Riot V – Live In Japan 2018 (2019)

Enregistré au Japon lors de la tournée qui a suivi la sortie d’Armor Of Light, ce double live de Riot V puise dans toute la discographie du groupe et dans celle de Riot dont il est l’émanation. Autant dire qu’il y avait l’embarras du choix pour dénicher d’excellentes compositions de heavy metal. En vingt-trois titres, le quintet revisite l’ensemble de ce répertoire puissant et mélodique qui fait la part belle aux morceaux rapides, sans oublier quelques hymnes martiaux. L’ensemble est donc classique et offre à l’auditeur sa dose de musique puissante, racée et technique, qui fait la part belle aux guitares. Le son est bon, le public répond favorablement aux sollicitations de Todd Michael Hall qui se défend sur les anciennes chansons, sans pour autant faire oublier ses prédécesseurs. S’il chante juste, il propose parfois des interprétations un peu monotones.

Néanmoins, on réentend avec plaisir les « tubes » metal que sont « Swords and Tequila », « Warrior », « Thundersteel », « Flight of the Warrior » ou encore « Johnny’s Back ». La section rythmique s’en donne à cœur joie, tandis que les guitares claquent les riffs avec rage, faisant sonner l’ensemble de manière agressive et mélodique, exactement dans l’esprit de Riot. D’ailleurs, les nouveaux titres s’intègrent parfaitement à l’ensemble. L’album commence de manière plutôt appropriée avec « Armor of Light » et « Ride Hard Live Free » extraits des deux albums de Riot V. Le premier CD fait la part belle aux nouvelles compositions, comme « Messiah », « Metal Warrior », « Land of the Rising Sun », « Fall from the Sky » ou « Take Me Back ». Elles s’intègrent parfaitement aux anciens titres dont le groupe a dû faire une sélection.

Ainsi, certains albums sont entièrement passés sous silence, ce qui est normal étant donné la discographie du groupe. Mais on est heureux d’entendre un extrait de Fire Down Under (« Swords and Tequila »), un de Rock City (« Warrior »), un autre de Narita (« Road Racin’ »). L’album qui se taille la part du lion, c’est Thundersteel, puisque les neuf morceaux de l’album sont interprétés, et de fort belle manière. On peut notamment retenir une version boostée de « Run For Your Life », ainsi que d’excellents versions de « Thundersteel », « Flight of the Warrior » et « Johnny’s Back ». Grosse surprise, la présence de « Metal Soldiers » et « On Your Knees », issus de Privilege of Power qui trouvent là, une réhabilitation par rapport à l’album studio. Mention spéciale également à « Angel Eyes », extrait du mésestimé Inishmore sur lequel apparaissait Mike DiMeo. Todd Michael Hall s’en tire avec les honneurs, en chantant plus bas que d’habitude, preuve qu’il sait s’adapter aux morceaux.

Un excellent double live qui ravira les fans du groupe et les amateurs de heavy metal. Certains regretteront l’absence de tel ou tel titre, mais ce serait vraiment pour pinailler, parce qu’il y a vraiment matière à passer du bon temps avec une heure cinquante de musique. Gros point négatif quand même, cette pochette horrible qu’il est inadmissible de trouver sur un CD professionnel.

  • CD 1 :
  • 1. Armor of Light (2:50)
  • 2. Ride Hard Live Free (4:48)
  • 3. On Your Knees (4:14)
  • 4. Metal Soldiers (4:46)
  • 5. Fall from the Sky (5:13)
  • 6. Wings Are for Angels (5:19)
  • 7. Land of the Rising Sun (4:11)
  • 8. Take Me Back (4:30)
  • 9. Messiah (4:18)
  • 10. Angel Eyes (4:40)
  • 11. Metal Warrior (5:28)
  • CD 2 :
  • 1. Thundersteel (4:13)
  • 2. Fight or Fall (4:15)
  • 3. Sign of the Crimson Storm (4:51)
  • 4. Flight of the Warrior (4:22)
  • 5. On Wings of Eagles (5:50)
  • 6. Johnny’s Back (5:49)
  • 7. Bloodstreets (5:21)
  • 8. Run for Your Life (4:35)
  • 9. Buried Alive (Tell Tale Heart) (5:46)
  • 10. Road Racin’ (5:48)
  • 11. Swords and Tequila (3:38)
  • 12. Warrior (5:19)
  • Don Van Stavern – Basse
  • Mike Flyntz – Guitares
  • Frank Gilchriest – Batterie
  • Todd Michael Hall – Chant
  • Nick Lee – Guitares

Label : AFM

Tarja – In The Raw (2019)

Les albums de Tarja sont toujours attendus avec impatience, soit par ses fans transis, soit par les critiques prêts à la descendre, soit par les curieux désireux de voir ce qu’elle est capable de composer en solo. Il faut dire que la talentueuse soprano aime explorer des univers aussi différents que le metal, la musique classique, la pop, le rock ou la musique traditionnelle. Avec ce sixième album en solo, elle va en surprendre plus d’un. Trois ans après The Shadow Self qui avait été reçu assez tièdement par la critique, la Finlandaise, qui a remplacé son batteur, livre un nouvel opus plus épais, plus lourd, plus direct, et sans doute moins complexe à appréhender… Même si son propos se complexifie par la suite.

L’auditeur n’éprouve donc aucun mal à entrer dedans. Dès les premières mesures de « Dead Promises », les guitares sont épaisses, ouvrant les portes d’un univers très heavy, à la limite du thrash et du death mélodique, ce qui est accentué par la présence de Bjorn Speed Strid (Soilwork) qui chante en duo avec elle. Ce superbe morceau donne le ton à l’ensemble et envie de secouer la tête en cadence. Il est suivi par un autre titre heavy, le mid-tempo « Goodbye Strange », chanté avec Cristina Scabbia (Lacuna Coil). Le mariage des deux voix contraste avec la lourdeur des guitares, créant un agréable mélange qui nous mène vers des cieux prometteurs. On en redemande. Et ce n’est pas « Tears In Rain » qui nous déçoit. Plus léger, tout en étant plus alerte, ce heavy rock propose un superbe refrain lyrique et symphonique qui emporte tout sur son passage. Assurément un des grands moments de cet album, sur un terrain connu de la chanteuse, mais cela n’en ôte pas pour autant le plaisir, surtout lorsque, subitement, le tempo s’accélère pour mieux ralentir et jouer avec nos nerfs. Autant dire que Tarja a su redresser la barre par rapport au précédent opus.

Après ce départ en fanfare, « Railroads » propose une jolie accalmie durant laquelle Tarja module de savoureuses mélodies, en se servant de différents registres de voix, tout en mélangeant les genres. Tantôt rock, tantôt pop, avec une touche de lyrisme, cette chanson donne la chair de poule. Il en va de même avec « You And I » qui évoque par certains côtés les morceaux de Kate Bush, avec cette douceur nostalgique, ce piano mélancolique et cette exploration vocale toujours sur le fil du rasoir. Du grand art. S’ensuit une pièce étonnante, « The Golden Chamber : Awaken / Loputon Yö / Alchemy » qui se développe sur plus de sept minutes d’une exploration pleine de nuances, inspirée par la musique classique et les musiques de films. Ce triptyque, sur lequel elle nous offre des parties en finnois, semble peint aux couleurs de ce pays étonnant. On y perçoit à la fois la retenue finlandaise et les grands espaces glacés qui ont vu naître la chanteuse.

Après cette partie intimiste, le metal revient avec « Spirits Of The Sea », une chanson torturée, qui propose des expérimentations vocales et instrumentales. Assez difficile à décrire, ce morceau, plein de nuances, permet à Tarja de nous emmener au cœur de son univers, avant que « Silent Masquerade » redonne un coup de fouet à cet album. Epaulée par Tommy Karevik (Kamelot, Ayeron, ex-Seventh Wonder), Tarja livre une pièce de metal symphonique de premier plan, portée par une rythmique épaisse et soutenue par une section rythmique efficace. Dans cette lignée, « Serene » permet à Alex Scholpp de nous prouver toutes ses qualités, aussi bien en rythmique qu’en solo. Bourré de groove, ce titre relance la fin de cet album, en nous prouvant qu’il est possible de construire une composition complexe sans pour autant perdre l’auditeur. Un autre de mes coups de cœur.

Et que dire de « Shadow Play » qui débute par des chœurs martiaux de grande qualité ? Assez proche de ce que livrait auparavant Nightwish, ce superbe morceau parvient à conjuguer influences classiques et metal sans jamais en faire trop. Jouant sur de subtiles nuances, le groupe nous offre un final énorme à écouter à fond sur une vraie chaîne hi-fi et non pas dans des écouteurs pourris en MP3 à 162 kbps…

In The Raw est sans conteste l’un des meilleurs albums de Tarja. Non seulement parce qu’il est varié, mais également, parce qu’on a réellement l’impression que la chanteuse nous a livré une partie de son âme. N’est-ce pas cela la raison même de l’art ?

  • 1. Dead Promises
  • 2. Goodbye Stranger
  • 3. Tears In Rain
  • 4. Railroads
  • 5. You And I
  • 6. The Golden Chamber : Awaken / Loputon Yö / Alchemy
  • 7. Spirits Of The Sea
  • 8. Silent Masquerade
  • 9. Serene                                                                                 
  • 10. Shadow Play

  • Tarja Turunen : Chant
  • Alex Scholpp : Guitares
  • Kevin Chown : Basse
  • Christian Kretschmar : Claviers
  • Timm Schreiner : Batterie
  • Max Lilja : Violoncelle

Label : earMusic

SPIRITS OF FIRE – Spirits Of Fire (2019)

Spirits Of Fire ? Qu’est-ce ? Un groupe inconnu qui sort son premier album sur Frontiers. Intrigué, j’appuie sur le premier morceau et… quelle claque ! Un heavy épais qui renvoie à Oliva’s Pain ou aux regrettés Holy Mother. Et puis, il y a cette voix qui hurle et me rappelle quelqu’un. Je lis alors la fiche fournie… Et, ô surprise ! Une nouvelle claque. Car Spirits Of Fire est un super groupe dont la carte de visite des musiciens fait frémir de plaisir. Jugez du peu : Tim « Ripper » Owens (ex-Judas Priest, Iced Earth), Chris Caffery (Savatage, Trans-Siberian Orchestra), Steve DiGiorgio (Testament, Death…) et Mark Zonder (ex-Fates Warning, Warlord).

Autant dire que ces artistes savent de quoi ils parlent en matière de metal et de compositions. Ainsi, dès « Light Speed Marching », le ton est donné. Spirits Of Fire a décidé de frapper fort en lâchant les chevaux tout en nous offrant des chansons complexes, à mi-chemin entre Savatage et Judas Priest. « Temple Of The Soul » confirme ce chemin emprunté en jouant avec nos nerfs pour des changements de rythmes incessants, soutenus par des arrangements subtils, le tout rehaussé par le magnifique travail de Cris Caffery qui livre une prestation époustouflante. Quant à la section rythmique, c’est juste un rouleau compresseur qui sert de base à un riff monstrueux.

« All Comes Together » enfonce le clou en flirtant avec le progressif et le jazz-metal pour développer un titre sournois, à la fois riche et implacable. La voix de Tim Owens évoque Rob Halford (quelle surprise), donnant à cette chanson une couleur vraiment particulière, puisque la construction mélodique louvoie entre Savatage et Kamelot, avec des sonorités orientales parfaitement maîtrisée. Une véritable réussite.

Si le concept de super groupe peut effrayer,ici, il n’est pas question d’une réunion au rabais. Les compositions sont toutes soignées, et rehaussées par la production de Roy Z qui apporte toute sa science à cet album. On le perçoit sur « It’s Everywhere », un titre étonnant, aux multiples influences, qui combine la puissance du metal, des mélodies racées et des apports hispaniques avec quelques touches de guitare classique, à une construction torturée et un refrain typé hard rock. Cette direction est également présente sur « A Game » qui débute comme un blues torride, pour s’emballer en un hard rock épais, sublimé par la guitare de Caffery et par la performance vocale d’Owens que l’on n’avait pas encore entendu explorer ces contrées. « The Path » s’inscrit dans la même lignée hard rock, même si les accords sont plus proches du metal. Certaines parties évoquent Guns And Roses voire d’anciens Deep Purple, alors que d’autres jouent avec des ambiances proches de Black Sabbath. Ces références aux années 1970 sont criantes sur « Alone In The Darkness », un morceau d’ambiance que certaines pourraient appeler ballade, mais qui possède de nombreuses cordes.

Avec « Stand And Fight », Spirits Of Fire revient à un heavy sombre et plus classique, au tempo enlevé, et qui ramène l’auditeur vers un univers connu… ou presque. Car Roy Z. y ajoute des nappes de claviers industriels qui lui apportent un côté futuriste. On pense à son travail avec Rob Halford ou Bruce Dickinson. C’est aussi le cas sur le torturé « Spirits Of Fire » dont l’introduction dans la plus pure tradition du shredding ouvre sur un riff écrasant que n’aurait pas renié Judas Priest. Cris Caffery s’amuse, comme les autres membres du groupe, en jouant avec les stéréotypes du metal pour mieux les détourner. C’est flagrant sur le superbe « Meet Your End » à la construction déroutante et qui se révèle être une petite pépite à savourer sans modération. Il en va de même pour « Never To Return » aux faux airs d’Iced Earth et par moments, de Trans-Siberian Orchestra par son côté grandiloquent.  

Spirits Of Fire nous livre un premier album éponyme surprenant, complexe, subtil, riche et envoûtant qui s’éloigne des standards pour mieux nous cueillir. A découvrir absolument.

  1. Light Speed Marching
  2. Temple Of The Soul
  3. All Comes Together
  4. Spirits Of Fire
  5. It’s Everywhere
  6. A Game
  7. Stand And Fight
  8. Meet Your End
  9. Never To Return
  10. The Path
  11. Alone In The Darkness

  • Tim Owens : Chant
  • Chris Caffery : Guitares
  • Steve DiGiorgio : Basse
  • Mark Zonder : Batterie

Production: Roy Z

Label : Frontiers

Sweet – The Platinium Collection (2019)

Alors que leur dernier album studio est sorti en 1982, The Sweet bénéficie encore d’une certaine popularité. La présence de plusieurs de ses singles dans des bandes originales de films récents n’est certainement pas étrangère à cela. « Fox On The Run » est ainsi au générique de Suicide Squad et « Ballroom Blitz » à celle des Gardiens de la Galaxie 2. On retrouve évidemment ces deux morceaux sur cette anthologie gorgée jusqu’à la gueule de hits qui ont influencé des groupes aussi divers que Guns’n Roses, Def Leppard, Krokus, Stryper, Mötley Crüe, Wig Wam, j’en passe et des meilleurs.

En trente-quatre titres, l’auditeur peut revisiter la carrière du groupe depuis son premier album Funny How Sweet Co-Co Can Be et les morceaux psyché-pop amusants que sont « Co-Co » ou « Chop Chop », jusqu’aux plus grands succès du groupe que sont l’entraînant « Ballroom Blitz », le boogie rock à la Status Quo : « Blockbuster », le puissant « Hell Raiser », le festif « Wig-Wam Bam », ou la fausse ballade « Love Is Like Oxygen ». Certains des morceaux présents sur ce double album n’étaient d’ailleurs sortis qu’en 45 tours à l’époque comme « Popa Joe » notamment. Cela ne fait pas de cet album une collection d’inédits, loin de là. Néanmoins, il permet de jeter un regard sur une partie de la carrière du groupe et de (re)découvrir quelques titres oubliés ou de s’interroger sur l’absence d’autres.

En effet, cette anthologie omet des pépites comme « Teenage Rampage », « Lost Angels » ou « Funk It Up ». Quelques extraits des derniers albums du groupe sont présents comme « Hey Mama » issu d’Identity Crisis, mais c’est Sweet Fanny Adams qui est le mieux représenté. Ces choix sont un peu étonnants, mais il existe tellement de compilations qu’il faut parfois se démarquer des autres. A ce sujet, aucun extrait des trois albums live du groupe n’est présent. A la place, on peut trouver quelques morceaux moins connus comme le hard rock « Burning » face B du single « Hell Raiser », « Man From Mecca » face B de « Little Willy », « Sunny Sleeps Late » tiré du quatre titres Santa Monica Sunshine ou « Done Me Wrong All Right » face B de « Co-Co ». Cela rend intéressante The Platinium Collection pour ceux qui ne connaissent pas vraiment le groupe, surtout que la production est bonne. En replaçant (The) Sweet dans son époque, on se rend compte que ce groupe a compté et qu’il compte encore. Son influence sur le glam metal et le sleaze rock est indéniable, et il suffit de compter le nombre de reprises réalisées par d’autres formations pour s’en persuader.

  • Disc One
  • 01. Ballroom Blitz
  • 02. Alexander Graham Bell
  • 03. No You Don’t
  • 04. Love Is Like Oxygen
  • 05. Peppermint Twist
  • 06. Wig-Wam Bam
  • 07. 4th Of July
  • 08. Poppa Joe
  • 09. Jeanie
  • 10. Blockbuster
  • 11. A.C.D.C
  • 12. Done Me Wrong All Right
  • 13. Burn On The Flame
  • 14. Hell Raiser
  • 15. Co-Co
  • 16. Sweet F.A
  • 17. Chop Chop
  • Disc Two
  • 01. Set Me Free
  • 02. Fountain
  • 03. Little Willy
  • 04. Rebel Rouser
  • 05. Fox On The Run
  • 06. The Lies In Your Eyes
  • 07. Funny Funny
  • 08. In To The Night
  • 09. Restless
  • 10. Sunny Sleeps Late
  • 11. Action
  • 12. Heartbreak Today
  • 13. Burning
  • 14. The Six Teens
  • 15. Hey Mama
  • 16. Man From Mecca
  • 17. White Mice

Label : Mercury

Cellar Darling – The Spell (2019)

Après leur départ tonitruant d’Eluveitie et un premier album remarqué et remarquable, le trio Cellar Darling revient avec une nouvelle offrande à la fois originale et racée. Débutant par « Pain », une ode mélancolique aux légères touches folks, The Spell s’invite en douceur, sublimé par la voix enchanteresse d’Anna Murphy qui livre une nouvelle fois une performance hypnotique. Dès ce premier morceau, on perçoit les évolutions du groupe qui a décidé de ne pas composer une copie du précédent opus. Ainsi, « Death » surprend par son mélange de guitares incisives et de chant cristallin qui portent des mélodies languissantes pour déboucher sur un break sabbathien traversé par une flûte légère et hypnotique. Un des grands moments de ce disque. Avec « Love », les touches folkloriques nous interpellent dès l’introduction, tandis que les guitares et les mélodies vocales mêlent des inspirations pop et rock pour un rendu étonnant tout en nuances et séduction.  

Survient alors un des autres points d’orgue de cet opus avec son titre éponyme qui évoque ce que le groupe nous avait proposé il y a deux ans. La voix d’Anna Murphy tisse des mélodies ensorcelantes qui captent immédiatement l’intention et ne nous lâchent plus jusqu’à la fin du morceau. On comprend alors que The Spell va nous offrir les mêmes plaisirs que son prédécesseur, tout en explorant de nouvelles pistes, comme « Burn » et son mélange d’influences des années 1970 de constructions progressives et de chants en canons.

On passe ensuite de moments intimistes, comme la berceuse « Sleep » et son piano si discret qui évoque Kate Bush ou « Death, Pt. II », lui aussi soutenu par un piano classique, à des morceaux plus metal, tel que le mid-tempo « Insomnia » à l’introduction thrash et au riff épais qui apparaît comme un compromis idéal entre Eluveitie et Jethro Tull avec une touche expérimentale étonnante en final. Le contraste entre ces différents titres ne laisse pas un seul moment de répit à l’auditeur qui ne peut jamais savoir à quoi s’attendre. Car Cellar Darling a décidé de ne rien faire comme les autres et de repousser les frontières du rock. Plus totalement folk, pas uniquement metal, le trio ouvre ses portes au progressif, tout en incorporant des éléments pop et des expérimentations à ses chansons. Cela nous donne des titres surprenants comme l’excellent « Freeze » sur lequel la voix parvient à atteindre des sommets cristallins en parfaite opposition avec les guitares distordues et les arrangements pleins de nuances. Difficile de ne pas se laisser emporter par ces mélodies tant elles touchent le cœur et l’âme.

Avant-dernier morceau de l’album, « Love, Pt II » rassemble toutes les caractéristiques de cet album novateur, progressif, aux influences diverses, qui installe Cellar Darling au panthéon des groupes les plus jouissifs du moment. Avec plus d’une heure de musique ciselée, de mélodies finement taillées et de riffs composés avec grâce, The Spell est une grande livraison pour un deuxième acte d’une étonnante virtuosité.

  • 1. Pain
  • 2. Death
  • 3. Love
  • 4. The Spell
  • 5. Burn
  • 6. Hang
  • 7. Sleep
  • 8. Insomnia
  • 9. Freeze
  • 10. Fall
  • 11. Drown
  • 12. Love, Pt. II
  • 13. Death, Pt. II
  • Anna Murphy : chant, hurdy-gurdy, flûte, claviers
  • Ivo Henzi : guitares, basse
  • Merlin Sutter : batterie

Label : Nuclear Blast

WAYWARD SONS – The Truth Ain’t What It Used To Be (2019)

Ancien leader des excellents Little Angels, Toby Jepson revient sur le devant de la scène en 2017 avec un premier album de Wayward Sons qui rencontre un succès d’estime. Si le propos de cet opus rassemblant de vieux briscards de la scène anglaise était déjà tourné vers le classic rock, cette deuxième livraison le dépasse de la tête et des épaules. Finement composé, habilement arrangé, The Truth Ain’t What It Used To Be est une ode au rock britannique des années 1960 à nos jours. On y retrouve en effet des hommages à The Who, Thin Lizzy, David Bowie, AC/DC voire Mott the Hoople. Autant dire que l’ensemble est riche, et touchera à la fois les fans de hard rock que les amateurs de rock teinté de glam, les nostalgiques de Queen que les esthètes désireux d’écouter de vraies mélodies.

Dès les premières notes de l’énergique « Any Other Way », l’auditeur est cueilli par une ambiance chaude que vient magnifier la voix de Toby Jepson. Le riff, que ne renierait pas AC/DC, sans être aussi distordu, s’associe à des mélodies teintées de glam et des chœurs discrets, mais efficaces. Un tube en puissance à rapprocher de certains titres de Jimmy Barnes. Plus puissant, le groovy « Have It Your Own Way » s’appuie sur un riff insidieux qui vous colle à la peau sans jamais vous lâcher. L’ombre de Mott the Hoople n’est pas loin, tandis qu’on lorgne plutôt du côté d’un punk-rock moderne sur « Punchline ». La modernité est aussi de mise sur le superbe « Feel Good Hit » qui réactualise le rock de The Who en y insufflant un groove digne de Tom Morello. Et que dire de la bombe « Black As Sin » ? Son riff répétitif nous conduit à un refrain d’une grande richesse, construit sur plusieurs strates à découvrir.

Sans jamais se cantonner à un style unique, Wayward Sons parvient néanmoins à accoucher d’une œuvre cohérente, dans laquelle chaque titre apporte sa brique à l’édifice. Les références à Thin Lizzy sur « Joke’s On You » dialoguent avec des arrangements dignes de Queen sur « Little White Lies » (quelles guitares !), pour mener à des emprunts au Elton John et aux Who des années 1970 sur « Long Line Of Pretenders » et surtout l’ode « Fade Away » appuyée par un piano omniprésent et une grandiloquence propre à cette époque. Pourtant, tout cela se fait par touches, avec une rare intelligence, sans jamais copier. En littérature, on appellerait cela des références intertextuelles, et c’est exactement ce que réalise Wayward Sons en nous offrant des clins d’œil à ses illustres aînés.

Il est aisé de comprendre que les musiciens se sont fait plaisir en rappelant les groupes ayant bercé leur enfance musicale. La narration typiquement glam rock de « The Truth Ain’t What It Used To Be » est associée à une construction digne de The Who et une puissance contemporaine, tandis que les guitares épaisses tirent l’ensemble vers un hard rock proche de la New Wave Of British Heavy Metal. Ce côté contemporain transpire également dans « Us Against The World » qui voisine avec les œuvres de The Pretty Reckless, tout en s’ancrant dans une tradition toute britannique. En cadeau, « Totally Screwed » est un rock direct dans la lignée de The Rolling Stones ou de Chuck Berry, des guitares heavy en plus et un refrain pop-punk à la Volbeat.

Chef-d’œuvre de cette année 2019, The Truth Ain’t What It Used To Be semble pouvoir parler au plus grand nombre et faire dialoguer les générations, tant sa musique est fédératrice. Ajoutons que la pochette est absolument magnifique, ce qui ne gâche rien.

Denis LABBE

  • 1. Any Other Way
  • 2. Black As Sin
  • 3. Joke’s On You
  • 4. Little White Lies
  • 5. Feel Good Hit
  • 6. Fade Away
  • 7. Have It Your Own Way
  • 8. Long Line Of Pretenders
  • 9. (If Only) God Was Real
  • 10. The Truth Ain’t What It Used To Be
  • 11. Punchline
  • 12. Us Against The World
  • 13. Totally Screwed  (hidden track)

Musiciens

  • Toby Jepson : chant, guitares
  • Sam Wood : guitares
  • Dave Kemp : claviers
  • Nic Wastell : basse
  • Phil Martini : batterie

Label : Frontiers

MICHAEL MONROE -One Man Gang (2019)

Neuvième album solo pour Michael Monroe, quatre ans après Blackout States, et toujours entouré des mêmes musiciens. Cette cohésion se retrouve d’ailleurs sur cet opus qui mêle énergie punk, rythmes rock et paillettes glam. Chaque chanson nous entraîne dans un voyage gorgé de groove, d’enthousiasme et d’une douce folie communicative qui fait plaisir par les temps qui courent. Michael Monroe et ses musiciens font fi des modes pour nous proposer douze pépites atemporelles, aux refrains immédiats et aux riffs soigneusement plaqués pour nous donner envie de secouer la tête en cadence et de taper du pied. Certes, le groupe n’invente rien, mais il joue tout cela avec une telle envie et une telle fraîcheur qu’il est aisé de se laisser entraîner dans la danse.

Dès « One Man Gang », le rythme punk rock endiablé, les couplets ultra rapides et le refrain mélodique emportent l’adhésion. L’ensemble est simple, direct, aucunement technique, mais ce n’est pas ce que l’on attend d’un tel morceau. Une excellente entrée en matière qui donne le ton à l’album. Dans le même esprit, l’excellent « Junk Planet » évoque le protopunk américain, avec son harmonica et ses guitares acérées. L’ombre du MC5 n’est pas loin. On en redemande. Et c’est tant mieux, parce que d’autres chansons procurent des sensations semblables. Ainsi, « Black Ties and Red Tape » et son rythme syncopé possède toutes les qualités pour nous donner envie de chanter à tue-tête, sans nous laisser le moindre répit. Autre petite bombe punk glam, « Last Train to Tokyo » ralentit le rythme sans pour autant baisser d’intensité, notamment grâce à son refrain irrésistible et à sa structure efficace. Du grand Michael Monroe.

L’une des grandes qualités de cet album est justement d’être capable de nous offrir des titres variés sans pour autant nous faire relâcher notre attention. Le groovy « Wasted Years », à l’ambiance blues, nous transporte au cœur des grands espaces américains, tandis que le chantant « Hollywood Paranoia » s’appuie sur des influences glam rock qui ne sont pas sans rappeler les premiers Alice Cooper. On le perçoit, les Finlandais veulent nous faire comprendre que leur pays est aussi la patrie du rock’n’roll avec le nuancé « Helsinki Shakedown » aux arrangements soignés et aux mélodies pop rock.

Michael Monroe est en pleine forme, même lorsqu’il titille Lou Reed sur ses terres avec « Heaven Is a Free State » et son ambiance mexicaine ou qu’il nous livre des ballades destinées à réchauffer les longues nuits hivernales. « Midsummer Nights » nous envoûte, tandis que la faussement intimiste « In the Tall Grass » nous berce avant de nous cueillir grâce à un refrain capable de fédérer le plus grand nombre. Ces prises de risque prouvent que Michael Monroe et son groupe jouent ce qu’ils aiment et que leur sincérité fonctionne. En finissant par « Low Life in High Places », une chanson plus ambitieuse, ils nous prouvent qu’ils sont capables d’explorer de nouvelles terres et de nous surprendre, grâce notamment à ces voix en canons à la fin du morceau.

One Man Gang est un excellent album, direct, puissant, bourré de groove, qui s’installe comme l’une des plus grosses surprises de cette année 2019. A placer dans toutes les bonnes discothèques.

  • 1. One Man Gang
  • 2. Last Train to Tokyo
  • 3. Junk Planet
  • 4. Midsummer Nights
  • 5. The Pitfalls of Being an Outsider
  • 6. Wasted Years
  • 7. In the Tall Grass
  • 8. Black Ties and Red Tape
  • 9. Hollywood Paranoia
  • 10. Heaven Is a Free State
  • 11. Helsinki Shakedown
  • 12. Low Life in High Places

Musiciens :

  • Michael Monroe : chant
  • Steve Conte : guitares
  • Rich Jones : guitares
  • Sami Yaffa : basse
  • Karl Rockfist : batterie

Production : Michael Monroe, Rich Jones & Steve Conte

Label : Silver Lining Music

Turilli/Lione Rhapsody – Zero Gravity (Rebirth and Evolution) (2019)

Nombre de fans attendent avec impatience la reformation originale de Rhapsody. Celle-ci risque de ne jamais avoir lieu, étant donné le refus d’Alex Staropoli de rejouer avec Luca Turilli, lui préférant poursuivre Rhapsody Of Fire avec un autre chanteur. En revanche, cette nouvelle incarnation de Rhapsody sous la houlette de Luca Turilli et Fabio Lione est pour le moins excitante, surtout qu’elle s’appuie sur l’ossature de Luca Turilli’s Rhapsody. Tout le monde suit ? Ces prises de tête entre musiciens sont pour le moins pénibles, surtout qu’elles brouillent les cartes pour ceux qui ne connaissent pas les différences entre ces groupes. Mais passons…

Ce premier opus de Turilli/Lione Rhapsody est une réussite, ce qui nous permet de passer outre tout ce qui a été écrit plus haut. En effet, les talents de compositeur de Turilli ne sont plus à démontrer. Œuvrant toujours dans un power metal symphonique, très cinématographique et baroque, il nous livre une formidable ode à ce genre qu’il a participé à inventer, comme le montre « Phoenix Rising » qui ouvre la boite de Pandore avec ses chœurs inspirés de l’opéra, ses voix qui se répondent ou qui sont doublées, voire triplées. Même si l’on connaît sa capacité à écrire des pièces magnifiques, il est toujours capable de nous surprendre, comme avec « Zero Gravity » dont chaque seconde est une réussite, aussi bien grâce à ses riffs que ses solos, à ses passages d’inspiration classique qu’à ses moments plus metal, à ses influences orientales qu’occidentales.

A travers onze pièces, toutes plus grandiloquentes les unes que les autres, le groupe entraîne l’auditeur dans un récit de science-fiction passionnant, basé sur la théorie du multivers. Cela nous change de la fantasy et du fantastique habituels, même s’il en reste encore quelques traces dans certains morceaux, comme « D.N.A. (Demon And Angel) » sur lequel on retrouve Elize Ryd, la chanteuse d’Amaranthe. Ce magnifique titre, au refrain facilement mémorisable, s’appuie sur des riffs énormes et des arrangements de toute beauté. Ces caractéristiques sont présentes sur la plupart des chansons de cet album qui a été pensé dans ses moindres détails. On touche ainsi au metal progressif sur de nombreux titres, comme « Decoding The Multiverse » qui alterne les changements de rythmes, passant d’envolées typique du power metal, à des moments plus calmes au piano, pour déboucher sur un refrain énorme. C’est certainement encore plus flagrant sur « Multidimensional », dont l’introduction évoque le rock progressif des années 1970, tandis que la suite est ancrée dans le power metal.

Si l’on retrouve les motifs habituels des œuvres de Turilli, on peut noter quelques expérimentations nouvelles qui permettent au fan d’être surpris. Ainsi « Fast Radio Burst » s’inspire autant de The Who que de la musique classique, et prouve que le guitariste est entouré d’un groupe de haut niveau, tant le travail de la section rythmique est énorme. A l’opposé, « Origins » et « Amata Immortale » proposent des plages mélancoliques, soutenues par des instruments acoustiques et des chœurs lyriques. Si les chansons en italien ne sont pas rares chez Turilli, celle-ci est pleine de nuances et permet à Fabio Lione de nous prouver qu’il peut aussi se servir de sa voix de manière minimaliste. Toujours en italien, le superbe « Arcanum (Da Vinci’s Enigma) » nous entraîne dans un monde coloré, aux arrangements époustouflants : chœurs qui se répondent, instruments classiques, solos de guitares, changements de rythmes. Du grand art. En bonus, sur certaines versions de l’album, une reprise du morceau « Oceano » de Josh Groban (un acteur et chanteur américain) qui s’intègre bien à l’ensemble et sur laquelle on retrouve Sascha Paeth, Arne Wiegand.

Ce premier album de cette nouvelle incarnation de Rhapsody est une incomparable réussite, et prouve que Turilli n’a rien perdu de son inspiration.

  • 1. Phoenix Rising
  • 2. D.N.A. (Demon And Angel) (feat. Elize Ryd)
  • 3. Zero Gravity
  • 4. Fast Radio Burst
  • 5. Decoding The Multiverse
  • 6. Origins
  • 7. Multidimensional
  • 8. Amata Immortale
  • 9. I Am (feat. Mark Basile)
  • 10. Arcanum (Da Vinci’s Enigma)
  • 11. Oceano [feat. Sascha Paeth, Arne Wiegand]

Line-Up :

  • Fabio Lione : Chant
  • Luca Turilli : Guitares, claviers
  • Dominique Leurquin : Guitares
  • Patrice Guers : basse
  • Alex Holzwarth : batterie

Label : Nuclear Blast

TYGERS OF PAN TANG – Ritual (2019)

Après l’excellent Tygers Of Pan Tang sorti en 2016, Ritual est attendu d’oreille ferme par les fans du groupe (dont je fais partie depuis la sortie de Wild Cat, autant dire des lustres). Il faut dire que Tygers of Pan Tang revient de loin, et a bien failli disparaître. Heureusement, depuis l’arrivée de Jacopo Meille au chant, les affaires se sont arrangées pour ces vétérans de la scène anglaise, tant ce vocaliste a apporté une réelle sérénité et un talent certain. Il suffit d’assister à un de leurs concerts pour comprendre qu’il est capable d’interpréter les chansons de toutes les époques. Et c’est justement à une telle rencontre que nous convient les Anglais cette fois.

Autant le dire tout de suite, Ritual ne ressemble pas à son prédécesseur. Si l’on retrouve la patte de Robb Weir sur la plupart des compositions et les lignes mélodiques de Jacopo Meille, Tygers of Pan Tang a décidé de se renouveler, en proposant des compositions peut-être moins évidentes que celle du précédent album, mais qui apparaissent plus ambitieuses et tout aussi maîtrisées. « Love Will Find A Way » en est un parfait exemple. Ce hard rock nuancé aux jolies mélodies vocales s’appuie sur des riffs qui rappellent parfois les anciens Scorpions, tout en ne reniant ni la New Wave Of British Heavy Metal ni l’époque The Cage, le son des guitares en plus. On le comprend alors, le groupe a décidé de marier toutes ses différentes incarnations, afin de nous convier à une grande fête, comme le montrent également la power ballad « Words Cut Like Knives » qui renvoie aux meilleures compositions du groupe ou le tempo lent « Rescue Me » au magnifique refrain qui rehausse des couplets appuyés sur un riff épais. Dans ce même esprit, « Destiny » joue sur belle osmose entre mélodies vocales et riffs maîtrisés, afin de nous offrir un superbe mid-tempo au refrain ciselé qui ne nous lâche plus.

Mais où se trouve donc la folie ? Ne vous inquiétez pas, elle fuse à travers de nombreux titres, et ce dès l’excellent « Worlds Apart » qui ouvre les hostilités de fort belle manière, avec son riff tourbillonnant et son refrain mélodique. Elle se poursuit avec « Raise Some Hell », une déferlante qui rappelle le premier album du groupe, la maturité en plus. Un futur morceau de bravoure pour les concerts. Un peu moins déjanté, « Damn You! » est néanmoins une petite bombe de heavy metal à mi-chemin entre les titres de Spellbound et ceux de Tygers Of Pan Tang. Impossible de ne pas taper du pied en secouant la tête, surtout que des arrangements originaux apportent une petite touche entêtante à l’ensemble. Et que dire de la déflagration « The Art Of Noise » ? Ce heavy groovy est une pure merveille de maîtrise qui entre sournoisement dans la tête pour ne plus en sortir.

Ritual est un grand album qui devrait faire date, tant le groupe est parvenu à faire la synthèse de toutes ses époques pour le plus grand bonheur de ses fans. « White Lines » apparaît comme une superbe carte de visite, représentative de cette réussite. C’est certainement pour cela que le label et le groupe ont décidé d’en faire un clip. Excellent choix.

  • 01. Worlds Apart
  • 02. Destiny
  • 03. Rescue Me
  • 04. Raise Some Hell
  • 05. Spoils Of War
  • 06. White Lines
  • 07. Words Cut Like Knives
  • 08. Damn You!
  • 09. Love Will Find A Way
  • 10. The Art Of Noise
  • 11. Soil On

Line-Up

  • Robb Weir – guitares
  • Jacopo Meille – chant
  • Michael McCrystal – guitares
  • Gav Gray – basse
  • Craig Ellis – batterie & percussion

Label : Mighty Music

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