
Pilier de la scène thrash allemande, Destruction est né en 1982 et nous livre son quatorzième album studio, trois ans après Under Attack. En cinquante minutes, le power trio nous prouve qu’il appartient toujours au german big four et que le poids des ans n’a pas de prise sur lui. Autoproduit, sans pour autant quitter le giron de Nuclear Blast, ce nouvel opus démarre sur les chapeaux de roue avec « Born To Perish », un thrash syncopé, bourré de groove, qui possède tous les ingrédients pour devenir un classique du groupe et cartonner en concert. On comprend alors que Destruction se bonifie avec le temps. La voix de Schmier est agressive, tandis que les riffs vous cueillent au foie. C’est flagrant également sur « Betrayal », une furie heavy thrash, sur laquelle les lignes vocales touchent à la démence, en s’appuyant sur des motifs sombres et des riffs qui donnent envie de secouer la tête en cadence. « We Breed Evil » provoque la même envie avec ses intonations proches des premiers Exodus.
Destruction a envie de frapper fort, comme sur « Rotten » dont l’introduction est épaisse, ouvrant sur une construction étonnante pour un morceau de thrash, puisqu’il n’y a pas de guitare sur le premier couplet. Pourtant, l’auditeur n’est pas au bout de ses surprises, car les Allemands ont décidé de ne lui laisser aucun moment de répit. « Filthy Wealth » déboule alors, avec son thrash teinté de death et ses nombreux changements de rythmes qui peuvent déstabiliser au premier abord. Plus attendu, « Tyrants Of The Netherworld » s’appuie sur un rythme syncopé ultra rapide et un riff tourbillonnant. Classique mais efficace. Destruction nous rappelle qu’il est un des géniteurs de ce genre, et que les petits jeunes n’ont qu’à bien se tenir. Et ce n’est pas l’écrasant « Inspired By Death » au refrain fédérateur qui me fera dire le contraire.
L’album se clôt sur deux compositions directes, nourries au thrash allemand. « Fatal Flight 17 » est direct, un peu plus heavy que les autres morceaux par certains côtés, mais également plus torturé notamment lors de ses breaks. La voix de Schmier est énorme, passée au papier de verre. Enfin, « Ratcatcher » ferme la marche avec brio, pour une déferlante du plus bel effet, faisant de ce Born To Perish, un très bon album de thrash, certes, assez conventionnel (on passera sous silence la tentative ratée de l’empâté « Butchered For Life » avec ses apports jazz maladroits), mais qui fait le boulot exactement comme on s’y attendait. Et même mieux.
Certains diront que le groupe a du mal à se renouveler, ou que les solos ne sont pas d’un haut niveau technique, et ils auront raison. Je leur rétorquerai, qu’on écoute Destruction pour les uppercuts et les crochets que le groupe est capable de nous donner. Et là, on en a pour son argent.
- 1. Born To Perish
- 2. Inspired By Death
- 3. Betrayal
- 4. Rotten
- 5. Filthy Wealth
- 6. Butchered For Life
- 7. Tyrants Of The Netherworld
- 8. We Breed Evil
- 9. Fatal Flight 17
- 10. Ratcatcher
- Mike Sifringer – guitare
- Schmier – chant, basse
- Wawrzyniec « Vaaver » Dramowicz – batterie, chœurs
Production : Destruction
Label : Nuclear Blast








