99 CRIMES – 99 Crimes (2019)

Originaire d’Austin au Texas, 99 Crimes est un power trio créé autour de Paul Lidel, ancien guitariste de Dirty Looks et membre actuel de Dangerous Toys, qui puise ses bases dans le hard rock des années 1970 et 1980. Tout au long des onze chansons composant ce premier album, les musiciens nous offrent un voyage au pays du groove, des riffs qui donnent envie de secouer la tête en cadence et des refrains mélodiques. Les titres sont directs, sans fioritures, et frappent par leur justesse et leur qualité. A mi-chemin entre AC/DC et Aerosmith, ils explorent différents rythmes pour mieux nous surprendre, en rappelant parfois les premiers albums de Dirty Looks.

Ainsi, dès le tonitruant « Devil in Your Dreams », l’auditeur se retrouve propulsé par un mid-tempo groovy, dont le riff classique en douze mesures est idéal pour débuter notre voyage. Le refrain, à la fois chantant et fédérateur, achève de convaincre, en évoquant le Kiss des années 1970. Il en va de même sur l’excellent « Comin’ Down Like Rain » dont les mélodies demeurent dans la tête durant des heures. On comprend rapidement que 99 Crimes a décidé de soigner ses lignes vocales, tout en les appuyant sur des riffs qui prennent aux tripes. Le superbe « Avenue » propose un excellent exemple de ce travail en lorgnant du côté d’April Wine ou de Triumph. La présence de deux chanteurs dans le groupe permet de varier les ambiances et les tonalités. Afin de tempérer le côté rock FM du précédent morceau, « Blood from a Stone » nous assène un riff énorme évoquant Aerosmith, tandis que l’épais « Nine Pound Hammer » renoue avec le hard rock des années 1980 grâce à un riff plus heavy.

Ce premier album de 99 Crimes offre une grande variété d’ambiances et de tempos, nous montrant que ce trio sait composer dans différents styles. « Never Say Never » lorgne du côté du southern rock, tandis que le bouillant « Rumor » est un pur hard rock plongeant aux mêmes racines qu’AC/DC et sur lequel la basse est omniprésente. On peut d’ailleurs louer la cohésion du groupe dont la section rythmique présente une terrible efficacité, tout en conservant une vraie sobriété. Cela se vérifiée sur le très bon « Fool », dont les couplets s’appuient sur un rythme binaire asséné comme un métronome. Plus rock, on pense à Midnight Oil, « Do it Over » marque également les esprits par son côté mélodique et sa construction pleine de nuances, que vient épaissir un riff destiné à marquer le rythme du pied.

99 Crimes est une véritable réussite à découvrir absolument, car il propose une synthèse idéales entre puissance, mélodies et groove.

  • 01. Devil in Your Dreams
  • 02. Rumor
  • 03. Comin’ Down Like Rain
  • 04. Fool
  • 05. Move Like That
  • 06. Crystal Ball
  • 07. Avenue
  • 08. Blood from a Stone
  • 09. Do It Over
  • 10. Nine Pound Hammer
  • 11. Never Say Never
  • Paul Lidel : guitares, chant
  • Jeff Lynn : basse, chant
  • Chris Jordan : batterie

Label: Perrish Records

220 Volt

  • 1983 : 220 Volt
  • 1984 : Power Games
  • 1985 : Mind Over Muscle
  • 1985 : Electric Messengers (compilation)
  • 1987 : Young and Wild (compilation)
  • 1988 : Eye to Eye
  • 1997 : Lethal Illusion
  • 2002 : Volume 1
  • 2005 : Made In Jamtland (album live)
  • 2009 : Heavy Christmas – Revisited
  • 2014 : Walking In Starlight

UNDEUX – Futekisetsu na, Bokura no Zatsuonshuu (2018)

UNDEUX est un jeune groupe de visual kei basé à Tokyo qui s’est créé en septembre 2017. Auteur de trois singles et trois maxi singles, il publie ce premier mini album en octobre 2018 sur le label GLK Music. En cinq titres, il pose les bases d’une musique complexe, mêlant vocaux clairs, growls et paroles narrées. Son metal mélodique et puissant puise à la fois dans le visual kei et le metal moderne américain, en y incorporant même des rythmes thrash.

Dès « Dorodoro », les distorsions donnent un aspect sombre et violent à cette musique qui nous prend à la gorge. On pense aux débuts de MUCC, avec une touche de Dir En Grey (« Un Deux » est d’ailleurs une chanson de ce groupe), le côté mélodique en plus par rapport à ces derniers. Les lignes vocales sont complexes, les changements de rythmes incessants, comme le prônent les groupes de metal moderne américains. « Ando no o-senchi » accélère le tempo sur une batterie syncopée de bon aloi. L’ensemble pulse, donnant envie de secouer la tête en cadence, jusqu’à ce qu’arrive le refrain mélodique qui tranche avec le reste. C’est furieusement japonais, tandis que « Karada awase, kokoro wa chitte iku » apparaît comme la rencontre improbable entre Disturbed, Rammstein et la Jpop. C’est surprenant, addictif et complétement barré.

Tout aussi singulier, « Tsuzuru kimi no saigo » se construit sur un riff tourbillonnant pour mieux soutenir une composition renvoyant au MUCC des débuts et à Disturbed. C’est extrêmement bien fait pour celui qui aime le visual kei, le metal japonais et l’originalité. Tout aussi metal, « Naisho » se construit sur un riff sombre, fortement distordu et tourbillonnant, qui doit autant au metal moderne américain qu’aux meilleurs groupes japonais. Cela déboule à cent à l’heure avec des guitares dissonantes et une batterie épileptique, pour venir clore un bel EP que je vous recommande.

  • 1. Dorodoro
  • 2. Ando no o-senchi
  • 3. Karada awase, kokoro wa chitte iku
  • 4. Tsuzuru kimi no saigo
  • 5. Naisho
  • Mira : Chant
  • Alu : Guitare
  • Kai : Guitare
  • Gano : Basse
  • Luchat : Batterie

Label : GLK MUSIC

AMARAN – A World Depraved (2002)

Formé en 2000 par les guitaristes Kari Kainulainen (ex Mourning Sign) et Ronnie Backlund, Amaran s’adjoint les services de la chanteuse Johanna DePierre afin d’apporter une touche mélancolique à son power metal mélodique. Après une démo promotionnelle en 2001, le quintet signe chez Listenable et publie un premier album dominé par des riffs épais qu’équilibre la voix nostalgique de Johanna. Ce mélange de metal acéré et d’un chant d’influences gothiques s’inscrit dans la vague du genre qui va déferler sur l’Europe à cette époque, même si le groupe est assez précurseur, puisqu’il ne possède pas de soprano. Cela donne à cet opus une touche sombre à la Dark Tranquillity, voire Paradise Lost, avec un chant qui évoque parfois celui d’Anneke Van Giersbergen, en moins cristallin. Autant dire qu’Amaran propose une musique originale, basée sur des rythmes très variés. On passe ainsi du lents et torturé « Imperfect », aux ambiances superbes, à l’écrasant « Void » qui change plusieurs fois de rythmes pour mieux nous surprendre.

Chaque morceau est une invitation à l’exploration d’un univers étonnant. « Received A Kiss » plonge ses racines dans le death metal, avec son riff rapide et épais, tandis que son refrain est purement heavy et mélodique. « Faith Healer » qui ouvre les hostilités s’appuie sur une construction tourbillonnante destinée à envouter l’auditeur. Les guitaristes y montrent tout leur talent, tandis que Johanna achève de nous convaincre par ses intonations et ses variations. On passe ainsi par diverses émotions, tandis que les musiciens tissent leurs toiles comme sur « Lullaby », un des meilleurs morceaux de cet album, avec son refrain entêtant et ses harmonies de guitares évoquant parfois Iron Maiden.

Les influences du groupe sont multiples. Si des éléments modernes sont bien présents, d’autres plongent leurs racines dans la New Wave Of British Heavy Metal. Ainsi, « Little Victory » m’évoque les Français de Sortilège, parce que, comme eux, Amaran a écouté la vague anglaise. Plus étonnant encore, le début de « Karma In Flesh » possède des tonalités jazz fusion, avant de s’enfoncer dans un développement mélancolique propre au gothic metal. Ces apports plus complexes sont également présents sur « Ode », sur lequel la basse de Mikael Andersson abat un travail considérable.

A World Depraved est un album à (re)découvrir, tant il sonne toujours de manière très moderne et apporte un mélange de power metal, de gothic et de heavy assez original.

  • 1. Faith Healer
  • 2. Rusty Warhorse
  • 3. Void
  • 4. Daffodil
  • 5. Lullaby
  • 6. Imperfect
  • 7. Little Victory
  • 8. Karma In Flesh
  • 9. Received A Kiss
  • 10. Ode
  • Johanna DePierre : Chant
  • Kari Kainulainen : Guitares
  • Ronnie Backlund : Guitares
  • Mikael Andersson : Basse
  • Robin Bergh : Batterie

Label : Listenable

TARRGA – Lost And Archives Vol. 1 (2012)

Tarrga était un groupe américain qui, à l’instar de nombreux autres, n’est jamais parvenu à percer, en dépit de réelles qualités et d’apparitions sur différentes compilations à l’époque, comme Pure Rock en 1987 (aux côtés de Briton ou Silent Rage), où il se fit remarquer grâce à sa chanson « Lost And Alone ». Considéré comme un groupe culte de l’underground californien, Tarrga propose un glam metal de bonne facture dont on retrouve de beaux exemples sur cette compilation. A mi-chemin entre Mötley Crüe et Poison, avec quelques touches de Def Leppard, son glam metal enjoué est sans doute arrivé un peu tard pour capter l’attention des médias. Vingt-cinq ans après, cette compilation nous ouvre les portes de leur univers en nous faisant découvrir des compositions intéressantes et pleines de fraîcheur.

Dans la lignée de Môtley Crïe, « Strangers in Paradise » s’appuie sur un refrain mélodique classique et des riffs caractéristiques du style. Le groove est évident, comme sur le très bon « She Wants To Rock », plus heavy, et qui donne envie de taper du pied. Les chœurs sont bien en place et le rythme nous donne envie de secouer la tête. Rien de bien exceptionnel, mais c’est efficace. Nous sommes dans l’esprit de la scène de Los Angeles de l’époque. Les paroles évoquent les femmes et la musique. « Lose Your Love » s’appuie sur un rythme médium un peu sautillant qui met en valeur les lignes vocales et quelques beaux arrangements de guitares.

Quelques titres se détachent du lot, notamment l’excellent « Lost And Alone », aux petits airs de Poison, avec son rythme alerte et son refrain à reprendre en chœur. Il en va de même pour « I Want Your Love », sorte de croisement entre Def Leppard et Mötley Crüe. Le riff est simple, comme souvent avec ce groupe, mais l’enthousiasme est communicatif. Plus étonnant, « South Of France », est une ballade qui lorgne sur l’AOR et se montre assez bien faite.

A l’opposé, « Children In My Mind », « Lovin’ You Baby » et « Lose Your Love », sans être mauvais, apparaissent comme passe-partout et surtout, très chargés en influences. Les solos manquent un peu d’inspiration, mais cela aurait pu être amélioré avec une vraie production. En bonus, cinq morceaux captés en concert, avec un son de bootleg, nous montre que le groupe se donnait à fond. Un disque sympathique pour les amateurs de curiosités et les amoureux des années 1980.

  • 1. Strangers in Paradise
  • 2. She Wants To Rock
  • 3. I Want Your Love
  • 4. Children In My Mind
  • 5. Lost And Alone
  • 6. South Of France
  • 7. Lovin’ You Baby
  • 8. Lose Your Love
  • 9. Soldiers Of Fortune (Live)
  • 10. Lost And Alone (Live)
  • 11. Rock City (Live)
  • 12. Big Trouble (Live)
  • 13. Dance All Night (Live)
  • 14. Loose Change (Live)

Label : Stormspell Records

PALADINE – Finding Solace (2017)

Paladine s’est formé à Athènes, en 2013, sur les cendres de Mythraal dont faisaient partie le bassiste Chris Stergianidis, le batteur Stamatis Katsafados et le guitariste Thanos Kollintzogiannakis. Après avoir recruté Nick Protonotarios et Marilena Plitsi, le groupe enregistre son premier album aux Devasoundz Studios d’Athène sous la houlette de Thimios Krikos d’Innerwish. Autant dire que Paladine a mis les moyens pour produire son power metal épique, aux paroles influencées par la fantasy (Paladine est le dieu du Bien dans Lancedragon). La magnifique pochette annonce d’ailleurs parfaitement la couleur, puisqu’elle nous invite à plonger dans cet univers. L’auditeur n’est donc pas surpris de découvrir une musique à l’avenant.

Dès les premières notes acoustiques de « Dragonrider », les qualités mélodiques du groupe sautent aux oreilles avec cette atmosphère hispanisante qui conduit à une montée en puissance vers un titre puissant et entraînant. Les riffs nous sautent alors à la gorge avant que les dragons ne soient lâchés. La voix médium de Nick Protonotarios apporte une couleur intéressante à l’ensemble, tandis que la section rythmique assure une assise impeccable. Paladine propose une musique soignée, sorte de croisement entre Iced Earth et Iron Maiden : la cavalcade « Knight Of The Black Rose », avec des touches rappelant Manowar à ses débuts : le très beau « Paladine », voire Falconer sur le touchant « Finding Solace ». L’ensemble est très professionnel, ciselé jusque dans les solos techniques qui rappellent ceux de Gus G.

Les amateurs de heavy racé vont donc trouver de quoi satisfaire leur amour du genre, aussi bien avec des compositions enlevées et maitrisées comme l’excellent « The Metalizer » qui clôt ce bel album, que dans les titres plus nuancés comme l’épais « Midnight Sky » qui donne envie de secouer la tête en cadence. Sans réinventer le genre, Paladine propose une belle synthèse de ce que peut offrir le power metal, en osant même un morceau d’ambiance : « The Inn Of The Last Home » qui semble reprendre la pochette.

On peut s’étonner de ne pas voir le groupe être signé sur un plus gros label, tant son potentiel est important. Néanmoins, l’instabilité du line-up est à noter, puisqu’à part Chris Stergianidis, tous les autres membres ont changé. Le groupe est entré en studio cette année pour donner suite à ce premier opus.

  • 1. Dragonrider
  • 2. Master Of Present & Past
  • 3. The Inn Of The Last Home
  • 4. Knight Of The Black Rose
  • 5. Paladine
  • 6. Finding Solace
  • 7. Midnight Sky
  • 8. The Metalizer
  • Chris Stergianidis : Basse
  • Stamatis Katsafados : Batterie
  • Thanos Kollintzogiannakis : Guitares
  • Nick Protonotarios : Guitares, chant
  • Marilena Plitsi : Claviers

Producteur : Thimios Krikos

Label : No Remorse

GLENN HUGHES – A Soulful Christmas (2000)

La tradition des chants de Noël est omniprésente dans les pays anglo-saxons et de nombreux artistes se prennent au jeu. Glenn Hughes n’échappe pas à la règle. En 2000, il publie cet album teinté de rock, de soul et de funk, en adaptant des morceaux à sa voix et à ses goûts. L’ensemble est feutré, gorgé de feeling et de swing, ce qui est idéal pour des fêtes en famille. Chanté notamment par Bing Crosby, « Winter Wonderland » est présenté dans une version funk qui nous entraîne dans un univers chaleureux. « The Christmas Song » est plus intime encore, avec son côté jazz soul, que vient caresser un saxophone et des claviers langoureux. Tout cela est d’une douceur digne d’un feu de cheminée et d’une soirée romantique. Même « White Christmas » ne déroge pas à ce thème, en proposant une version mélancolique qui sied parfaitement à la voix de Glenn.

On perçoit la joie éprouvée par le musicien dans l’interprétation de ces classiques. Son « Ave Maria » est interprété avec une douceur étonnante. Certes, le talent de l’artiste est connu, mais en s’attaquant à ce morceau de choix, il montre qu’il possède des capacités hors du commun. Il en va de même avec « Silent Night », qu’il charge d’une profonde émotion. Les classiques de Noël se teintent alors de couleurs suaves, comme c’est le cas pour « O’ Come All Ye Faithful », une petite ode pleine de nuances et de délicatesse.

De temps en temps, il insuffle un peu de groove dans ces morceaux, afin de retrouver les saveurs des crooners dont il s’est inspiré. « This Christmas » devient alors jazzy, tandis que « Soulful Christmas », qui donne son nom à l’album, est un pur moment de soul, accompagné de claviers, de saxophones, le tout posé sur une rythmique qui swingue. Quant à « Auld Lang Syne », il se transforme en performance vocale, tout en permettant à Will Donato de l’enjoliver par ses interventions de saxophone.

A réserver aux esprits ouverts, A Soulful Christmas est un album parfait à mettre en fond sonore en faisant son sapin ou en prenant l’apéritif le soir de Noël. Réédité en 2016, cet album est devenu un incontournable pour les fêtes de fin d’année.

  • 1.  Winter Wonderland
  • 2.  The Christmas Song
  • 3.  White Christmas
  • 4.  O’ Come All Ye Faithful
  • 5.  Have Yourself A Merry Little Christmas
  • 6.  Silent Night
  • 7.  This Christmas
  • 8.  Ave Maria
  • 9.  The First Noel
  • 10.  O’ Holy Night
  • 11.  Soulful Christmas
  • 12.  Auld Lang Syne
  • Glenn Hughes : Chant, guitares et basse
  • Hans Zermuehlen : Claviers
  • Will Donato : Saxophones
  • Christian Poezach : Batterie
  • Melissa Varday : piano sur « Ave Maria » et « O’ Come All Ye Faithful »

Label : Cherry Red Records

220 Volt – Young and Wild (1987)

Après seulement trois albums, 220 Volt publie une deuxième compilation, un peu étrange, qui contient à la fois des morceaux connus, des inédits, un single et des remix. On retrouve avec plaisir « Firefall » et « Mistreated Eyes » issus de Power Games, deux titres qui mettent parfaitement en avant ce hard rock mélodique sublimé par la voix de Jocke Lundholm. Etrangement, ce sont les extraits de leur dernier album studio qui sont remixés. « Power Games », « Mind Over Muscle » et « Electric Messengers ». On peut d’ailleurs se demander pour quelle raison. Déjà, « Mind Over Muscle » est loin d’être leur meilleur titre, et surtout ces nouveaux remix semblent moins dynamiques que les anciens. Sans doute ont-ils souhaité leur apporter une couleur un peu différente.

De toute façon, la partie la plus intéressante de cette compilation ne réside pas là. En effet, le fan n’ayant pas pu mettre la main sur les 45 tours du groupe peut découvrir l’amusant « Heavy Christmas », un vrai heavy rock enjoué, au refrain facile, au rythme endiablé, qui change des habituels chants de Noël. Autre morceau rare, le single « High Heels », un bon titre médium, un peu plus FM que le reste des compositions du groupe et qui aurait pu atterrir sur un album. Meilleure encore est la ballade « Lorraine » qui s’inscrit parfaitement dans les compositions les plus mélodiques des Suédois. On comprend alors que cette compilation n’en est pas tout à fait une, et surtout qu’elle est le pendant d’Electric Messengers, parue deux ans plus tôt, sur laquelle apparaissait déjà un titre de 45 tours.

En ce qui concerne les inédits, « Young And Wild » et « Dreams » sont deux très bons morceaux qui sortent d’ailleurs en 45 tours cette même année. Le premier est une chanson très joyeuse, presque glam, qui donne vraiment envie de chanter avec le groupe. Le second est plus classique, mais ne souffre pas de la comparaison avec les compositions rapides des Suédois. Bourré de groove, ce morceau a été écrit pour secouer la tête et taper du pied.

Cette compilation est donc loin d’être une arnaque et apparait presque comme un mini album avec cinq morceaux rares ou inédits, agrémenté de trois remix et de deux des meilleurs titres du groupe. Elle est donc indispensable aux fans du groupe et conseillée à ceux qui ne le connaissent pas.

  • 1. Young And Wild
  • 2. Firefall
  • 3. Mistreated Eyes
  • 4. Lorraine
  • 5. High Heels
  • 6. Power Games
  • 7. Heavy Christmas
  • 8. Mind Over Muscle
  • 9. Dreams
  • 10. Electric Messengers
  • Mats Karlsson : Guitares
  • Peter Hermansson : Batterie
  • Micke Larsson : Basse
  • Jocke Lundholm : Chant
  • Peter Olander : Guitares

220 Volt – Mind Over Muscle (1985)

Dans les années 1980, il fallait battre le fer tant qu’il était chaud. Aussi, un an après le très bon Power Games, 220 Volt nous propose ce Mind Over Muscles qui élève une nouvelle fois le niveau, grâce à des compositions plus ambitieuses, mieux arrangées et mieux produites. Soutenus par un gros label, les Suédois voient leur album envahir les bacs européens, américains et japonais, ce qui est mérité.

Dès les premières notes de « The Tower », l’auditeur comprend que les musiciens ont décidé de lâcher les chevaux. Jouant toujours la carte de ce mélange entre heavy metal et hard rock, 220 Volt développe un riff énorme sur les couplets, avant de ralentir sur le pont et le refrain où Jocke prouve une nouvelle fois tout son talent. Les guitares s’en donnent pourtant à cœur joie comme le montrent les solos ainsi que les duels de la fin. L’intensité baisse à peine avec le puissant « Blessed by the Night » qui s’inscrit dans la lignée de Scorpions période Lovedrive/Blackout, avec une touche de Judas Priest. C’est brillant, plus chaud que la plupart des groupes de l’époque grâce au chant et finement arrangé. Dans la même lignée heavy, « Halloween » emporte aussi l’adhésion. Supportée par des guitares énormes, cette chanson nous entraîne dans un univers presque néo-classique en raison des duels de guitares, tandis que le refrain, plus brut que d’habitude, achève de la classer dans un metal direct et efficace. « Electric Messengers » apparaît également comme un brûlot abreuvé au super plombé qui déboule à cent à l’heure pour ne plus nous lâcher.  

Le groupe n’a pas que cette face à nous présenter, car en 45 minutes, il a de quoi offrir à ses fans de petits bijoux mélodiques. Ainsi, les ambiances orientales du titre « In The End » nous envoûtent avant que le refrain ne nous donne envie de taper du pied et de secouer la tête en cadence. Dans la même veine « Power Games » est construit pour faire chanter le public. Assez binaire, il représente l’archétype du mid-tempo bâti pour soulever un public. Plus nuancé, « Touch Of Fire » joue sur des tonalités contrastées entre des lignes de chant assez complexes et des guitares aériennes. A l’opposé du précédent, c’est un vrai titre pour album qui demande plusieurs écoutes pour l’apprécier. Il en va de même pour « Mind over Muscle », un hard rock typiquement américain qui rappelle des groupes comme Kick Axe ou Helix (et qui sont bien entendu canadiens…) et qui semble construit pour la radio. C’est aussi le cas de « Whiter than White », à la production plus lumineuse que la plupart des morceaux de la première face.

Ce constat est évident à l’écoute de l’enjoué « It’s Nice to Be a King » qui semble tout droit sorti d’un film que les Monty Python auraient pu tourner sur le hard rock. Frais, rapide, doté de riffs percutants à la Judas Priest et d’un refrain dansant, ce titre paraît d’ailleurs en single et voit le groupe tourner un clip. A l’opposé, « Secret Dance (Xymania) » est plus sombre, plus torturé, avec de petits airs à la Diamond Head et permet à Jocke de proposer des lignes de chant subtiles et mélancoliques. Cette mélancolie sert de base au blues « Pavement Song » qui clôt l’album et vient apporter une nouvelle corde à l’arc des Suédois.

Mind over Muscle est l’album de la maturité et de la confirmation pour 220 Volt qui, malheureusement doit mettre de côté sa carrière durant un an, en raison du départ à l’armée de quatre de ses musiciens. Mais ce n’est que partie remise.

  • 1. The Tower 
  • 2. In the End 
  • 3. Electric Messengers 
  • 4. Power Games 
  • 5. Blessed by the Night 
  • 6. Secret Dance (Xymania) 
  • 7. It’s Nice to Be a King 
  • 8. Mind over Muscle 
  • 9. Whiter than White
  • 10. Touch of Fire
  • 11. Halloween
  • 12. Pavement Song 
  • Peter Olender :  Guitares 
  • Mats Karlsson : Guitares 
  • Mike « Larsson » : Basse 
  • Peter Hermansson : Batterie
  • Jocke Lundholm : Chant 

Label : CBS

220 Volt – Power Games (1984)

Après un premier album en demi-teinte, Power Games fait passer les Suédois dans la catégorie des vrais espoirs du metal mélodique. Plus cohérent, mieux produit, et laissant davantage de place au chant de Jocke Lundholm, cet opus voit le groupe nous proposer des titres chauds, aux lignes mélodiques soignées et originales et aux duels de guitares léchés.

Dès « Firefall », une chanson construite sur un double rythme, le ton est donné : 220 Volt a décidé de nous surprendre. Partant de couplets rapides qui se développent en cavalcade, elle ouvre ensuite sur un refrain plus lent, mais ô combien original, pour ensuite proposer des envolées de guitares du plus bel effet. Une excellente entrée en matière qui se poursuit avec « Airborne Fighter », une pièce étonnante, sur laquelle le chant tisse des lignes surprenantes, à la fois déclamées et torturées, pour mieux nous cueillir sur un refrain hurlé. Un bon morceau qui est pourtant balayé par le hard rock teinté de FM de l’excellent « Over the Top » qui surprend tout le monde. Les apports de Jocke sont évidents, notamment dans la manière d’organiser ce titre qui donne envie de taper du pied, tandis que son refrain possède tous les atouts pour percer dans les charts de l’époque. Le mélange entre les influences britanniques et scandinaves accouche d’un titre imparable. Il en va de même pour la fausse ballade « Night Without End » qui fait ressortir les origines heavy du groupe pour un résultat tout en nuances.

La face B débute par l’excellent « Child or Beast » au rythme oriental et lancinant que viennent rehausser des parties vocales d’une réelle justesse. Sans doute une des plus belles performances de cette année 1984 que l’on peut placer dans la lignée de ce qu’avait proposé Brian Tatler de Diamond Head les deux années précédentes sur Borrowed Time et Canterbury. Pourtant, l’auditeur n’est pas au bout de ses surprises. « Mistreated Eyes » emporte tout sur son passage avec son rythme rapide, ses riffs incisifs et cette voix envoutante qui scotche tout le monde. Un des grands moments de Power Games pour un mélange entre la furie metal et les teintes chaudes du hard rock, un peu comme si l’on assistait à la rencontre entre Judas Priest et Rainbow. L’intensité décroit avec « Don’t Go », un beau morceau mid-tempo qui prouve tout le talent de ce groupe capable de renverser la vapeur sans pour autant faire perdre le fil à ses fans. Le refrain soigné, les riffs efficaces et la section rythmique imparable en font une chanson incontournable. Le disque se termine sur la ballade « Carry On », aux influences venues du blues, qui développe une profonde mélancolie, avant que des duels de guitares et quelques touches d’orgue ne teintent l’ensemble avec un peu de chaleur.

Après ces 35 minutes de pur plaisir, l’auditeur n’a qu’une envie : remettre le vinyle sur sa platine.

  • 1. Firefall
  • 2. Airborne Fighter 
  • 3. Over the Top 
  • 4. Night Without End
  • 5. Child or Beast 
  • 6. Mistreated Eyes 
  • 7. Don’t Go
  • 8. Carry On
  • Thomas Drevin :  Guitares 
  • Mats Karlsson : Guitares 
  • Mike « Larsson » : Basse 
  • Peter Hermansson : Batterie
  • Jocke Lundholm : Chant 
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