD1
  • 1-1 State Of Grace
  • 1-2 Red Star Falling
  • 1-3 Attila The Hun
  • 1-4 If I Was You
  • 1-5 Witchfinder General
  • 1-6 Demon Sweeney Todd
  • 1-7 The Letter + Valley Of The Kings
  • 1-8 Machine Gun
  • 1-9 Live To Rock
  • 1-10 Hammer Of The Gods
  • 1-11 Back In ’79
  • 1-12 I’ve Got To Rock (To Stay Alive)
  • 1-13 Call To Arms
  • 1-14 Rock ‘n’ Roll Gypsy
  • 1-15 Chasing The Bullet
  • 1-16 Play It Loud
  • CD2
  • 2-1 Sacrifice
  • 2-2 Night Of The Wolf
  • 2-3 Conquistador + Drum Solo
  • 2-4 Rock the Nations
  • 2-5 Crusader
  • 2-6 Battalions Of Steel
  • 2-7 The Eagle Has Landed
  • 2-8 Power And The Glory
  • 2-9 Dallas 1PM
  • 2-10 Princess Of The Night
  • 2-11 Denim And Leather
  • CD 3
  • 3-1 Eye Of The Storm
  • 3-2 747 (Strangers In The Night)
  • 3-3 Killing Ground
  • 3-4 Ace Of Spades
  • 3-5 20,000 Ft.
  • 3-6 Thunderbolt
  • 3-7 Sons Of Odin
  • 3-8 This Town Rocks
  • 3-9 Nosferatu (The Vampire’s Waltz)
  • 3-10 Predator
  • 3-11 They Played Rock And Roll
  • 3-12 The Secret Of Flight
  • 3-13 Battering Ram

Line-Up :

  • Biff Byford – Chant
  • Paul Quinn – Guitares
  • Nibbs Carter – Basse
  • Doug Scarratt – Guitares
  • Nigel Glockler – Batterie

Label : Silver Living Music

Babymetal – Metal Galaxy (2019)

Troisième album des Japonais de Babymetal, Metal Galaxy est aussi le premier sans leur choriste Yui qui a jeté l’éponge pour raisons médicales et leur guitariste Mikio Fujioka décédé lors d’un accident domestique. Les morceaux étant composés par toute une équipe et le producteur du groupe, la poursuite de ce projet n’a pas été remise en cause et la direction musicale est toujours aussi variée. Il faut dire que les musiciens se succèdent dans le Kami band, tandis que trois nouvelles choristes, surnommées les Avengers, prennent place à côté de Moa lors des concerts. Comme plusieurs morceaux étaient déjà parus en single ou avaient été joués en concert, tous les titres de ce nouvel album ne sont pas inconnus, néanmoins, ils sont souvent présentés dans des versions inédites (ce qui est courant avec les musiciens japonais). C’est notamment le cas du titre « Elevator Girl » dont on nous offre une version en anglais pour le marché international ou « Distorsion », sur lequel Alissa White-Gluz (Arch Enemy) vient chanter, ce qui n’était pas le cas sur le single paru en 2018. Mais revenons à l’analyse de ce nouvel opus.

Démarrant par une introduction orchestrée, ce qui est le cas depuis le premier album, Metal Galaxy enchaine d’abord trois singles en puissance pour mieux saisir les fans à la gorge. Le sympathique « DA DA DANCE » qui mêle influences dance, électronique et metal, renoue avec les débuts du groupe pour le plus grand bonheur des fans de la première heure. Il est suivi par le puissant « Elevator Girl » sur lequel la chanteuse Su montre tous les progrès qu’elle a pu réaliser ces dernières années. Son chant est plus mature, tandis que les guitares, toujours aussi énormes, tissent un vrai mur de riffs derrière les couplets. Takayoshi Ohmura est toujours aussi impressionnant en solo. Véritable hymne qui fait déjà office de classique en concert, il est complété par l’oriental « Shanti Shanti Shanti » qui rend hommage à bollywood. Cette chanson, savamment construite et chantée, s’avère une vraie prouesse musicale.

Après ce trio dévastateur, on aurait pu croire que le soufflé allait retomber, mais les Japonais ont plus d’un tour dans leur sac en nous offrant « Oh! MAJINAI », un morceau de folk metal proche de Finntroll et chanté en compagnie de Joakim Brodén (Sabaton). Etonnant, mais jouissif. Par contraste, le policé et très Jpop « Brand New Day » surprend par sa construction et ses mélodies. Accompagnées par Tim Henson and Scott LePage de Polyphia, Su et Moa s’en tirent à merveille, tandis que les guitares se font plus enjôleuses qu’à l’accoutumée. Après cet intermède très pop-rock, le groupe revient à un metal alerte, avec le puissant et nuancé « Night Night Burn ! », correct, mais déjà mille fois entendu sur les ondes nippones, ce qui n’est pas le cas d’« IN THE NAME OF » qui évoque le Sepultura de Roots, avec ses percussions tribales et ses voix gutturales. On sent que le kami band s’est fait plaisir sur ce titre, reléguant les jeunes chanteuses au rôle de spectatrices.

Après cette explosion quasi death metal, les deux singles suivants remettent l’album sur ses rails. « Distortion » ne fait d’ailleurs pas baisser l’intensité, grâce sa rythmique épaisse, ses riffs dévastateurs et les growls d’Alissa. Le contraste avec la voix de Su et le refrain pop-metal s’inscrivent parfaitement dans la lignée des précédents albums du groupe. Il en va de même pour le power rap « PA PA YA!! » qui voit le rappeur thaïlandais F. Hero poser son flow et sa grosse voix. Comme les autres singles de Babymetal, ce titre est irrésistible et rappelle « Do ki do ki Morning » en plus mature.

La fin de l’album est davantage tournée vers des compositions moins directes, mais certainement mieux construites et plus profondes. C’est le cas de l’excellente « Kagerou », maîtrisée de bout en bout, et portée par un riff bourré de groove, un refrain mélodique à souhait et une performance vocale étonnante de Su. Déjà connu, « Starlight » est un bon morceau de heavy metal, un peu plus conventionnel que le reste de l’album, mais qui est efficace en concert et qui rend hommage à leur guitariste disparu. Plus dispensable, la mélodique « Shine » semble écrite pour le marché japonais, tandis que l’album se termine sur « Arkadia », un brûlot néoclassique rapide, dominé par la guitare de Takayoshi Ohmura (dont je vous conseille les albums solos qui s’inscrivent dans ce style). L’une des versions japonaises contient deux titres supplémentaires, tandis que le morceau « Elevator Girl » est évidemment en japonais.

Moins frais, moins surprenant, mais certainement plus mature et éclectique, Metal Galaxy risque de dérouter certains fans de la première heure, mais prouve que Babymetal est devenu un vrai groupe et non plus le projet déjanté d’un producteur ayant su s’entourer de musiciens de grand talent. Certes, les chanteuses ont perdu de leur candeur après huit ans dans le métier (Su a 21 ans passé, maintenant, et Moa plus de 20), mais elles ont justement gagné en expérience.

  • 1. FUTURE METAL
  • 2. DA DA DANCE (feat. Tak Matsumoto)
  • 3. Elevator Girl
  • 4. Shanti Shanti Shanti
  • 5. Oh! MAJINAI (feat. Joakim Brodén)
  • 6. Brand New Day (feat. Tim Henson and Scott LePage)
  • 7. Night Night Burn !
  • 8. IN THE NAME OF
  • 9. Distortion (feat. Alissa White-Gluz)
  • 10. PA PA YA!! (feat. F. Hero)
  • 11. Kagerou
  • 12. Starlight
  • 13. Shine
  • 14. Arkadia
  • Sumetal : Chant
  • Moametal : Chant

Label : Babymetal BMD Fox

UNLUCKY MORPHEUS -Rebirth (2009)

Unlucky Morpheus est un doujin, un cercle de musiciens fondé en 2008 par Shiren (Undead Corporation, Yosei Teikoku) et Fuki (Light Bringer, Doll$boxx) qui s’autoproduit et s’autoédite. Rebirth est son deuxième album après Hypothetical Box, un mini sorti quelques mois plus tôt. Œuvrant dans un metal alerte, tenant à la fois du power et du symphonique, avec une touche japonaise très prononcée, le groupe dont les musiques sont composées par Zun nous offre de belles envolées lyriques, dominées par la voix caractéristique de Fuki. Ainsi, après un l’instrumental « Rebirth », « 断罪は遍く人間の元に» nous emporte dans ses cavalcades néoclassiques, que viennent rehausser des claviers savamment dosés et des solos de guitares d’un haut niveau technique. C’est brillant, coloré, superbement interprété et n’a rien à envier aux groupes occidentaux.

Avec « Missing Girl », le propos se durcit. Toujours dans un style power néoclassique, Unlucky Morpheus nous livre un titre rapide, sur lequel des notes de piano viennent appuyer les changements de rythmes. Plus sombre, « 奇子 ~ Unknown Child » s’appuie sur un rythme syncopé, tandis que des chœurs extrêmes tranchent avec la voix de Fuki. Le mélange des genres est surprenant, original, mais d’une extrême dextérité. Comme souvent, avec Unlucky Morpheus, cela nous plonge dans un univers d’anime, grâce à la capacité du groupe à construire des ambiances et des images. Il faut dire que cet album est écrit pour servir de bande-son à un Touhou Project, une série de shoot them up très en vogue au Japon. Les solos néoclassiques, les breaks de dessin animé, ainsi que les lignes vocales répétitives des ponts en font une composition de haute volée.

Tandis que le court et rapide instrumental « Faith » ouvre sur la seconde partie de cet opus, l’auditeur en a déjà pris plein les oreilles. Et cela va se poursuivre, avec l’excellent « 木葉天狗 », aux lignes vocales ciselées, qui s’appuie sur des riffs inspirés et un rythme à contretemps. L’ombre de Malmsteen plane sur ce morceau, associée à des arrangements purement japonais. « Heaped Heart », davantage européen dans sa mise en place, emporte tout sur son passage, grâce à un riff principal enlevé. Le break, plus lent, permet au refrain ultra rapide de ressortir, et à la voix de Fuki, à la fois aigue et mélodique, de nous enchanter.

Plus narratif, « No Grudge Any More » est porté par des lignes de chant et un refrain assez mélancolique. Les couplets sont surtout tenus par la section rythmique, alors que les guitares prennent toute leur place sur le refrain. Alerte, sans être répétitif, ce morceau est peut-être le moins bon de cet album, mais ferait le bonheur de milliers de groupes. Plus original, « 神々が恋した幻想郷 » est basé sur une construction complexe, de nombreux changements de rythmes et un superbe travail de la batterie. Ce mélange de prog metal et de metal néoclassique en fait une œuvre aboutie, à mi-chemin entre certains morceaux du Dream Theater des débuts et d’Yngwie Malmsteen.

En dépit de sa courte durée, Rebirth est un excellent album que le groupe a réenregistré en 2015 afin d’en sortir une version plus metal.

  • 1. Rebirth (Instrumental)
  • 2. 断罪は遍く人間の元に
  • 3. Missing Girl
  • 4. 奇子 ~ Unknown Child
  • 5. Faith (Instrumental)
  • 6. 木葉天狗
  • 7. Heaped Heart
  • 8. No Grudge Any More
  • 9. 神々が恋した幻想郷
  • Groupe
  • Fuki : Chant
  • Shiren : Guitares, basse, claviers, programmation
  • Mutsuki : Batterie

Production : Unlucky Morpheus

Amon Amarth – Berseker (2019)

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Depuis Twilight of the Thunder God en 2008, chaque nouvel album d’Amon Amarth est attendu avec impatience par les fans. Berseker n’échappe pas à la règle, surtout pas trois ans après l’excellent Jomsviking. Autre élément important, ce nouvel opus est le premier enregistré avec le batteur Jocke Wallgren. De ce côté, certaines différences sont notables. Jocke propose un jeu différent de son prédécesseur, avec une frappe moins sèche et plus groovy, ce qui donne un élan étonnant à certains morceaux comme on peut le remarquer sur « Mjolner, Hammer of Thor ». En raison de ce changement, le pagan metal offert par les Suédois perd une partie de son côté death pour s’orienter vers un heavy metal, plus mélodique, comme sur l’entraînant « Crack the Sky » par exemple, ce qui est une évolution logique déjà perçue sur Jomsviking. Bien entendu, le son caractéristique d’Amon Amarth est toujours présent, ainsi que ses lignes de chant et ses riffs tourbillonnants. Le fan se retrouve donc en territoire connu, mais un territoire moins puissant et effrayant que sur Twilight of the Thunder God ou Sutur, et bien éloigné de ce que le groupe nous proposait sur ses premiers disques.

Si l’on retrouve des titres caractéristiques d’Amon Amarth, comme le speed « Shield Wall » ou la cavalcade « Valkyria », avec des lignes de chant qui reprennent tout ou partie de celles des guitares : le superbe « Mjolner, Hammer of Thor », ou le plus nuancé « Ironside », voire des phrases carrément retranscrites mots à mots : le grandiloquent « Into the Dark », on note de nouveaux apports intéressants, comme l’introduction acoustique de « Fafner’s Gold » qui se révèle ensuite être un superbe morceau, au rythme syncopé, comme sait si bien les écrire le groupe.

Néanmoins, dans l’ensemble on découvre les mêmes motifs déjà développés dans les précédents albums. C’est flagrant sur le mélodique « When Once Again We Can Set Our Sails » dont le chant est calqué sur ce qui nous avait déjà été proposé dans Twilight of the Thunder God ou Sutur, à tel point qu’il pourrait parfaitement s’intégrer à ces albums ou sur le heavy « Raven’s Flight » qui rappelle plutôt Jomsviking avec ses mélodies soignées et ses gros chœurs. Amon Amarth sait évoluer par petites touches afin de ne pas surprendre ses fans, et c’est tout à leur honneur.

Depuis « Fafner’s Gold » qui ouvre le bal jusqu’à « Into the Dark », Amon Amarth développe ses thèmes mythologiques avec une sincérité qui mérite le respect, surtout qu’il les déroule sur des musiques variées, qui alternent envolées lyriques et tempos médiums guerriers. Avec Berseker, les musiciens alimentent un peu plus leur légende, sans décevoir et en proposant des avancées notables.

  • 1. Fafner’s Gold
  • 2. Crack the Sky
  • 3. Mjolner, Hammer of Thor
  • 4. Shield Wall
  • 5. Valkyria
  • 6. Raven’s Flight
  • 7. Ironside
  • 8. The Berserker at Stamford Bridge
  • 9. When Once Again We Can Set Our Sails
  • 10. Skoll And Hati
  • 11. Wings of Eagles
  • 12. Into the Dark
  • Olavi Mikkonen − lead guitar
  • Johan Hegg − vocals
  • Ted Lundström − bass
  • Johan Söderberg − rhythm guitar
  • Jocke Wallgren – drums
  • Production : Jay Ruston

Label : Metal Blade/Sony music

SYR DARIA – Tears Of A Clown (2019)

Originaire d’Alsace, Syr Daria publie son troisième album sur un label letton qui m’était inconnu, comme le groupe, jusqu’à ce jour. Je m’étonne d’ailleurs de ne jamais avoir entendu parler de Syr Daria, tant les qualités du quintet sont criantes sur cet opus. Ses précédents albums avaient été distribués par Brennus qui a souvent mis le pied à l’étrier à d’excellents groupes nationaux. Proposant un heavy metal teinté de thrash qui doit autant à Metallica et aux Pantera de l’époque Cowboys from Hell qu’à la nouvelle scène américaine comme Lamb Of God ou Disturbed, les Français savent apporter leur dose de groove dans une musique puissante et rythmée. Tout au long de ses dix titres, Tears Of A Clown nous entraîne dans un univers coloré, aux riffs originaux et efficaces, qui permettent à la voix de Guillaume Hesse de donner toute sa plénitude comme sur « Tears Of A Clown ». Sur l’excellent « When The Roses Fade » au riff tourbillonnant, la basse de Pascal Husser nous prend même aux tripes. Sur ce morceau, le groupe allie groove et mélodies pour nous offrir une petite pépite sur laquelle les guitaristes se livrent à de savoureux échanges.

Ce goût pour un metal efficace rappelle parfois Iced Earth, notamment sur « Elm Street » et « Losers’ Club » qui nous ramènent à Dark Saga, sans pour autant le copier. On retrouve, en effet, cette même capacité que les Américains à enjôler l’auditeur grâce à des harmonies de guitares et des lignes vocales subversives. Du grand art. Dans un esprit similaire, Syr Daria incorpore une dose de nu metal dans son heavy pour accoucher de « Red Silence », une bombe destinée à faire headbanger la planète. Lorsque Disturbed rencontre Iced Earth, cela donne ce titre qui explose tout sur son passage et qui me laisse admiratif. Et pourtant, il en faut beaucoup pour me surprendre après autant d’albums écoutés, décortiqués et chroniqués.

Ce qu’il y a de terrible, c’est qu’à côté de ces compositions de haute volée, les autres morceaux de cet album sont presque aussi bons. Ainsi, « In The End » qui ouvre les hostilités presque en douceur est un mid tempo très soigné, alliant les mélodies d’un refrain de metal moderne à des riffs donnant envie de taper du pied. A l’opposé, « Randall Flagg » clôt les hostilités de manière plus classique grâce à des cavalcades évoquant les premiers Metallica et Iced Earth, avec une touche New Wave Of British Heavy Metal. Il faut dire que Syr Daria possède un réel bagage musical qui lui permet de placer dans son creuset des influences diverses afin de créer son propre univers. Il en va ainsi sur « Virus », un titre direct au gros refrain appuyé sur un riff thrash allemand ou sur la déferlante « Mr Gray », basée sur le roman d’Oscar Wilde, qui prouve l’excellence des goûts de ces Français.

Tears Of A Clown est d’autant plus une surprise et une réussite que je ne l’attendais pas et va, sans aucun doute, se glisser dans la liste de mes albums favoris de cette année 2019. Décidément, la scène française se révèlent d’une rare richesse cette année. Peut-être serait-il temps que les fans de metal s’en rendent compte, surtout chez nous… Enfin, je dois aussi avouer que je suis jaloux de la pochette de cet album que j’aimerais avoir sur l’un de mes romans, parce que c’est exactement mon univers. Chapeau bas !

  • 1. In The End
  • 2. Virus
  • 3. Elm Street
  • 4. Tears Of A Clown
  • 5. Brother
  • 6. Mr Gray
  • 7. When The Roses Fade
  • 8. Losers’ Club
  • 9. Red Silence
  • 10. Randall Flagg
  • Line-up
  • Christophe Brunner : Batterie
  • Thomas Haessy : Guitares
  • Michel Erhart : Guitares
  • Guillaume Hesse : Chant
  • Pascal Husser : Basse

Label : Sliptrick Records

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