GIRLSCHOOL – Believe (2004)

Sans label et après l’échec de la reformation originale, Girlschool décide de produire et de financer son nouvel album. C’est Jackie Chambers, déjà présente sur deux titres du précédent album, qui tient la guitare solo. Elle co-écrit également la totalité des morceaux. Est-ce son influence que l’on perçoit alors sur cet album plus rock que metal ? Sans doute, même si les autres membres du groupe ont aussi apporté leurs idées. Néanmoins, si l’on prend le pop rock « Crazy », ou les punk rock « Yes Means Yes » et « New Beginning » composés avec Enid Williams, il est aisé de s’en persuader, car ces chansons ne ressemblent en rien à ce que le groupe avait composé jusqu’alors.

Autant le dire tout de suite, cet album est assez mauvais. Il faut vraiment faire des efforts pour s’attacher à des morceaux : les glam-rock « We All Love to (Rock ‘n’ Roll) » et « You Say », ou encore le lent « Let’s Get Hard ». Mais, il est évident qu’il ne contient pas vraiment de titres marquants.  « Come On Up » est correct, mais manque de folie. « Never Say Never » ferait une bonne face B de 45 tours, sans pour autant emporter l’adhésion. Certaines idées sont amusantes, comme sur « Feel Good », mais la chanson tourne rapidement en rond. Quant à « We All Have to Choose », elle sonne comme un titre post-grunge et surprend chez Girlschool, surtout que la batterie est horriblement produite.

Certains morceaux sont même carrément mauvais : « Crazy » et « C’mon » s’enlisent, quand « Secret » devient rapidement ennuyeux et que « Hold On Tight » ne tient que sur un refrain médiocre. Tout cela montre un groupe en totale perte de vitesse, qui essaie de se renouveler en changeant de style et qui, finalement, ne parvient pas à porter un regard lucide sur ses morceaux. « Play Around » qui est proposé en bonus est l’un des meilleurs titres de cet album, dans un style punk-rock, sorte de croisement entre les débuts de Blondie et Green Day. Quant à « Passion », il évoque des titres de Doro et aurait pu trouver sa place dans l’album et non en bonus.

Autant dire qu’avec Believe on tient un très mauvais album de Girlschool, peut-être même pire que Running Wild. Girlschool pille même les titres de ses propres chansons (« Come on », « C’mon », « Let’s », « Play », « Never »… A oublier.

  • 1. Come On Up
  • 2. Let’s Get Hard
  • 3. Crazy
  • 4. We All Love to (Rock ‘n’ Roll)
  • 5. Secret
  • 6. New Beginning
  • 7. C’mon
  • 8. Never Say Never
  • 9. You Say
  • 10. Feel Good
  • 11. Hold On Tight
  • 12. Yes Means Yes
  • 13. We All Have to Choose
  • 14. Play Around
  • 15. Passion
  • Kim McAuliffe : Chant, guitares
  • Jackie Chambers : Guitares, chœurs
  • Enid Williams : Basse, chant, chœurs
  • Denise Dufort : Batterie

Production : Tim Hamill & Girlschool

GIRLSCHOOL – 21st Anniversary : Not That Innocent (2002)

Il aura fallu attendre dix ans pour voir paraître un nouvel album de Girlschool… Mais dans quelles conditions ? Enregistré sur une longue période, il l’a en plus été par deux formations différentes, puisque Kelly Johnson et Tracey Lamb ont participé à une partie de l’album avant de partir et d’être remplacées par Jackie Chambers et Enid Williams. Ces allers-retours ont évidement nui à la cohésion d’un album qui peine à décoller et à nous faire retrouver la magie des premiers opus. Pour preuve, la ballade guimauve « A Love Too Far » sur laquelle nous avons même droit à des « na na na na na » à la fin. On croit rêver. Si le son est bien meilleur que sur le précédent album, les compositions ne sont pas à la hauteur. Le retour à un heavy metal plus sombre aux accents punks, comme sur « Stay Wild » n’est pas vraiment une réussite pour tous les titres. On sent la patte Kelly Johnson, ce qui ravit les fans, mais cela ne réussit pas à tous les coups. « I Told You So » est ennuyeux et fait penser à du rock indé plutôt qu’à du metal. « Have a Nice Day » ne sert à rien avec son refrain répétitif, sa batterie qui semble sortir d’une école de musique en première année.

Tout n’est évidemment pas à jeter sur ce disque. On retrouve des accents sombres qui avaient plu sur Screaming Blue Murder, notamment l’angoissant « Knife », le punk metal « London » qui fait penser à du Green Day ou encore « Coming Your Way » qui trompe son monde en ouvrant le bal de manière enjouée. Mais l’ensemble est bien pauvre et ne soulève pas les foules. On a l’impression que Girlschool est retombé dans ses travers et a quitté les places d’outsiders pour se retrouver en queue de peloton. Même lorsque le tempo s’accélère et essaie de réveiller des souvenirs lointains chez l’auditeur, le groupe manque son but. Ainsi « Little Green Men » tente de nous refaire un « Demolition » et « Hellrazor » réunis sur fond de bruits de soucoupe volante, mais ça ne marche pas.

On se demande alors pour quelle raison Girlschool ne s’est pas tout simplement recentré sur le heavy des débuts comme pour « Innocent », au riff percutant ? Parce qu’on a quand même l’impression que les musiciennes touchent le fond avec le médiocre « Everybody Does It » aux horribles arrangements électroniques. Après tant d’années de carrière, Girlschool accouche d’un album vraiment moyen, ce que reflète l’horrible pochette fabriquée par un illustrateur de douze ans, sans doute le plus mauvais de sa carrière avec Running Wild.

  • 1. Coming Your Way
  • 2. Mad Mad Sister
  • 3. A Love Too Far
  • 4. Stay Wild
  • 5. Knife
  • 6. London
  • 7. I Told You So
  • 8. Have a Nice Day
  • 9. Born to Be
  • 10. Hooked
  • 11. Little Green Men
  • 12. Innocent
  • 13. Everybody Does It
  • Kim McAuliffe : chant sur 2, 6, 9, 10, 11, 12, guitares, chœurs
  • Kelly Johnson : chant sur 3, 4, 5, 7, 8, 13, guitares sur 2-11, 13
  • Jackie Chambers : guitares sur 1 et 12
  • Tracey Lamb : basse sur 2-11, chœurs
  • Enid Williams : chant sur 1, basse sur 1 et 12
  • Denise Dufort : batterie
  • Tim Hamill : basse sur 13, producteur

Label : Communiqué

GIRLSCHOOL – Girlschool (1992)

Huitième album studio de Girlschool, ce disque éponyme voit de nouveaux changements dans la formation puisque c’est le premier opus enregistré avec la bassiste Jackie Carrera, le premier également à paraître sur un petit label anglais et à être produit par le groupe. Cela fait beaucoup de changements. Trop ? Sans doute. Tout d’abord, la production est un peu plate et manque de puissance et de dynamique. Cela s’entend surtout sur les passages instrumentaux, assez nombreux, ce qui n’était pas courant jusqu’ici. La batterie, notamment, émet un son parfois désagréable, tandis que la basse est souvent mixée trop en avant. Quant à la musique, on le sait déjà depuis les deux ou trois albums précédents, le groupe a troqué son heavy metal teinté de punk de ses débuts pour un glam metal plus groovy : « Can’t Say No » par exemple joue beaucoup sur son rythme sautillant. On note aussi des apports américains comme sur « Take Me I’m Yours », au riff épais et au refrain répété à l’envi.

Malheureusement, peu de titres font mouche. Si « Wild at Heart » lorgne du côté de l’AOR et que Chris Bonacci se livre à un beau solo, cette chanson manque d’épaisseur. Il en va de même pour la répétitif « We Came » au refrain qui s’éternise sur fond de basse parfois pénible. Même lorsque le groupe lorgne du côté du heavy rock américain avec sa slide, comme sur « Sitting Pretty », le tir manque sa cible, sans doute en raison du manque de recul des musiciennes. Ce morceau n’est pas mauvais, il manque juste de ce petit truc qui aurait pu le faire passer de l’autre côté.

Il reste quand même quelques bons titres, comme le glam metal « My Ambition », le rock « Can’t Do That » qui aurait pu être bien meilleur sans ses arrangements un peu empâtés, et surtout « Can’t Keep a Good Girl Down » qui donne envie de taper du pied et de chanter en chœur. Autre bonne surprise, le tempo lent « On My Way » dont le riff fait secouer la tête et qui tranche un peu avec le reste de l’album.

Mais cela ne fait pas un bon disque. Girlschool est juste moyen et marque une nouvelle fois le pas dans une carrière, décidément, en dents de scie.

  • 1. My Ambition
  • 2. One More
  • 3. Can’t Say No
  • 4. Wild at Heart
  • 5. Can’t Do That
  • 6. We Came
  • 7. Can’t Keep a Good Girl Down
  • 8. Sitting Pretty
  • 9. On My Way
  • 10. Take Me I’m Yours
  • Kim McAulliffe : chant, guitares
  • Cris Bonacci : guitares
  • Jackie Carrera : basse, chœurs
  • Denise Dufort : batterie

Production : Girlschool

Labels : Communiqué Records & Progressive International

GIRSCHOOL – Take a Bite (1988)

Deux ans après un retour aux sources bienvenu, Girlschool n’arrive toujours pas à se stabiliser. Exit Gil Weston qui est remplacée par Tracey Lamb. Exit également le producteur Vic Maile, malade, puisque c’est un certain André Jacquemin qui est aux manettes. Surtout connu pour son travail pour le cinéma et les Monthy Python, il donne à cet album un son léché qui manque parfois un peu de dynamique et de puissance, affadissant un peu les morceaux, tout en les enjolivant. L’ensemble est plus pop rock que metal. Enregistré sur une longue durée lors des trous disponibles aux Redwood Studios (là où Motörhead a enregistré Rock’n’Roll) afin d’économiser de l’argent, Take a Bite bénéficie d’une pochette horrible, fabriquée à la dernière minute.

Malgré ça, les morceaux tiennent la route, en raison d’une vraie écriture et d’une homogénéité plus grande par rapport au précédent. « Action » lance la machine avec un rock destiné à secouer les foules sur lequel Kim hurle à tue-tête, tandis que les chœurs caractéristiques du groupe claquent sur le refrain. Tracey Lamb montre ses qualités de bassiste, même si elle se montre plus discrète et moins punk que Gil Weston. Chaque titre a été soigné. « Girls on Top » mêle metal et glam avec ses cris et son refrain hurlé soutenu par une ligne de guitare mimétique. « Love At First Bite » est agréable avec ses saveurs glitter rock associées à des éléments présents sur « Screaming Blue Murder » et son riff que n’aurait pas renié ZZ Top. Même Lemmy vient mettre la main à la pâte afin d’aider ses protégées en co-écrivant le tempo lent « Head Over Heels » aux arrangements très cinématographiques et qui sort en single. L’apport d’André Jacquemin est aussi évident sur « Don’t Walk Away » aux superbes arrangements qui magnifient ce titre plus mélodique que les autres.

Le fan a le plaisir de découvrir des morceaux un peu plus complexes qu’à l’habitude, notamment « Up All Night », au riff original et au beau solo de guitare. Il en va de même pour le groovy et étonnant « This Time », plutôt inhabituel chez Girlschool. Cette chanson entraînante nous montre un groupe au meilleur de sa forme. La reprise de Sweet en apporte une nouvelle preuve. Même si le groupe ne prend pas beaucoup de risques en reprenant « Fox On The Run » (sorti en single quelques mois avant l’album), il perpétue son mélange entre glam et metal, pour mieux nous asséner un heavy rock à la fin de cet album avec l’énergie « Too Hot to Handle » qui clôt ce disque de manière magistrale.

Moins connu que les premiers albums de Girlschool, Take a Bite est pourtant l’une de leurs meilleures réalisations.

  • 1. Action
  • 2. Fox on the Run (Sweet cover)
  • 3. Girls on Top
  • 4. Tear It Up
  • 5. Love at First Bite
  • 6. Head over Heels
  • 7. Up All Night
  • 8. This Time
  • 9. Don’t Walk Away
  • 10. Too Hot to Handle
  • Kim McAuliffe : Chant, Guitares
  • Chris Bonacci : Guitares
  • Tracey Lamb : Basse
  • Denise Dufort : Batterie

Producteur : André Jacquemin

Label : GWR Records

GIRLSCHOOL – Nightmare At Mapple Cross (1986)

Après l’échec artistique, personnel et commercial de Running Wild, Girlschool se sépare de Jackie Bodimead, quitte Mercury pour GWR Records, revient à un heavy metal direct, à l’énergie punk, qui avait fait le succès de leurs deux premiers albums et rappelle Vic Maile afin de retrouver le son de ses débuts. Ce virage à 180° apparaît dès les premières mesures du titre d’ouverture : « All Day All Night », un mid-tempo binaire qui donne envie de secouer la tête et de taper du pied. La voix de Kim est toujours aussi abrasive et fait oublier l’intérimaire Jackie Bodimead. La basse de Gil sait se faire épaisse, tandis que la batterie, assez mal mixée, soutient l’ensemble efficacement. Mais ce retour aux sources se fait davantage sentir sur « Play With Fire » qui renvoie à un mélange de « C’mon Let’s Go » et de glitter rock. Souvenez-vous que le groupe a repris des morceaux de Gary Glitter et de Slade. Cela nous donne un titre rock et entraînant qui renvoie aux années 1970 avec ses claquements de mains et ses voix qui s’interpellent.

Certains morceaux évoquent les débuts du groupe, comme « Never Too Late » qui apparaît comme un mélange entre AC/DC et Motörhead, « Let’s Go Crazy » qui fleure bon le punk-rock ou le déjanté « Turn It Up » qui semble calqué sur « Demolition Boy » auquel les paroles font d’ailleurs référence. Girlschool est de retour et veut le faire savoir. Les fans sont ravis, même si beaucoup d’entre eux sont partis voir ailleurs, ce qui est dommage. Car le quatuor cherche à leur faire plaisir et à se faire plaisir, en reprenant « Tiger Feet », une reprise de Mud, un groupe de glam qui était devenu numéro un en Angleterre avec ce titre en 1974.

Si ce retour aux sources est agréable, cet album, bien qu’encensé par Kerrang ! à sortie, ce qui n’est pas une référence vu le chauvinisme du magazine, possède quelques faiblesses. En effet, « You Got Me (Under Your Spell) » semble bien faible et destiné à remplir la face B, tandis que « Back For More » peine à décoller avec son refrain bateau, son manque de folie et ses effets de voix datés et pseudo psychédéliques. A noter que quelques semaines avant la sortie de cet album, Girlschool a publié le single « I’m the Leader of the Gang (I Am) » (la reprise de Gary Glitter qui est venu ajouter sa voix sur cette version) avec « Never Too Late » en face B.

  • 1. All Day All Night
  • 2. Play with Fire
  • 3. Danger Sign
  • 4. Never Too Late
  • 5. Tiger Feet (Mud cover)
  • 6. Back for More
  • 7. Let’s Go Crazy
  • 8. You Got Me (Under Your Spell)
  • 9. Let’s Break Out
  • 10. Turn It Up
  • Kim McAuliffe : Chant, Guitares
  • Cris Bonacci : Guitares
  • Gil Weston Jones : Basse
  • Denise Dufort : Batterie

Producteur : Vic Maile

Label : GWR Records

GIRLSCHOOL – Running Wild (1985)

Après la sortie de Play Dirty, Girlschool est secouée par le départ de Kelly Johnson. Celle-ci est remplacée par la chanteuse Jackie Bodimead, à la voix plus mélodique, et par la guitariste Cris Bonacci. L’orientation musicale plus américaine, déjà perçu sur l’album précédent, se poursuit donc sur cet album à part dans la discographie du groupe transformé en quintet et s’accentue même par l’ajout de claviers. Ainsi, on touche au hard FM avec des titres comme « Running Wild » au refrain accrocheur, « I Want You Back » dont les arrangements flirtent avec l’AOR ou le rock « Love Is a Lie » que l’on dirait écrit pour les radios US. Même lorsque le groupe décide de plaquer des accords destinés à faire secouer la tête à ses fans, comme sur « Can’t You See », la production due à Nick Tauber (qui a travaillé avec Marillion et Thin Lizzy) adoucit l’ensemble.

Soyons clair. Cet album n’est pas mauvais, mais il ne ressemble à aucun autre album de Girlschool. Exit le heavy metal des trois premiers albums, ici le hard rock est de mise. « Let Me Go » est une chanson intéressante, menée par la voix de Jackie Bodimead qui est plus mélodique que celle de Kelly, de Kim (qui ne chante plus que sur deux titres) et de Gil qui ne chante plus sur cet album. Même lorsque le rythme s’accélère comme sur le rock « Something for Nothing » au riff épuré ou le groovy « Nasty Nasty », on ne retrouve pas le groupe des débuts. L’évolution est également notable sur les plus hard rock que sont l’hymne « Are You Ready » ou le rapide « Nowhere to Run ». Là encore, rien de mauvais, mais la folie manque sur ces titres, comme sur la reprise du « Do You Love Me ? » de Kiss (déjà repris par le groupe Girl) qui s’empâte dans des arrangements confus. Il en va de même pour « Love Is A Lie » qui s’embourbe carrément, même si Chris Bonacci montre ses qualités en solo.

Mal distribué après un changement de label forcé en raison de la faillite de Bronze, mal perçu par la critique de l’époque, cet album passe inaperçu et rebute les fans qui ne comprennent pas ce qui se passe. Ajoutez à cela une pochette ratée, et vous avez tous les ingrédients d’un échec artistique et commercial, même si cet album contient quelques bons morceaux.

  • 1. Let Me Go
  • 2. Running Wild
  • 3. Do You Love Me?
  • 4. Something for Nothing
  • 5. Are You Ready?
  • 6. Nowhere to Run
  • 7. I Want You Back
  • 8. Nasty Nasty
  • 9. Love Is a Lie
  • 10. Can’t You See
  • Jackie Bodimead : chant, claviers
  • Kim McAulliffe : guitares, chant
  • Cris Bonacci : guitares
  • Gil Weston-Jones : basse
  • Denise Dufort : batterie

Producteur : Nick Tauber

Label : Mercury

GIRLSCHOOL – Screaming Blue Murder (1982)

Après le succès du précédent album, ainsi que deux EP « Live & More » et « Wildlife », Enid Williams, pourtant co-fondatrice du groupe, jette l’éponge pour être remplacée par Gil Weston. En plus de ce changement important, la production est confiée à Nigel Gray qui vient de produire trois albums de The Police et deux de Siouxsie and the Banshees. Cela modifie le son du groupe qui est plus clair, plus puissant et qui met la basse davantage en avant que sur les deux premiers albums. Certains fans ne reconnaissent plus leur groupe en raison du manque de distorsions et de chansons différentes de que les musiciennes ont écrit auparavant. Pourtant, il est indéniable de constater que les morceaux sont plus aboutis, plus variés, plus rocks « Wildlife » et mieux arrangés : « It Turns Your Head Around ». Les chœurs sont mieux produits et plus étoffés, ce qui donne un impact supplémentaire à ces morceaux. C’est aussi le cas sur le groovy « You Got Me » aux arrangements plus fins que sur les précédents disques ou sur l’étonnant « Flesh And Blood », tout en nuances, et sur lequel les paroles sont murmurées.

Plusieurs titres sont de vrais bijoux, comme le mélodique « Don’t Call It Love » qui montre un côté du groupe que l’on ne connaissait pas et qui annonce de futurs changements. Si le riff est puissant, la production rend l’ensemble plus abordable et plus pop-rock. Cela tranche avec les morceaux les plus directs que sont le puissant « Screaming Blue Murder » qui ouvre cet album, propulsé par un riff bourré de groove et une basse omniprésente. L’apport de Gil Weston est évident et donne une énergie punk à cet album, notamment sur l’énorme « Hellrazor » où elle chante et qui n’a rien à envier à Motörhead. Son jeu de basse emplit quasiment tout l’espace, tandis que Denis Dufort n’a jamais autant martyrisé ses fûts.

Cette fois, ce sont les Rolling Stones qui ont le droit d’être repris, avec un « Live With Me » qui est métamorphosé grâce à l’ajout d’éléments issus du metal et à l’accélération du tempo. Si cet album n’est pas l’échec artistique souligné par certains, c’est un échec commercial malgré la tournée qui suit sa sortie. Cela va entraîner des changements de direction musicale qui vont conduire à la sortie du single « 1.2.3.4. Rock’n’roll » puis de l’album Play Dirty.

  • 1. Screaming Blue Murder
  • 2. Live with Me (The Rolling Stones cover)
  • 3. Take It from Me
  • 4. Wildlife
  • 5. It Turns Your Head Around
  • 6. Don’t Call It Love
  • 7. Hellrazor
  • 8. When Your Blood Runs Cold
  • 9. You Got Me
  • 10. Flesh and Blood
  • Kim McAuliffe – guitare, chant
  • Kelly Johnson – guitare, chant
  • Gil Weston – basse, chant
  • Denise Dufort – batterie

Producteur : Nigel Gray

Label : Bronze

GIRLSCHOOL – Hit & Run (1981)

Après un premier album remarqué par la critique, ainsi que l’EP « Saint Valentine’s Day Massacre » en compagnie de Motörhead, Girlschool revient frapper encore plus fort avec ce Hit & Run plus consistant et plus homogène que le précédent opus. Si la recette n’a pas changé, les titres sont plus professionnels et alternent tempos rapides et chansons plus lentes destinées à faire secouer la tête en cadence.

Dès « C’mon Let’s Go », les chevaux sont lâchés, montrant que le groupe n’a rien perdu en puissance et en rage. Si la technique n’est pas extraordinaire, elle est compensée par une envie communicative que l’on retrouve sur le bouillonnant « Victim » au riff proche du punk et de Motörhead, ce qui n’étonnera personne. On sent d’ailleurs la présence en toile de fond du trio de Lemmy sur le puissant « Kick It Down » à la basse énorme et au rythme binaire qui s’accélère sur le refrain. La tournée en compagnie de leur mentor a nettement nourri l’écriture des quatre musiciennes. Cette folie est également présente sur « Watch Your Step » dont le riff évoque plus la vague punk anglaise que la New Wave Of British Heavy Metal. Mais Girlschool tempère cela par un refrain mélodique typiquement métal, comme c’est aussi le cas sur le sautillant « Yeah Right », aux paroles simplistes, mais au dynamisme enthousiasmant.

A côté de ces brûlots, Girlschool est aussi capable de façonner des tempos lents comme le martial « The Hunter » au refrain presque murmuré ou le très beau « Hit and Run » aux chœurs mélodiques et au riff irrésistible. Le groupe s’essaie aussi à la chanson d’ambiance avec la moins réussie « Back to Start », ainsi qu’au mid-tempo ravageur : « Following the Crowd » qui donne envie de taper du pied et de secouer la tête en cadence, jusqu’au refrain savamment mis en place. On sent la progression des musiciennes également sur « Future Flash » qui apparaît comme un véritable hymne pour soulever les foules.

Afin de mieux encore saisir son public, Girlschool s’attaque avec bonheur au « Tush » de ZZ Top, y insufflant une dose de metal, ainsi qu’une part féminine originale qui fait de ce titre l’un des plus réussis de cet album, magnifié par la production de Vic Maile. Le public ne se trompera pas sur cet album puisqu’il se placera n°5 dans les charts anglais et le single « Hit & Run » n°32, ce qui reste, à ce jour, le meilleur classement pour le groupe. Preuve de son succès, il sera invité dans la célèbre émission Top of the Pops.

  • 1. C’mon Let’s Go 
  • 2. The Hunter 
  • 3. Victim 
  • 4. Kick It Down 
  • 5. Following the Crowd 
  • 6. Tush (ZZ Top cover) 
  • 7. Hit and Run 
  • 8. Watch Your Step 
  • 9. Back to Start 
  • 10. Yeah Right 
  • 11. Future Flash 
  • Kim McAuliffe : guitare, chant
  • Kelly Johnson : guitare, chant
  • Enid Williams : basse, chant
  • Denise Dufort : batterie
  • Production : Vic Maile

Label : Bronze records

GIRLSCHOOL – Demolition (1980)

Formé sur les cendres de Painted Lady, Girlschool voit réellement le jour en 1978 avec l’arrivée de Kelly Johnson et Denise Dufort. Après une démo cette même année et un premier single, « Take It All Away/It Could Be Better » en 1979, Lemmy de Motörhead emmène le groupe en tournée et le fait signer sur le label Bronze records. Adepte un heavy metal enlevé, les quatre musiciennes font preuve d’une énergie communicative qui se perçoit dès « Demolition Boys » qui ouvre cet album. Les riffs sont hypnotiques, méchants comme du punk, rythmés comme du metal et appuient le chant de Kim qui est doublé par la voix de Kelly sur les refrains. Le public metal découvre alors ce groupe entièrement féminin capable de jouer aussi vite et aussi fort que les mecs : l’excellent « Emergency » avec sa basse vrombissante et ses voix qui se répondent. Cette omniprésence de la basse est un trait caractéristique de ce premier album, comme on peut le constater sur « Deadline » qui mène la danse.

Si Girlschool fait preuve d’une énergie communicative, le groupe nous offre aussi des titres savoureusement entraînants comme « Not for Sale » à l’esprit très 1970 sur sa partie solo, ou encore « Take It All Away » réenregistré pour l’occasion, qui fait mouche. Ce mid tempo binaire donne envie de taper du pied et de hurler en compagnie des chanteuses. Car Girlschool soigne ses refrains, en les soulignant de lignes de guitares simples mais entêtantes comme sur « Nothing to Lose ». Malgré toutes ces qualités, ce premier album souffre de quelques maladresses, comme le dispensable « Midnight Ride ». On sent que le quatuor se cherche, notamment sur « Baby Doll » et son rythme reggae/punk qui renvoie plus à Blondie qu’à Motörhead.

Malgré ces quelques erreurs, Demolition est un album réussi, sur lequel on peut retrouver une bonne reprise du « Race With the Devil » de Gun, même si les musiciennes n’ont pas réellement pris de risques. La production, confiée à Vic Maile, est typique de l’époque, avec son léger écho sur les voix (qui sont mixées un peu en avant), sa section rythmique dépouillée et ses riffs pleins de distorsions. A noter que Bronze a ressorti l’album avec neuf titres bonus : le single « Take It All Away/It Could Be Better », « Furniture Fire » la face B du single « Emergency » (avec son clin au « You Really Got Me » des Kinks, deux titres démo et quatre live extraits du BBC – Friday rock show.  

  • 1. Demolition Boys 
  • 2. Not for Sale 
  • 3. Race with the Devil
  • 4. Take It All Away 
  • 5. Nothing to Lose 
  • 6. Breakdown 
  • 7. Midnight Ride 
  • 8. Emergency 
  • 9. Baby Doll (live) 
  • 10. Deadline 
  • Kelly Johnson : Guitares, Vocals 
  • Enid Williams : Bass, Chant 
  • Denise Dufort : Batterie 
  • Kim McAuliffe : Guitares (rhythm), Chant 

Production : Vic Maile

Label : Bronze records

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