RIOT – Rock City (1977)

Formé en 1975 par le guitariste Mark Reale et le batteur Peter Bitelli, Riot enregistre quatre démos avant de décrocher un contrat avec plusieurs labels à travers le monde. Après des changements de line-up, le groupe entre en studio pour enregistrer ce premier album de qualité, qui mêle hard rock fortement teinté par les années 1970 et titres plus metal qui annoncent les futures orientations du quintet. Marquées par des riffs soignés signés Reale et par la voix claire et puissante de Guy Speranza, les compositions de Riot se démarquent de la masse de groupes de l’époque. Sous une pochette qui, chose étonnante, met en scène un humanoïde à tête de bébé phoque, Rock City propose trente-trois minutes d’une musique mélodique, technique et diablement efficace.

En débutant par le hard rock sautillant « Desperation », gorgé de boogie et de blues, cet opus trompe un peu son monde. En effet, coincé quelque part entre ZZ Top et Frank Marino, ce titre, même s’il est de qualité, ne représente pas vraiment la musique de Riot, même si on retrouve en partie ces influences sur « Angel », un douze mesures rapide qui emporte tout sur son passage. On sent que le groupe se cherche encore, en témoigne le hard rock proche d’April Wine qu’est « This Is What I Get ». Léger, absolument pas en adéquation avec le reste de l’album, ce titre est fortement ancré dans la musique de cette époque et sonne un peu daté de nos jours. Dans une optique un peu similaire, le beau « Tokyo Rose » évoque également le groupe canadien, en privilégiant les harmonies vocales à la puissance. Basé sur des changements de rythmes, ce morceau est un excellent témoignage des débuts de Riot.

Car le reste de l’album lorgne plutôt du côté du metal, même si on trouve encore des touches de hard rock sur le rapide et mélodique « Warrior », devenu un classique du groupe qui le joue toujours. Plus puissant encore est « Heart Of Fire », sur lequel Mark Reale montre qu’il est capable de faire sonner sa guitare de manière agressive, même dans les solos. Avec « Rock City », Riot allie un refrain facilement mémorable à des riffs distordus qui mènent à un superbe solo de guitare. Les parties metal sont de toute beauté, même si les distorsions sonnent encore très hard rock. Il n’en va pas de même sur « Overdrive », un titre lourd, dont les changements de rythmes permettent de relancer la machine, tandis que Guy Speranza nous tient à la gorge. Un superbe morceau, bien écrit et qui en annonce d’autres plus puissants à l’avenir.

En neuf titres, Riot nous offre une belle première carte de visite à mi-chemin entre le hard rock et le metal, mais dont la marque de fabrique est déjà la mélodie. Deux 45 tours en seront extraits au Japon, un pays qui accueillera le groupe à bras ouverts.

  • 1. Desperation
  • 2. Warrior
  • 3. Rock City
  • 4. Overdrive
  • 5. Angel
  • 6. Tokyo Rose
  • 7. Heart of Fire
  • 8. Gypsy Queen
  • 9. This Is What I Get
  • Guy Speranza : chant, percussions
  • Mark Reale : guitare, chœurs
  • L.A. Kouvaris : guitare
  • Peter Bitell i: batterie, percussions
  • Jimmy Iommi : basse

Producteurs : Steve Loeb, Billy Arnell et Richard Alexander.

Label : Ariola

RIOT – Narita (1979)

Deux ans après son premier album qui a reçu un accueil honorable, Riot publie Narita (du nom d’une île et d’un aéroport japonais). La musique du groupe a évolué, le line-up également. Le guitariste Rick Ventura a remplacé L.A. Kouvaris, même si ce dernier est encore crédité pour la composition de trois morceaux. Sous une pochette assez laide, c’est une marque de fabrique du groupe, qui met toujours en scène le bébé phoque, se cache plus de quarante minutes d’un metal mélodique de qualité. Les traces de hard rock et de blues ont quasiment toutes disparu (à part sur le sautillant « Here We Come Again » et sur l’excellent « Do It Up », gorgé de groove) , en revanche les mélodies vocales sont toujours présentes. S’affirmant davantage que sur l’album précédent, Guy Speranza module sa voix et nous offre une prestation de grande qualité : « Kick Down the Wall » en apporte une preuve évidente.

Cette dévotion au heavy metal se concrétise dans leur excellente reprise du « Born to be Wild » de Steppenwolf (le premier morceau dans lequel apparaissent ces termes), mais aussi dans l’instrumental « Narita » qui voit Mark Reale fournir une remarquable prestation. Autres titres nourris aux riffs meurtriers, le furieux « Road Racin » qui clôt l’album sur un rythme ultra rapide, ou encore l’excellent « White Rock » qui sera longtemps dans la set-list du groupe en concert. Ces deux titres s’appuient sur des riffs acérés, alertes, qui annoncent les évolutions des années 1980. Et cela commence avec « 49er », un superbe morceau au riff sautillant.

Ce deuxième album de Riot affirme le style du groupe qui puise dans ses différentes influences pour nous livrer des compositions de grande qualité. « Hot for Love » se révèle bien plus riche que ne le laisserait penser une première écoute. Ses nombreux changements de rythmes sont un peu cachés par un superbe refrain magnifié par la voix de Guy Speranza. Les motifs issus du rock ou du hard rock sont parfaitement digérés par des morceaux qui ne perdent jamais en puissance. C’est le cas pour « Waiting for the Taking » qui évoque certains titres de Ted Nugent, jusque dans son long solo qui se développe avec une étonnante fluidité.

Narita se révèle être un des meilleurs albums de cette année 1979. Pourtant, il ne sort d’abord qu’au Japon, avant d’obtenir un petit pressage aux Etats-Unis en fin d’année, rapidement épuisé.

  • 1. Waiting for the Taking
  • 2. 49er
  • 3. Kick Down the Wall
  • 4. Born to Be Wild
  • 5. Narita
  • 6. Here We Come Again
  • 7. Do It Up
  • 8. Hot for Love
  • 9. White Rock
  • 10. Road Racin
  • Guy Speranza : chant, percussions
  • Mark Reale : guitare, chœurs
  • Rick Ventura : guitare
  • Peter Bitelli : batterie, percussions
  • Jimmy Iommi : basse

Producteurs : Steve Loeb and Billy Arnell

Labels : Victor et Capitol

RIOT – Fire Down Under (1981)

Troisième album studio de Riot, et chef-d’œuvre absolu du groupe et du genre, Fire Down Under sort en 1981 et reçoit une réception critique quasi unanime de la presse spécialisée, ainsi qu’un accueil enthousiaste des amateurs de metal qui parviennent à mettre la main dessus. Presque quarante ans plus tard, il demeure sans doute l’album préféré des fans du groupe. Il faut dire que dès l’enchaînement des monstrueux et rapides « Swords and Tequila » et « Fire Down Under », l’auditeur est emporté par ses riffs tranchants, ses rythmes rapides et la voix de Guy Speranza qui assène des refrains aisément mémorisables tout en restant mélodique. C’est justement cette alliance entre puissance et mélodies qui fait la réussite de cet album.

Après ce double déchainement de violence, « Feel the Same » cueille l’auditeur par son ambiance insidieuse, son refrain qui entre petit à petit dans la tête pour ne plus en sortir. Seul morceau lent de cet album, il tranche avec le reste des titres. Parce qu’après celui-ci, le rythme s’accélère à nouveau, avec le superbe « Outlaw » au refrain soigné et au riff immédiatement identifiable. A chaque nouvelle chanson, Riot nous surprend. « Run For Your Life » dépasse les limites de vitesse même dans son refrain à la fois menaçant et subtil pour mieux nous préparer à « Flashbacks » qui est une démonstration des talents de Mark Reale et se présente comme une introduction aux concerts du groupe.

Tout cela se fait avec un talent inouï, grâce à des riffs entraînants et des refrains d’une rare justesse. Même lorsque le rythme est enlevé, Guy Speranza parvient à y insuffler ce qu’il faut de mélodie et de charisme vocal pour que cela fonctionne. « Don’t Bring Me Down » est un modèle de speed mélodique, tandis que le superbe « Altar Of The King » joue sur les changements d’ambiances et de rythmes pour mieux nous tenir en haleine jusqu’à ce riff qui soutient un refrain à la fois simple et juste. Quant à « No Lies », il s’appuie sur un riff irrésistible et un refrain proche du southern rock, pour mieux laisser ensuite les guitares s’en donner à cœur joie. Ode à la guitare heavy, Fire Down Under s’inscrit dans les plus belles réussites du genre et se classe assurément parmi les dix meilleurs albums de cette année 1981, pourtant riche en sorties incontournables. Il suffit pour cela d’écouter « Don’t Hold Back » pour s’en convaincre.

Réédité plusieurs fois en CD avec jusqu’à cinq inédits, tous écrits dans un style plus hard rock que metal, Fire Down Under se devrait d’être présent dans toutes les discothèques d’amateur de metal. Malheureusement, ce sera le dernier album avec Guy Speranza qui se retire du monde de la musique. Malgré l’appel de Scott Ian pour qu’il intègre Anthrax en 1982, il ne reviendra jamais sur sa décision.

  • 1. Swords and Tequila
  • 2. Fire Down Under
  • 3. Feel the Same
  • 4. Outlaw
  • 5. Don’t Bring Me Down
  • 6. Don’t Hold Back
  • 7. Altar of the King
  • 8. No Lies
  • 9. Run for Your Life
  • 10. Flashbacks
  • Guy Speranza : chant, percussions
  • Mark Reale : guitare, chœurs
  • Rick Ventura : guitare
  • Sandy Slavin : batterie, percussions
  • Kip Leming : basse

Production : Steve Loeb and Billy Arnell

Labels : Elektra & Victor

RAM – The Throne Within (2019)

Deux ans après Rod, les Suédois de Ram reviennent avec un album gorgé d’un heavy metal direct, inspiré par Judas Priest, Accept et la vague « true metal » qui déferle sur la Scandinavie depuis une quinzaine d’années. Autant dire que le groupe ne nous laisse aucun moment de répit, déversant des riffs acérés et efficaces, qui renvoient aux motifs habituels du genre. L’ensemble est donc classique, puissant et carré, à tel point qu’il est difficile de trouver une seule faute de goût sur ce nouvel album. Pour autant, impossible de trouver la moindre once d’originalité, même si ce n’est pas ce que recherche le groupe. Ram use de motifs et de thèmes attendus, ce qui plaira aux amateurs du genre et rebutera les autres.

On retrouve ainsi les cavalcades propres au metal : le furieux « The Shadowwork », l’excellent « Blades Of Betrayal » ou encore le mélodique et alerte « Violence (is Golden) ». A chaque fois, le quintet trouve des lignes de chant pertinentes et des riffs fluides qui raviront le fan de metal. Ram est un groupe pétri de talent qui le montre une nouvelle fois en revisitant les thèmes du heavy avec un certain brio. Les solos de guitares, sans être inventifs, renouent avec les envolées et les duels qui ont fait la renommée de Judas Priest, tandis que la section rythmique assure un soutien indéfectible aux différents morceaux Si l’ensemble de l’album est compact, « No Refuge » se détache par sa construction, ses changements de rythmes et ses lignes de chant. Il en va de même pour « Ravnfell », une pièce épique qui clôt ce disque sur un rythme médium, avec un allant évident. A l’opposé, « You All Leave » m’a moins touché, malgré sa proximité avec les titres lents d’Accept.

Ram puise dans les références du genre, comme sur « Fang and Fur » qui évoque le Judas Priest de la première époque, jusque dans ses moments plus calmes. « Spirit Reaper » apparaît comme un croisement entre le Queensrÿche des débuts et Judas Priest. En alternant moments rapides et chansons au tempo moyen, Ram crée des contrastes qui permettent à l’auditeur de mieux appréhender sa musique, tout en rendant hommage au genre musical préféré du groupe. Ainsi, « The Trap » renvoie aux morceaux de metal des années 1980, en proposant un riff lent et lourd, supportant un chant nuancé aux chœurs agressifs. Même si ce type de morceaux n’est plus vraiment à la mode, les Suédois s’en tirent avec les honneurs, grâce à un sens de la mélodie affirmé.

The Throne Within est un bon album à conseiller aux amateurs de heavy metal classique, puissant et mélodique.

  • 1. The Shadowwork
  • 2. Blades Of Betrayal
  • 3. Fang and Fur
  • 4. Violence (is Golden)
  • 5. The Trap
  • 6. No Refuge
  • 7. Spirit Reaper
  • 8. You All Leave
  • 9. Ravnfell

  • Oscar Carlquist : Chant
  • Morgan Pettersson : Batterie
  • Harry Granroth : Guitares
  • Martin Jonsson : Guitares
  • Tobias Petterson : Basse

Label : Metal Blade

LAZY BONEZ – Kiss Of The Night (2019)

Inconnu dans nos contrées, Lazy Bonez est un groupe finlandais de heavy mélodique teinté de FM, composé de vieux briscards de la scène locale. On y retrouve ainsi des membres de Tarot, Eternal Tears Of Sorrow, Vinide ou Exception To The Rule. Autant dire que ces musiciens connaissent la chanson ce qui se ressent dans leurs compositions. En effet, aucune faute de goût tout au long de cet opus qui ravira les amateurs de TNT, Europe, Pretty Maids ou Glory. Il suffit de mettre « Tears Of Gold » pour être conquis par leur musique enjouée, dominée par des mélodies soignées, des riffs efficaces et des claviers enjôleurs. La voix de Tommi Salmela est magnifique et sait tour à tour se faire agressive, comme sur le rapide et puissant « Everlasting » qui ouvre le bal ou savoureuse lorsqu’il faut caresser l’oreille de l’auditeur comme sur le superbe « War Of the Roses » ou le mid-tempo « Smile » qui s’inscrit dans la lignée des premiers Europe ou de Scorpions. Les mélodies sont veloutées, tandis que le rythme varie et que la section rythmique prouve ses capacités à soutenir l’ensemble. Du grand art.

La production, savamment dosée, permet aux deux guitares et aux deux claviers de s’accorder comme rarement je l’ai entendu. On sent que chacun tient sa place et sait ce qu’il doit faire. Et pourtant, c’est loin d’être facile. « Run » est un parfait exemple de cette osmose avec son côté TNT et son refrain immédiat qui donne envie de chanter avec le groupe dès sa première écoute. La proximité avec un autre grand de la scène scandinave apparaît aussi sur le heavy « Kiss of the Night » qui évoque Pretty Maids, notamment dans le phrasé de Tommi, mais également dans ce savant mélange de mélodies et de riffs énormes.

Chaque nouveau morceau est une découverte, à la fois agréable et surprenante, et donne l’impression que le groupe se fait plaisir en rendant hommage aux groupes qu’il aime, tout en produisant une musique très personnelle. Si « Psych Ward (Under the new management) » sonne plus américain et un peu années 1970, cette chanson s’inscrit parfaitement dans l’ensemble, tout comme la power ballad « Forever Young », pleine de finesse ou le très beau et hard FM « Fire », qui aurait pu cartonner sur les ondes américaines dans les années 1980. Même les bonus ne sont pas du remplissage et feraient le bonheur de la majorité des groupes du genre.

Kiss Of The Night est une nouvelle excellente surprise de cette année 2019, que je ne peux que vous inviter à découvrir et à acquérir. Lazy Bonez est un groupe pétri de talent à suivre de près

Denis LABBE

  • 1. Everlasting
  • 2. Run
  • 3. Kiss of the Night
  • 4. Calling the Wild
  • 5. Slaves of the Dark
  • 6. Tears of Gold
  • 7. War of the Roses
  • 8. Fire
  • 9. Smile
  • 10. Psych Ward (Under the new management)
  • 11. Forever Young
  • 12. Poseidon (bonus track)
  • 13.  Follow Me (bonus track)
  • Jaakko Kauppinen : Basse
  • Mikko Niiranen : Guitares
  • Markku Mähönen : Guitares
  • Janne Tolsa : Claviers
  • Tommi Salmela : Chant
  • Heikki Polvinen : Claviers
  • Topi Kosonen : Batterie

Label : E·X·R METAL Records

DEDRINGER – Second Arriving (1983)

Ce second album de Dedringer survient après une série de problèmes et d’accidents qui ont émaillé l’existence du groupe. Les ventes de Direct Line n’ayant pas atteint les résultats escomptés, des dissensions apparaissent avec le label du groupe, tandis que Neil Hudson et Al Scott sont victimes d’un grave accident de la route. Le groupe se sépare pour se reformer l’année suivante, mais avec un nouveau chanteur et un nouveau bassiste. La signature sur Neat Records laisse augurer un bel avenir. Il faut dire que le style a évolué pour passer d’un hard rock bluesy à un heavy metal mélodique teinté de hard rock plus proche de Tygers of Pan Tang, Quiet Riot ou Dokken, comme le montre « Comin’ Out Fightin’ » qui aurait pu rencontrer un réel succès outre-Atlantique ou le nuancé « Never Gonna Lose It » au riff évoquant AC/DC.  

Plus accrocheuses, les chansons de Second Arriving sont également mieux écrites et produites, comme en atteste l’excellente « Donna » au refrain fédérateur et au riff insidieux. La voix de Neil Garfitt, éraillée comme celle de son prédécesseur, est un peu plus mélodique et surtout plus puissante. Sur « Rock Night », il parvient à nous entraîner dans un heavy rock soutenu par de magnifiques arrangements de guitares. Certains passages évoquent Diamond Head, tandis que le reste du morceau est résolument tourné vers les Etats-Unis. Le rapide et puissant « I’m On The Outside » est également une réussite capable de donner envie de taper du pied et de secouer la tête. A base d’accords plaqués, il est dominé par le chant et les chœurs joliment produits. Le groupe a progressé, comme en témoigne l’étonnant et heavy « D.J. O.K. » qui s’appuie sur un riff bourré de groove et un rythme rapide.

Evidemment, il demeure des compositions plus nuancées, comme le glam rock « The Eagle Never Falls » qui clôt l’album avec ses chœurs ancrés dans les années 1970 ou le très beau « Going To The Movies », au tempo médium et au refrain rapidement mémorisable. Son riff à la AC/DC évoque Krokus, tandis que ses arrangements rappellent Dokken. On ne comprend donc pas comment le succès a pu fuir ce groupe et cet album qui ne comporte aucun temps mort. En dépit de son rythme plus lent, « Sold Me Lonely » est finement écrit avec ses passages dépourvus de distorsion et ses magnifiques lignes vocales.

Malgré quelques belles premières parties, Dedringer finit par se séparer en 1985, nous laissant deux albums de bonne facture qu’il est urgent de (re)découvrir.

  • 1. Rock Night
  • 2. Going To The Movies
  • 3. Sold Me Lonely
  • 4. I’m On The Outside
  • 5. Donna
  • 6. Comin’ Out Fightin’
  • 7. Throw Me The Line
  • 8. Never Gonna Lose It
  • 9. D.J. O.K.
  • 10. The Eagle Never Falls
  • Kenny Jones : Batterie
  • Chris Graham : Basse, chœurs
  • Mick Kremastoules : Guitares, chœurs
  • Neil Hudson : Guitares, chœurs
  • Neil Garfitt : Chant

Label : Neat records

DEDRINGER – Direct Line (1981)

Formé à Leeds en 1977, Dedringer appartient à la New Wave Of British Heavy Metal qu’il a traversée en météorite, ne publiant que deux albums et quatre 45 tours. Adepte d’un hard rock chaud, le quintet se rapproche davantage de Samson et Vardis que d’Iron Maiden ou Saxon. Cette spécificité a sans doute été l’un des freins à son développement puisque, Def Leppard excepté, ce sont surtout les groupes de heavy metal qui ont monopolisé l’attention à l’époque. Avec le recul, il est bien dommage de ne pas avoir pu profiter plus longtemps de ce groupe, tant ses qualités apparaissent dans ce premier album aux compositions sautillantes et gorgées de groove, sur lesquelles les guitaristes nous montrent leur dextérité et leur feeling.

« Direct Line » ouvre le bal avec un hard rock rythmé, destiné à donner envie de secouer la tête en cadence. Le refrain, un peu plus rapide que les couplets, est construit sur un rythme binaire et permet à J.J. Hoyle de nous entraîner dans sa danse. Sa voix, médium et un peu éraillée, convient parfaitement à ce style, tandis que la basse de Lee Flaxington emplit une bonne partie de l’espace. Teinté de blues, ce titre est idéal pour commencer et permet de lancer l’excellent « She’s No Ready » un boogie sautillant qui évoque Vardis et qui devient vite irrésistible. La paire de guitaristes s’en donne à chœur joie en se livrant à de beaux duels. Ces deux chansons composaient d’ailleurs le deuxième 45 tours du groupe.

Plus épais, le rock « Maxine » est un peu plus dispensable, mais se laisse écouter. C’est son côté un peu brouillon qui étonne par rapport aux autres titres, même si de beaux solos viennent l’agrémenter. Plus enjoué, « Sunday Drivers » évoque Status Quo avec son douze mesures qui donne la pêche et relance la machine. On se dit qu’il devait bien retourner la salle lors des concerts du groupe. Il était d’ailleurs sorti sur le premier 45 tours du groupe avec « We Don’t Mind » qui n’a jamais été retenu pour un album.

Puisant dans le blues, Dedringer nous offre aussi des morceaux plus nuancés, comme « So Still » à l’ambiance pesante qui s’accélère dans son dernier tiers ou « Hight Stool » qui met un certain à démarrer pour mieux nous surprendre dans sa seconde partie. Etonnants, ces deux titres ne s’inscrivent pas dans l’air du temps. Il en va de même pour le très bon « First Class Tonight » construit sur de belles ambiances et de nombreux changements de rythmes et d’intensités.

L’album se clôt sur le boogie « Runaway », dominé par une basse vrombissante et un rythme alerte. A nouveau, les influences blues ne sont pas loin et font penser aux premiers albums d’AC/DC. C’est intelligent, finement construit grâce à des solos de guitares qui fusent dans tous les coins. Dedringer possédait d’évidentes qualités d’écriture et d’excellents goûts musicaux qui font de cette première livraison une vraie réussite.

  • 1. Direct Line
  • 2. She’s No Ready
  • 3. So Still
  • 4. Maxine
  • 5. Hight Stool
  • 6. Sunday Drivers
  • 7. First Class Tonight
  • 8. Runaway
  • Lee Flaxington : Basse, piano, chant
  • Kenny Jones : Batterie
  • Al Scott : Guitares
  • Neil Hudson : Guitares
  • J.J. Hoyle : Chant

Label : Dindisc

VICTORY – Temples Of The Gold (1990)

Formé en 1984 sur les cendres de Fargo, Victory publie ce cinquième album en 1990 avec la même formation que le précédent, l’excellent Culture Killed the Native qui a rencontré un réel succès en entrant dans les charts européens et américains, tout en emmenant le groupe sur les routes notamment en première partie de Gary Moore. Autant dire que les attentes du management, de la maison de disques et des fans étaient énormes. Dès les premières notes de « Rock ‘N’ Roll Kids Forever », on comprend que les musiciens se sont surpassés, ce qui se confirme à l’écoute des douze titres de cet opus (plus trois titres live). Proposant le parfait compromis entre la puissance du heavy allemand incarné par Accept et les mélodies hard FM sublimées par Def Leppard, cet album ne contient aucun titre faible et transporte l’amateur de metal racé et intelligent sur des sentes colorées et variées.

Le groovy « Rock ‘N’ Roll Kids Forever » ouvre le bal avec un riff irrésistible porté par un duo de guitaristes de premier plan : Tommy Newton et Herman Frank. Il s’ensuit un refrain fédérateur qui reste longtemps dans la tête, avant d’être remplacé par celui de « Backseat Rider » qui évoque Def Leppard, la puissance en plus. Ce deuxième titre est une véritable bombe capable de soulever un stade et de faire chanter le public. Après cette incroyable entrée en matière, « Standing Like A Rock » accélère le tempo pour nous offrir un hard’n’heavy basé sur un riff que n’aurait pas renié Accept et des lignes vocales hard US. On tape du pied, on chante à tue-tête, jusqu’aux soli qui prouvent la technique des musiciens. Dans le même esprit, le sautillant « Hell And Back » nous rappelle qu’Herman Frank a joué sur Balls To The Wall d’Accept. L’ensemble est puissant, tout en nous prenant aux tripes.

Le heavy bourré de groove des Allemands possède toutes les qualités requises pour séduire les fans. « All Aboard » joue la carte du mid-tempo destiné à faire secouer la tête et chanté en chœur, alors que « Take The Place » évoque un Kix sous maîtrise germanique. Dans un style assez proche « Rock The Neighbours » joue dans la même cour que Kick Axe, pendant que le boogie « Mr. President » sonne plus américain que les groupes américains. Sur un douze mesures poussé à fond, le riff de base nous emporte dans une danse incontrôlable soutenue par la batterie déchaînée de Fritz Randow. Le clin d’œil aux big bands lui apporte une touche rafraîchissante, comme celle au western spaghetti sur « Break Away », une nouvelle bombe hard US au riff épais comme du metal allemand.

Même lorsque le rythme tombe ou que Victory décide d’alléger le propos, la qualité ne baisse pas. Le tempo lent de « Temples Of Gold » est contrebalancé par les chœurs énormes du refrain et par les arrangements de guitares, ce qui est également le cas sur « The 9th Of November » qui semble écrit pour le marché américain avec son rythme de batterie binaire et son riff groovy. Quant à la ballade « Fighting Back The Tears », jamais mièvre, elle possède suffisamment de feeling pour capter l’attention de chacun. En bonus, les trois titres extraits de l’album précédent montrent toutes les qualités du groupe en concert, ce que j’avais pu constater sur cette tournée, d’ailleurs.

Temples Of The Gold est un album indispensable qui, presque trente ans après sa sortie, possède encore toutes les qualités requises pour passionner un fan de metal.

  • 1. Rock ‘N’ Roll Kids Forever
  • 2. Backseat Rider
  • 3. Standing Like A Rock
  • 4. All Aboard
  • 5. Hell And Back
  • 6. Temples Of Gold
  • 7. Take The Pace
  • 8. Rock The Neighbours
  • 9. Mr. President
  • 10. Break Away
  • 11. Fighting Back The Tears
  • 12. The 9th Of November
  • 13. More And More
  • 14. Don’t Tell No Lies
  • 15. Never Satisfied
  • Fargopeter Knorn : Basse
  • Fritz Randow :  Batterie
  • Tommy Newton : Guitares, Chœurs  
  • Herman Frank : Guitares, Chœurs 
  • Fernando Garcia : Chant

Producteur : Albert Boekholt

Label : CBS

GIRLSCHOOL – Play Dirty (1983)

Après Screaming Blue Murder assez mal reçu par la critique et par une partie des fans qui le jugent trop heavy ou trop punk, Girlschool change une nouvelle fois son fusil d’épaule avec ce quatrième album résolument tourné vers les Etats-Unis. Exit le heavy metal, le quatuor se lance dans un hard FM aux refrain sucrés et à l’habillage soigné. Autant dire que tout le monde tombe sur le groupe et dénonce ces chansons molles, cette production trop américanisée et cette batterie qui sonne de manière électronique. Il faut dire que les manettes ont été confiées à la paire Noddy Holder et Jim Lea, de Slade et qu’ils ne sont pas réputés pour apprécier le metal. Ils en profitent pour faire enregistrer deux de leurs titres « Burning in the Heat of Love » (sorti sur un 45 t en 1977) et « High and Dry » qui va finir sur l’album de Slade en préparation à la même époque. Si l’on ajoute « 20th Century Boy » la reprise de T-Rex, cela fait trois reprises sur dix titres, trois titres de glam rock rendus poussifs par la production.

Le reste de l’album s’enlise dans un mauvais hard FM qui pêche à décoller, comme sur le dispensable « Surrender », au refrain mille fois entendu et au manque total de dynamique, ou « Running for Cover » dont on ne peut rien retenir, tant il est plat et dépourvu d’âme. On a l’impression que Girlschool a voulu imiter Def Leppard sans y parvenir, comme sur le riff de « Play Dirty » ou sur les arrangements de « Rock Me Shock Me » qui, malheureusement tombent à l’eau et ne parviennent jamais à faire décoller son refrain pataud.

Que reste-t-il alors à mettre du côté des bonnes choses ? Pas grand-chose. « Breaking All the Rules » est un bon titre de glam porté par un riff insidieux ressemblant fortement à ceux de Slade ou de Sweet, mais asséché par un son plat. Le rapide « Breakout (Knob in the Media) » n’est pas un mauvais morceau et semble même laisser poindre de bonnes choses, mais cela ne rassure pas réellement le fan étant donné que c’est le dernier morceau. Ajoutons à ces deux points forts, « Going Under » qui, chez un autre groupe, aurait certainement pu passer pour une chanson correcte, même si elle est dépourvue de folie. Même avec le recul, Play Dirty est un album médiocre, que sa réédition avec deux versions de « 1-2-3-4 Rock ‘n’ Roll » (sorti en 45 tours à l’époque) et des versions remasterisées de « Don’t Call it Love », « Tush » et « Like It Like That » ne sauvent pas. Play Dirty sera un échec commercial et accélérera le départ de Kelly Johnson.

  • 1. Going Under
  • 2. High & Dry
  • 3. Play Dirty
  • 4. 20th Century Boy
  • 5. Breaking All the Rules
  • 6. Burning in the Heat
  • 7. Surrender
  • 8. Rock Me Shock Me
  • 9. Running for Cover
  • 10. Breakout (Knob in the Media)
  • Kim McAuliffe : Guitares, chant sur 3, 5, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14
  • Kelly Johnson : Guitares, chant sur 1, 2, 4, 6
  • Gil Weston : Basse, chœurs
  • Denise Dufort : Batterie

Labels : Bronze, Mercury

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