SINHERESY – Domino (2017)

Après un premier album, Paint the World, sorti en 2013, les Italiens de Sinheresy nous livrent un deuxième opus de metal symphonique, qui mêle des éléments assez classiques, à des riffs issus du metal moderne que viennent rehausser quelques pointes électroniques apportées par des claviers. L’ensemble est agréable, notamment grâce aux contrepoints des voix masculines et féminines de Stefano et Cécilia, qui renvoient au death mélodique et au nu-metal pour les premières et à Within Temptation pour les secondes. Ces contrastes apportent une réelle originalité à cette formation qui se démarque ainsi de la concurrence.

En dix chansons, le groupe parvient à attirer l’attention, en sachant varier les ambiances, passant de la mélancolie : la ballde « Without A Reason » ou le poignant « Another Life » qui clôt l’album, à des titres plus enlevés : le puissant « Domino » aux touches électroniques colorées, pour parfois mêler les deux comme sur le contrasté « My Only Faith » et le mélodique « Believe » qui sonnent comme un croisement entre Skillet et Within Temptation. Le propos est suffisamment original pour que ce disque sorte du lot et plaise aux amateurs des deux genres, surtout que les lignes vocales sont toujours soignées : l’acoustique « The Island Of Salt And Grace » qui se termine dans une apothéose symphonique.

Soulignons également les superbes arrangements qui apportent une indéniable valeur ajoutée à chaque titre : l’excellent « Unspoken Words » ou le puissant « Ocean Of Deception ». Les claviers de Daniele Girardelli tissent de véritables volutes multicolores, habillant l’ensemble avec grâce et talent. Sinheresy ouvre de nouveaux champs à la musique symphonique, créant des passerelles entre les genres, sans jamais abandonner de vue qu’un disque est avant tout un ensemble de chansons et non pas une manière de se regarder le nombril. Car Domino est avant tout tourné vers les autres, vers l’amateur de musique et de belles mélodies. Une belle réussite, bien produite et parée d’une pochette de grande classe.

Avec Domino, Sinheresy ouvre de nouveaux champs à la musique symphonique

  • 1. Domino
  • 2. Star Dome
  • 3. Without A Reason
  • 4. My Only Faith
  • 5. Unspoken Words
  • 6. Under Your Skin
  • 7. The Island of Salt and Grass
  • 8. Ocean of Deception
  • 9. Believe
  • 10. Another Life
  • Cecilia Petrini : Chant
  • Stefano Sain : Chant
  • Davide Sportiello : Basse
  • Lorenzo Pasutto : Guitares
  • Alex Vescovi : Batterie
  • Daniele Girardelli : Claviers

Label : Scarlet Records

TRAVELIN JACK – Commencing Countdown (2017)

A l’instar de Blues Pills, The Answer ou Rival Son, Travelin Jack appartient à ce revival années 70 qui prône un retour aux sources d’une musique organique, nourrie au blues, au psychédélique et au hard rock. Menée par la chanteuse Alia Spaceface et qui nous ramène aux grandes heures de Janis Joplin, Travelin Jack est un groupe allemand influencé par Thin Lizzy, Deep Purple, avec une touche d’UFO dans la matière de construire certains de leurs morceaux. Cela nous donne un son chaud, transpercé par la voix d’Alia qui nous procure des frissons dès les couplets de « Land Of The River ». Ce morceau, puisé dans le bayou à la manière d’un Creedance Clearwater Revival, donne le ton à cet album.

En quarante-deux minutes, Travelin Jack nous entraîne dans un univers teinté de blues : « What Have I Done », de psychédélisme : « Journey To The Moon » et de hard rock à la Scorpions, période Uli Jon Roth : « Keep On Running », sur lequel la basse soutient des guitares inspirées. Dans ce retour à des sources organiques, les Allemands nous prouvent qu’ils sont capables de nous apporter une bonne dose de groove, tout en jouant se rapprochant des premiers AC/DC sur « Galactic Blue » ou de Thin Lizzy sur l’excellent « Miracles ». Cela nous donne une œuvre variée, aux instrumentaux soignés et aux refrains envoûtants, qui nous offre un voyage dans le temps réellement savoureux.

La multiplication des thèmes et des rythmes permet justement d’accéder à des ambiances différentes susceptibles d’attirer de nombreux fans. Ainsi, on passe des cavalcades de « Cold Blood », au quasi atmosphérique « Time », sur lequel les éléments psychédéliques sont omniprésents. Même lorsque la construction est plus complexe, comme sur « Fire », on se sent envoûté et transporté, non seulement par la voix qui nous scotche, mais également par les guitares qui savent nous cueillir pour ne plus nous lâcher.

Travelin Jack nous offre un album indispensable pour tout amateur de classic rock, un album qui fera date dans la production actuelle et qui nous rappelle que la musique se joue avec les tripes et le cœur, pas avec un ordinateur.

  • 1. Land Of The River
  • 2. Metropolis
  • 3. Keep On Running
  • 4. Cold Blood
  • 5. Galactic Blue
  • 6. Time
  • 7. Miracles
  • 8. What Have I Done
  • 9. Fire
  • 10. Journey To The Moon
  • Alia Spaceface : Chant, guitare
  • Flo The Fly : Guitares
  • Steve Burner : Basse
  • Montgomery Shell : Batterie

Label: Steamhammer/SPV

STONE SOUR – Hydrograd (2017)

Vous ne pouvez pas savoir à quel point la passion de chroniqueur est difficile et en même temps unique. Lorsqu’on m’a demandé de réaliser la critique de Stone Sour, en mettant en avant l’importance de ce groupe que je suis depuis ses débuts, je me suis dit qu’un énorme poids pesait sur mes épaules. Ce n’était pas que la tâche m’impressionnait, mais, comme j’apprécie le groupe, et qu’un cinquième album pour une formation de cette trempe n’est pas anodin, je craignais de ne pas aimer ce qu’il nous proposait. J’avais tort !

Autant ne pas y aller par quatre chemins : Hydrograd est un chef-d’œuvre qui surpasse de loin le double House of Bones & Gold. En quinze titres, dont une introduction, Corey Taylor et ses acolytes parviennent à revisiter toutes les obédiences du metal, tout en leur offrant de magnifiques liftings et ouvrir des voies nouvelles. L’auditeur peut ainsi plonger dans le heavy metal : le furieux « Taipei Person/Allah Tea » qui ouvre le bal pour nous coller un uppercut que ne renierait pas Metallica ou Suicidal Tendencies, le superbe « Thanks God it’s Over » et son riff lancinant hérité des Twisted Sister ou le monstrueux « Whiplash Pants » qui tend un pont vers Slipknot, pour ensuite flirter avec le southern à la Black Label Society lors du pesant « Hydrograd », voire toucher de l’oreille le meilleur de Pantera sur le refrain du puissant « Fabuless » qui semble mêler le regretté groupe texan et les Foo Fighters. Car Stone Sour ne fait pas que s’inspirer, mais digère ses sources pour leur redonner un nouvel éclat et se les approprier avec talent.

A chaque fois, les riffs vous clouent sur place, tandis que la voix de Corey parvient à vous entraîner dans des mondes colorés, aux ambiances à chaque fois différentes. C’est le cas notamment sur le rock indé teinté de metal qu’est le superbe « Song #3 » ou la fausse ballade « The Witness Tree », poignante et finement ciselée, qui doit autant au nu-metal qu’au grunge. Stone Sour s’engage même sur des voies punk-metal avec « Mercy », dont la rythmique tourbillonnante et l’omniprésence de la basse tissent un filet dans lequel il est aisé de se faire prendre avant que les soli vous épinglent sans ménagement.

Vous allez me dire, tout cela a déjà été fait par ce groupe ou par d’autres. Pas vraiment, parce que Stone Sour pousse plus loin encore ses expérimentations, notamment avec « Rose Red Violent Blue (This Song Is Dumb & So Am I) » que l’on croirait née d’un croisement entre Queen, Faith No More et Bob Marley, ou encore « St. Marie » aux allures de complainte country rock acoustique qui fleure bon l’Amérique profonde et apporte un moment de pure légèreté au milieu du déchaînement de chansons métalliques. Le contraste est d’ailleurs étonnant lorsqu’on se passe ensuite « Somebody Stole My Eyes » qui montre toute l’étendue du talent de ce groupe, capable d’inscrire toutes les couleurs du metal dans une seule chanson. C’est simple, on dirait la pierre philosophale capable d’allier les fans de Disturbed, Twisted Sister, Black Label Society, Korn et Soundgarden. Il en va de même avec l’étonnant morceau qu’est « Knievel Has Landed », sorte de chaînon manquant entre le metal et le rock indépendant, dont les énormes guitares mettent en valeur des couplets qui montent en intensité avant d’ouvrir sur un refrain qui reste dans la tête.

Hydrograd s’impose comme le meilleur album du premier semestre 2017 et devrait s’inscrire dans les meilleures réalisations de cette année, voire davantage.

  • 1. YSIF
  • 2. Taipei Person / Allah Tea
  • 3. Knievel Has Landed
  • 4. Hydrograd
  • 5. Song #3
  • 6. Fabuless
  • 7. The Witness Trees
  • 8. Rose Red Violent Blue (This Song Is Dumb & So Am I)
  • 9. Thank God It’s Over
  • 10. St. Marie
  • 11. Mercy
  • 12. Whiplash Pants
  • 13. Friday Knights
  • 14. Somebody Stole My Eyes
  • 15. When the Fever Broke
  • Corey Taylor : Chant
  • Christian Martucci : Guitares
  • Josh Rand : Guitares
  • Johny Chow : Basse
  • Roy Mayorga : Batterie

Label : Roadrunner records

MIDNIGHT SORROW – Pick A Tale (2017)

Après un EP de cinq titres intitulé justement « At First » sorti en 2014, les Français de Midnight Sorrow nous offrent enfin un premier album autoproduit et financé par un crowfunding largement réussi qui leur a permis de développer leur univers sans intervention extérieure. Malgré l’absence de label, l’ensemble de leur œuvre est de qualité, depuis la production jusqu’à la conception de la pochette, en passant par les orchestrations et le mixage.

Autant le dire tout de suite, il n’y a rien à jeter. Dès le premier morceau, qui n’est pourtant pas, à mon avis, le meilleur de l’album, Midnight Sorrow fait preuve d’une maîtrise artistique et technique qui n’a rien à envier aux groupes internationaux du genre. La voix de Maureen Morvan est parfaitement en place, même lorsqu’elle monte dans les aigus : le superbe « Lost Of Eternity », tandis que les arrangements sont de toute beauté : le magnifique « Between Sun And Moon » auquel la flûte et la cornemuse donnent des ambiances celtiques du plus bel effet.

  On sent que les musiciens ont pensé chaque ligne, posé chaque note, et réfléchi à toutes interactions entre les instruments. Il suffit d’écouter « Number 6 » pour comprendre que Nicols Mickaël n’a rien à envier à Tuomas Holopainen de Nightwish dont il est un grand admirateur. Ce morceau est une totale réussite qui vaut à lui seul l’achat de cet album. Tout y est : mélodies, puissance, technique, changements de rythmes, influences classiques et démesure baroque.

S’il n’y avait que cela, ce serait déjà passionnant. Mais Midnight Sorrow ne s’arrêta pas là et développe un univers très personnel qui les hisse à la hauteur des meilleures formations du genre : « Waterfall » doit être écouté plusieurs fois afin de repérer toutes les couches de voix et d’instruments, et notamment les guitares de Samuel Stambach qui savent tisser des riffs originaux. « The Place » joue avec des ambiances martiales qui s’appuie sur une construction savante, alors que « Phaze » calme le rythme et nous montre un lyrisme d’une rare émotion.

Parlons enfin de l’irréprochable section rythmique de William Simon et Stéphane Perrier qui maintient l’édifice, notamment sur la pièce qu’est « Treasure Of Your Life », à la fois grandiloquente et passionnée. Du grand art ! Avec Pick A Tale, le metal symphonique possède l’une de ses pièces maîtresses. Et je pèse mes mots. Car ce n’est pas dans mon habitude de m’enthousiasmer pour un disque, fût-il français. Le disque du début de l’année à mes yeux. Ce jeune groupe nous envoûte grâce à son univers multicolore qui puise à différentes sources.

  • 1. Prelude Of The Night
  • 2. Glorious
  • 3. Between Sun And Moon
  • 4. Lost For Eternity
  • 5. Black Snow
  • 6. Number 6
  • 7. Crystal Drop
  • 8. Waterfall
  • 9. At First
  • 10. The Place
  • 11. Phaze
  • 12. Treasure Of Your Life
  • 13. A Last Ceremony
  • Maureen Morvan : Chant
  • Nicolas Mickaël : Claviers, orchestrations
  • Samuel Stammbach : Guitares
  • William Simon : Basse
  • Stéphane Perrier : Batterie

DEVILSKIN – Be Like A River (2016)

Si la Nouvelle-Zélande est plus connue pour son rugby que pour son metal, Devilskin possède de nombreux atouts qui pourraient permettre d’équilibrer un peu la balance en faveur de la musique. Après un premier album intitulé We Rise, sorti en 2014, le groupe mené par la chanteuse Jennie Skulander, à la voix, tour à tour, puissante et mélodique, revient avec ce Be Like A River plus mature et encore plus varié que son prédécesseur. Mêlant de multiples influences, qui vont du heavy metal au metalcore, en passant par la musique indé, Devilskin sonne comme les meilleurs des groupes américains du genre, rappelant parfois The Pretty Reckless, comme sur l’excellent « Voices », voire Skillet lorsque le propos se fait plus enjôleur ainsi que le montre la power ballade « Believe in Me » et ses growls (eh oui, le groupe ne fait rien comme les autres). On peut également penser à In This Moment pour la démesure, avec une pointe plus mélodique parfois : le contrasté « Limbs ».

Mais passés ces moments calmes, le quatuor envoie du lourd, comme sur le génial « F.Y. I. » qui sonne comme le mélange improbable de Trust (un riff que n’aurait pas renié Nono), Rage Against The Machine (ce refrain rappé) et Eths (pour les hurlements de la chanteuse). L’ensemble devient vite addictif, tant l’alliance entre puissance et mélodie touche juste. Car ne nous y trompons pas, Devilskin est un vrai groupe de metal qui possède une section rythmique dévastatrice : le monstrueux « Mountains » qui renverse tout sur son passage ou le psychédélique « Animal » mené par une basse énorme. On peut ajouter à cela, un guitariste qui sait tisser les accords capables de nous clouer au sol comme sur le groovy « Pray », puisant dans le nu-metal pour composer « Bury Me » ou le heavy presque doom pour nous écraser lors de l’introduction et des ponts de « House ».

Vous l’aurez compris, Devilskin nous offre un album aux ambiances variées, dont le premier morceau, « In Black » annonce clairement la couleur en jouant sur les contrastes, passant de moments calmes à d’autres plus enlevés, ce qui est la marque de fabrique de cet album. On retrouve ce jeu d’atmosphères sur l’inquiétant « Grave » qui évoque Static X ou Godsmack, mais avec cette originalité apportée par la voix de Jennie qui transpire la classe. « We Rise », qui clôt l’album, en est un parfait exemple, puisqu’il entrelace plusieurs idées et genres, à la manière d’un Faith No More, sans jamais perdre le fil, ni succomber à la facilité. Débutant par un riff qui donne envie de secouer la tête en cadence et nous entraîne vers un refrain percutant, cette chanson s’autorise des changements de rythmes et même un moment de calme avant de repartir de plus belle.

Avec ce deuxième album, Devilskin accouche un chef d’œuvre qui se découvre un peu plus à chaque écoute. Il ne vous reste plus qu’à vous jeter dessus et à succomber au charme irrésistible d’un groupe bourré de talent. Avec ces premiers frimas, autant vous dire que ces treize titres vont vous réchauffer.

  • 1. In Black
  • 2. Mountains
  • 3. Pray
  • 4. Voices
  • 5. Believe In Me
  • 6. F.Y.I.
  • 7. Bury Me
  • 8. House 13
  • 9. Grave
  • 10. Animal
  • 11. Limbs
  • 12. Closer
  • 13. We Rise
  • Jennie Skulander : Chant
  • Tony ‘Nail’ Vincent : Guitares, chœurs
  • Paul Martin : Basse, chœurs
  • Nic Martin : Batterie

BLODWEN – Winter Falls (2016)

Petite incursion exotique avec cet album des Indonésien de Blodwen qui œuvrent dans un métal symphonique de grande qualité qui n’a absolument rien à envier à Nightwish, Epica et autres Xandria. Il est d’ailleurs étonnant qu’un label occidental ne se soit pas intéressé à ce groupe tant il est pétri de qualités, aussi bien en ce qui concerne ses compositions que la technique des musiciens. En premier lieu, il faut souligner l’incroyable travail de la chanteuse Bernice Nikki, capable de se lancer dans des envolées lyriques dignes de Tarja comme sir le superbe « For A New World » qui possède toutes les qualités requises pour devenir un standard du genre. A l’opposée, elle peut se montrer enjôleuse, comme sur le poignant « Niccolo’s Fantasy » aux influences baroques, ou proposer des lignes plus personnelles, à mi-chemin entre Kate Bush et Floor Jansen comme sur la magnifique pièce qu’est « Ghost Town ». Tout cela nous donne un superbe album, très varié, qui sait jouer sur différentes atmosphères afin de conduire l’auditeur dans des univers riches et chargés en émotions.

Les autres musiciens ne sont pas en reste, comme en atteste le travail des guitaristes Alexander Lexy et Indra Bayu Rusady qui lâchent les chevaux sur le puissant « Running Out Of Time » ou se lancent dans des riffs néo-classiques sur l’enjoué « Rabbit Hole Suite », aux influences japonaises évidentes. Ce titre, aux arrangements savoureux, est l’un des meilleurs morceaux de cet album, en tous points excellent, et s’appuie sur une section rythmique carrée et efficace. Celle-ci le prouve également sur « World On Fire », dont le rythme change à plusieurs reprises, passant de couplets saccadés à un refrain typiquement néoclassique pour mieux surprendre l’auditeur et sur le torturé « Tales From The Dark Side », sur lequel les guitaristes se livrent à de beaux duels de guitares.

Cet album est d’ailleurs plein de surprises. Ainsi, la ballade « White Winter Night » nous emporte dans un univers mélancolique, tandis que « Sebuah Pesan Untuknya », chanté en indonésien, nous surprend par son mélange entre l’exotisme de la langue et les influences européennes de la musique. Plus nostalgique, « Lovelorn » s’appuie sur une orchestration pleine de finesse, afin que nous nous laissions porter par la voix de Bernice, puis saisir par les guitares qui s’invitent avec justesse.

Winter Falls est un album à recommander à tous les amateurs de metal symphonique et de voix féminines.

  • 1. Intro
  • 2. For A New World
  • 3. Ghost Town
  • 4. Sebuah Pesan Untuknya
  • 5. Lovelorn
  • 6. Running Out Of Time
  • 7. Tales From The Dark Side
  • 8. Niccolo’s Fantasy
  • 9. Rabbit Hole Suite
  • 10. World On Fire
  • 11. White Winter Night
  • Bernice Nikki : Chant
  • Alexander Lexy : Guitares
  • Indra Bayu : Guitares
  • Bayu Djody : Basse
  • Praditya « Cis » : Batterie

CELLADOR – Off The Grid (2017)

Quasiment inconnu dans nos contrées, Cellador est un groupe de metal néoclassique américain dont le précédent, et premier, album Enter Deception remonte quand même à 2006. Entretemps, un simple EP a vu le jour en 2011, autant dire une éternité pour le marché actuel. Signé à présent sur Scarlet Records, le quintet revient le couteau entre les dents, en témoigne cet excellent et furieux Off The Grid qui s’inscrit dans la lignée de Dragonforce, Stratovarius ou Symphony X, sans jamais plagier ses aînés. Avouons-le, les progrès du groupe sont réels, et cela montre qu’ils ont profité de ce silence pour gommer certaines anciennes erreurs et nous offrir des titres peaufinés, aux arrangements parfaitement pensés.

Car c’est avec un réel souci de la mélodie que Cellador nous assène ses morceaux rapides comme l’excellent « Wake Up The Tyrant » qui évoque plus un groupe allemand comme Helloween que la scène américaine, ou l’énorme « Shadowfold » à la rythmique monstrueuse qui tranche avec ses couplets aériens. Pourtant, le groupe n’est jamais aussi bon que lorsqu’il apporte sa propre patte, comme sur le contrasté « Good Enough » aux nombreux changements de rythmes et au refrain presque pop/rock des années soixante. Une chanson étonnante au milieu de ces cavalcades qui renversent tout sur leur passage. A découvrir également, « This Means War » que n’aurait pas renié Stratovarius dans ses meilleurs moments, mais qui va plus loin en apportant une dose de progressif dans sa construction.

Certains titres font immanquablement aux groupes précités, mais ils sont joués avec une telle énergie, un tel talent, et une technique si élaborée, qu’il est difficile de critiquer les efforts notables du groupe qui cherche à nous offrir un savoureux mélange de riffs endiablés, de ponts et de soli hallucinants (écoutez ceux du titre « Shimmering Status » pour le comprendre) et de refrains entêtants. Les amateurs de shreds vont prendre leur pied, tant certains moments font penser au meilleur d’Yngwie Malmsteen ou de Dragonforce : « Swallow Your Pride » ou « Sole Survivor », avec ce petit plus dans les refrains qui donne envie de remettre l’album sur sa platine après chaque écoute.

   Cellador nous offre un savoureux mélange de riffs endiablés, de refrains mélodiques et de soli hallucinants. Une bombe à écouter d’urgence.

  • 1. Sole Survivors
  • 2. Break Heresy
  • 3. Shadowfold
  • 4. Wake Up The Tyrant
  • 5. Off The Grid
  • 6. Swallow Your Pride
  • 7. Shimmering Status
  • 8. Good Enough
  • 9. This Means War
  • 10. Running Riot
  • 11. Faceless Dark
  • Chris Petersen : Chant, guitares
  • Eric Meyers : Guitares
  • Diego Valadez : Claviers
  • James Pickett : Basse
  • Nick McCallister : Claviers

Label: Scarlet Records

NIGHTWISH – Decades : Live In Buenos Aires (2019)

Après une pause d’un an due à une certaine lassitude, Nightwish se lance, en 2018, dans une vaste tournée à travers le monde intitulée : Decades. Ce double CD/DVD enregistré à Buenos Aires le 30 septembre 2018 la retranscrit avec un réel brio, puisqu’on retrouve le groupe au sommet de sa forme et avec une fraîcheur qui lui avait sans doute manqué sur la tournée précédente. Qui plus est, les fans ont le plaisir de retrouver certains anciens morceaux plus joués depuis un certain temps comme « 10th Man Down » (présent sur Over the Hills and Far Away), « The Carpenter » (extrait du premier album Angels Fall First) ou « Devil & The Deep Dark Ocean » (tiré d’Oceanborn), ainsi que plusieurs morceaux de la période Whismaster (parfois écartés par Tuomas) tels que les excellents « Come Cover Me », « Dead Boy’s Poem », « Deep Silent Complete » et « The Kingslayer ». En revanche, « End Of All Hope » et l’inattendu « Slaying The Dreamer » sont les deux seuls rescapés de Century Child. On le comprend aisément, le groupe n’a pas forcément mis l’accent sur l’album enregistré avec Floor Jansen, ce qui est assez étonnant. Même si l’on découvre la pièce « The Greatest Show On Earth » ou l’excellent « Elan », on aurait pu s’attendre à ce que ce témoignage live mette davantage l’accent sur celui-ci. Decades : Live In Buenos Aires apparaît donc comme le regard, un peu nostalgique, porté par Nightwish sur plus de vingt années de carrière. Et pour cela, le groupe s’en est donné les moyens.

En effet, tout au long de la vingtaine de titres composant ce superbe témoignage live, la qualité du son est excellente et le mixage réellement soignée. Chaque instrument trouve sa place, mettant en avant tour à tour les claviers (comme sur le poignant « Deep Silent Complete »), les orchestrations ou la guitare acoustique (l’émouvant « Dead Boy’s Poem »), les guitares électriques (le puissant « The Kingslayer ») ou les instruments celtiques (l’entraînant « I Want My Tears Back »). Cet équilibre permet de montrer une plus grande cohésion et élève Decades : Live In Buenos Aires au-dessus de Showtime, Storytime, le précédent live, avec Floor déjà au chant. A ce sujet, je trouve sa prestation bien meilleure que sur ce dernier, notamment grâce à son appropriation plus importante et mieux maîtrisée des anciennes compositions. De plus, le partage des lignes vocales avec Marko Hietala paraît plus naturel. C’est flagrant notamment sur « The Kingslayer » et « Devil & The Deep Dark Ocean » qui s’enchaînent avec bonheur et marquent un des meilleurs moments de ce concert.

Finalement, la période avec Anette Olzon est assez peu représentée. Outre « I Want My Tears Back » qui obtient un énorme succès auprès du public, « Amaranth » trouve ici une épaisseur qui lui manquait parfois lors des concerts avec son ancienne chanteuse. Une fois encore, Floor s’approprie parfaitement cette œuvre qu’elle chante depuis ses débuts avec le groupe et dont cette version surpasse largement celle du Summer Breeze en 2015 ou de Showtime, Storytime. Le concert se termine sur les deux pièces que sont « The Greatest Show On Earth » et « Ghost Love Score », impeccablement interprétées et qui prouvent, s’il le fallait encore, que Nightwish est un groupe talentueux qui a révolutionné la musique metal en lui insufflant une dimension symphonique et théâtrale jamais atteinte auparavant. Cette année de repos a donc été profitable aux musiciens qui ont pu recharger leurs batteries, faire le point sur l’histoire du groupe et se remettre en marche pour le plus grand plaisir des fans.

Decades : Live In Buenos Aires est un album indispensable qu’il faut évidemment acquérir dans sa version DVD afin d’avoir le spectacle dans son ensemble. Le public, comme souvent en Argentine, est déchaîné, faisant de ce live une vraie pièce à posséder.

  • 1. Swanheart
  • 2. End Of All Hope
  • 3. Wish I Had An Angel
  • 4. 10th Man Down
  • 5. Come Cover Me
  • 6. Gethsemane
  • 7. Élan
  • 8. Sacrament Of Wilderness
  • 9. Deep Silent Complete
  • 10. Dead Boy’s Poem
  • 11. Elvenjig
  • 12. Elvenpath
  • 13. I Want My Tears Back
  • 14. Amaranth
  • 15. The Carpenter
  • 16. The Kingslayer
  • 17. Devil & The Deep Dark Ocean
  • 18. Nemo
  • 19. Slaying The Dreamer
  • 20. The Greatest Show On Earth
  • 21. Ghost Love Score
  • Tuomas Holopainen – Claviers
  • Floor Jansen – Chant
  • Marko Hietala – Basse, chant
  • Emppu Vuorinen – Guitares
  • Troy Donockley – Flûte
  • Kai Hahto – Batterie

Label: Nuclear Blast Records

TEXAS HIPPIE COALITION – High In the Saddle (2019)

Sixième album pour les Texans qui, s’ils sont méconnus en France, devraient bénéficier d’une visibilité plus grande étant donné leur talent. Œuvrant dans un heavy épais, teinté de southern rock, à la manière d’un Black Label Society, le quintet ne fait pas dans la dentelle. Chacun de ses titres respire en effet la sincérité, le whisky et les grosses guitares. Les riffs sont aussi gras que la voix de Big Dad Ritch, écrasant tout sur leur passage, comme le prouvent dès le départ le mid-temp « Moonshine », au groove communicatif, ou l’énorme « Bring It Baby » qui donne envie de taper du pied et de secouer la tête. Plus écrasant encore est « Tell It From The Ground », dont les motifs purement heavy metal nous éclatent en pleine gueule. A mi-chemin entre Pantera et Disturbed, ce titre prouve que les Texans peuvent se renouveler sans pour autant abandonner leur volonté de tout exploser.

Le groupe affiche évidemment ses racines southern rock sur de nombreux titres, comme l’excellent « Tongue Like A Devil » qui évoque Molly Hatchet en plus heavy, ou « BullsEye » aux évidentes références country rock que l’on aurait pu entendre sur un album de Point Blank, la puissance en plus. Ce sont ces racines qui transpirent également lorsque le tempo se ralentit sur « Ride Or Die », une power ballad en partie accompagnée au piano, sur laquelle la voix de Big Dad Ritch sait se faire plus enjôleuse, nous prouvant qu’un cœur bat dans ces poitrines de rednecks. C’est encore plus flagrant sur « Why Aren’t You Listening » dont la puissance va crescendo, pour lorgner du côté du metal alternatif et du post-grunge, ce qui étonne chez ce groupe pourtant attaché à ses racines.

L’hommage à Stevie Nicks apporte une touche plus puissante encore, bien éloignée de la musique jouée par la chanteuse de Fleetwood Mac. Pourtant, on saisit l’admiration que lui porte le groupe. Les sonorités évoquent le sud profond, tandis que les paroles jouent avec de superbes images qui transpirent la sincérité.

Lorsque le rythme s’accélère, le groupe parvient à entraîner l’auditeur dans sa sarabande. Ainsi, « Dirty Finger » s’appuie sur un riff énorme et de la slide, tandis que la section rythmique pilonne avec méthode nos oreilles. C’est carré, intelligent et superbement construit, grâce à des changements de rythmes calculés et des chuchotements surprenants. Le message est, lui aussi, direct, puisque le groupe demande qu’on fasse un doigt d’honneur pour que la soirée se déroule du mieux possible. Lorsque le groovy « Blue Lights On » clôt l’album dans une fureur inspirée dont on retient le refrain explosif et les soli saignants, on se dit qu’il est nécessaire de remettre la première chanson et de repartir pour une nouvelle virée en compagnie de ces bons vivants.

  • 1. Moonshine
  • 2. Dirty Finger
  • 3. Bring It Baby
  • 4. Ride Or Die
  • 5. Tongue Like A Devil
  • 6. Why Aren’t You Listening
  • 7. Stevie Nicks
  • 8. BullsEye
  • 9. Tell It From The Ground
  • 10. Blue Lights On
  • « Big Dad Ritch » – chant
  • Cord Pool – guitares
  • Nevada Romo – guitares
  • Larado Romo – basse
  • Devon Carothers – batterie
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