
L’album alterne différentes ambiance avec un réel talent. On y découvre ainsi des compositions bourrées de groove comme l’entêtant « Gasoline » au riff épais, le puissant « Die Rockin » qui ouvre les hostilités avec une indéniable réussite et un swing soul ou le beau « Kentucky Gold » qui rappelle le Rossington Collins Band avec ses chœurs mixtes. Les hommages aux anciens se multiplient tout au long des 57 minutes que dure ce disque. « Mona Lisa » est une bombe de southern rock teintée au soleil de l’Alabama. Plus blues « Hammer » explore les sentes ouvertes par le Creedence Clearwater Revival, avec des petits côtés Aerosmith dans la gestion des riffs. On pense à Little Caesar par ce fin mélange des genres.
Créé en 2007, Whiskey Myers est un groupe de southern rock originaire du Texas, qui mêle éléments country et rock à la manière d’un Lynyrd Skynyrd ou de The Outlaws. Ce cinquième album, qui a atteint la première place des charts de country aux Etats-Unis, est une vraie réussite. Savant mélange de grosses guitares, de riffs endiablés, de refrains fédérateurs et de ballades comme seuls les Américains savent en faire, il offre un superbe chaînon manquant entre le southern rock traditionnel et le rock contemporain. En quatorze morceaux, le groupe balaie un spectre assez impressionnant sans jamais perdre le fil conducteur d’une musique qui donne envie de taper du pied et de secouer la tête en cadence.
La country est également au rendez-vous, avec ses rythmes traditionnels, comme l’enlevé « Rolling Stone » et sa batterie qui swingue, son incontournable harmonica et ce refrain chanté avec des intonations nasales. Le sautillant « Houston County Sky » joue avec les codes du genre, pour nous livrer un morceau classique, mais qui fait mouche grâce à un entrain communicatif. Tout aussi attendu, mais ô combien efficace, « Little More Money » est teinté d’une nostalgie évocatrice, qui nous entraîne au cœur des vastes étendues texanes. Les ballades country ne sont pas oubliées. « Bury My Bones » est appuyée par un banjo et un violon qui lui donnent des connotations folkloriques du plus bel effet en accentuant ses côtés mélancoliques, tandis que la plus moderne « California to Caroline » saupoudre la country de rock et de blues. L’album se clôt sur « Bad Weather », un slow à l’ancienne, soutenu par des chœurs féminins dignes de ma Motown.
Malgré toutes ces références au passé, Whiskey Myers n’hésite pas à incorporer des touches plus modernes dans sa musique, comme sur l’excellent « Bicth » qui évoque un croisement entre ZZ Top et Rage Against The Machine. Le riff est énorme, la voix clamée et le rythme infernal. On n’est pas loin des premiers Shaka Ponk, voire de Beasto Blanco, avec une touche glam dans la manière de traiter ce boogie endiablé. Le lancinant « Glitter Ain’t Gold » joue la carte du southern blues lent que viennent illuminer des arrangements savoureux et des guitares inspirées.
Whiskey Myers est un grand album qui transcende les genres et qui mérite une vraie écoute et un véritable accueil en France.
- 1. Die Rockin
- 2. Mona Lisa
- 3. Rolling Stone
- 4. Bitch
- 5. Gasoline
- 6. Bury My Bones
- 7. Glitter Ain’t Gold
- 8. Houston County Sky
- 9. Little More Money
- 10. California to Caroline
- 11. Kentucky Gold
- 12. Running
- 13. Hammer
- 14. Bad Weather
- Cody Cannon – Chant, guitare acoustique
- John Jeffers – Guitares, chant
- Cody Tate – Guitares, chœurs
- Jamey Gleaves – Basse
- Jeff Hogg – Batterie
- Tony Kent – Percussions
Label : Wiggy Thump Records