WE ARE THE CATALYST – Ephemeral (2019)

Troisième album pour les Suédois de We Are The Catalyst qui, sans le soutien d’une maison de disque, parvient à attirer de nombreux fans à ses concerts et à tourner à travers le monde. Ephemeral sort donc après une campagne de crowfunding et nous permet d’apprécier ce savant mélange de metal, de rock alternatif, avec des touches de pop, qui nous renvoie à des formations comme Skillet, Amaranthe ou encore Shinedown, sans pour autant copier l’une ou l’autre. Car We Are The Catalyst possède une véritable touche personnelle, un style qui lui est propre.

Mené par la chanteuse Cat Fey qui sait se montrer tour à tour enjôleuse ou agressive, ce groupe formé en 2012 nous propose un nouvel album étonnant, aux frontières de plusieurs genres. Ainsi, « Over Pale Water » insuffle des influences pop dans son metal alternatif, tandis que la chanson « Alone Against The World » joue avec des sonorités modernes en proposant une introduction électronique qui nous entraîne dans un univers mélancolique rehaussé par un superbe refrain rock metal. Le ton est donné. Ce mélange trouve son acmé sur le superbe « Code », dominé par une rythmique et des claviers industriels et hypnotiques que viennent couper un refrain pop/rock irrésistible. Un grand moment qui montre toute la maturité de ce groupe. Toujours dans la même veine, mais chantée en suédois « Innan Allt Faller » reste étonnamment dans l’oreille.

Pourtant, le groupe n’a pas que cette corde à son arc, comme le prouve le puissant « Predators » qui évoque Skillet (le chant masculin n’apparaissant que sur les chœurs contrairement aux Américains). Une chanson résolument inscrite dans l’air du temps. On pense à Beyond The Black, comme sur « Breathing Black » (sans jeu de mots) qui monte dans les tours et prouve que We Are The Catalyst est aussi un groupe de metal, pour ceux qui en douteraient. Les guitares se font incisives, à l’instar du chant qui confirme toutes les qualités de Cat.

Un peu plus mélodique « The Broken » fait la jonction avec le côté alternatif du groupe, comme l’a fait Within Temptation ou Evanescence. Nous ne sommes donc pas étonnés de trouver la ballade « Dust » à la fin de cet opus, ni le superbe « Where The Mountain Stands » dont les mélodies et les arrangements nous transportent dans un univers fait d’espace et de mélancolie. Un des meilleurs moments de cet album qui se révèle être une excellente surprise.

  • 1. Over Pale Water
  • 2. Alone Against The World
  • 3. Predators
  • 4. Where The Mountain Stands
  • 5. Coming Home
  • 6. The Code
  • 7. Innan Allt Faller
  • 8. Breathing Black
  • 9. In Shadows
  • 10. Without You
  • 11. The Broken
  • 12. Dust
  • Cat Fey : Chant
  •  Kenny Boufadene : Guitares & Chant
  •  Håkan Strind : Batterie
  •  Joni Kaartinen : Basse

THE RODS – Let Them Eat Metal (1984)

Nouveau label en cette année 1984 pour The Rods. Exit Shrapnel et bonjour Roadrunner et Bernett records. Le public français retrouve plus facilement le trio qui bénéficie enfin d’une vraie couverture médiatique. Cette fois, le virage metal est totalement engagé, ainsi que l’annonce le titre de l’album et le premier morceau qui assène un « Let Them Eat Metal » que l’on a envie de hurler avec le groupe. Ce tempo médium est épais, méchant, et soutenu par un son énorme. Pourtant, il est vite éclipsé par le furieux « White Lightning » qui semble capable de battre Judas Priest sur son propre terrain, tant il est rapide, puissant et efficace. Ces changements notables, déjà pressentis sur In The Raw, orientent la musique du groupe vers des thèmes plus sombres, comme le montre si bien l’excellent « Nuclear Skies » au refrain entêtant.

Au sommet de sa forme, le trio nous propose alors le superbe « Rock Warriors » qui voit une nouvelle fois la section rythmique abattre un travail phénoménal, tandis que la guitare de David Feinstein tisse des riffs furieux. Cette petite bombe, qui termine la face A, s’achève dans un déluge de décibels jamais entendu jusqu’alors chez ce groupe. La face B débute par « Bad Blood », qui est à The Rods ce que « Breaking the Law » est à Judas Priest. Ça déboule à cent à l’heure, vrille les tympans et renverse tout sur son passage. Sur CD, l’enchaînement de ces deux titres est tout bonnement imparable. Pour résister à cette pression, le titre suivant se devait de ne pas paraître trop léger. Cela ne risquait pas d’arriver avec l’épais « She’s So Tight » dans lequel Kiss semble avoir bien pioché pour écrire son « Uh ! All Night »…

La suite ne baisse pas d’intensité, avec le speed « Got the Fire Burnin’ » qui fuse, emporté par un riff purement metal et un refrain aussi rapide. Vient ensuite la profession de foi « I’m a Rocker » qui est certainement le morceau le moins bon de cet album, en dépit de son break et de son solo. Mais après quatre chansons aussi bonnes ce titre avait peu de chance de s’en tirer ne serait-ce qu’avec les honneurs, d’autant plus que « She’s Such a Bitch » est un morceau vraiment méchant, pas très éloigné du registre de Judas Priest. Son riff tourbillonnant, sa batterie énorme, son refrain presque craché et sa basse vrombissante concourent à en faire une des pièces maîtresses de ce Let Them Eat Metal qu’il clôt en beauté.

Totalement réussi, cet album place la barre encore plus haut que son prédécesseur.

  • 1. Let Them Eat Metal 
  • 2. White Lightning 
  • 3. Nuclear Skies 
  • 4. Rock Warriors 
  • 5. Bad Blood 
  • 6. She’s So Tight 
  • 7. Got the Fire Burnin’
  • 8. I’m a Rocker
  • 9. She’s Such a Bitch 
  • Carl Canedy : Batterie, Chant 
  • David « Rock » Feinstein : Guitares, Chant 
  • Garry Bordonaro : Basse, Chant 

Labels : Roadrunner et Bernett records

THE RODS – In the Raw (1983)

Passé presque inaperçu dans nos contrées à sa sortie, en raison d’un changement de label, In The Raw présente une nouvelle évolution du groupe qui revient à ses premières amours en nous proposant un hard rock direct et sans fioritures, un peu moins lissé que sur l’album précédent, auquel il insuffle une bonne dose de metal. Cela se ressent dès les premières mesures de « Hurricane », un titre puissant, rapide, porté par un riff simple et classique, mais vraiment efficace. Cette tendance à lâcher les chevaux se retrouve d’ailleurs sur « Hot Love » qui lorgne sur le heavy à la Judas Priest, tout en conservant des racines hard rock. C’est exactement ce qui se passe sur « Hold On for Your Life », un des plus beaux titres écrits par le groupe, sur lequel David Feinstein livre de magnifiques solos et un beau refrain sans jamais perdre de la puissance.

Le passage sur Shrapnel semble avoir laissé les coudées franches au trio qui s’empresse de s’inscrire dans le courant de l’époque. On retrouve ainsi une proximité avec Krokus sur le très AC/DC « Can’t Get Enough of the Fun », le côté metal des solos en plus. Ces influences se ressentent également sur « Go For Broke » qui évoque les premiers albums des Australiens ou ceux de Starfighters.

Les surprises ne viennent pourtant pas de là, mais plutôt du virage metal enclenché par le groupe. L’introduction acoustique de « Witches Brew » nous annonce un tempo lent et binaire très sabbathien. L’ambiance sombre, nouvelle chez le groupe, ainsi que les paroles tournées vers le fantastique étonnent, mais cela fonctionne parfaitement. Il en va de même sur « Hot City » à la tonalité très sombre, étrangement coupée par un break plus léger menant à une déferlante rythmique touchant au speed metal. S’appuyant toujours sur des riffs épais, The Rods se permet même de réviser le douze mesures sur « Another Night on the Town » en le saccadant pour le gorger de metal et nous offrir un véritable hymne qui n’est pas sans rappeler le « Man On The Silver Moutain » de Rainbow.

Ce tournant plus metal ne doit pas faire oublier les racines du groupe qui semble vouloir explorer de nombreux chemins. « Street Fighter » flirte avec le folk et le southern rock à la Outlaws, en y injectant des notes soul dans le refrain. C’est étonnant et entêtant, même si on peut se dire que le groupe n’est pas allé au bout de son expérimentation. En revanche, il l’a fait sur l’étrange « Evil Woman », chanté par Gary Bordonaro, dont la construction plus torturée qu’à l’habitude, évoque « Mississipi Queen » de Mountain.

Meilleur que ses prédécesseurs, et surtout plus équilibré et plus ambitieux, In the Raw mérite d’être remis sur les platines.

  • 1. Hurricane
  • 2. Can’t Get Enough of the Fun
  • 3. Witches Brew
  • 4. Go for Broke
  • 5. Hot Love
  • 6. Hot City
  • 7. Street Fighter
  • 8. Evil Woman
  • 9. Hold On for Your Life
  • 10. Another Night on the Town
  • Carl Canedy : Batterie, Chant 
  • David « Rock » Feinstein : Guitares, Chant 
  • Garry Bordonaro : Basse, Chant 

Label : Shrapnel records

THE RODS – Wild Dogs (1982)

Après des débuts tonitruants, The Rods revient avec un nouvel album sur le label Arista qui semble croire en lui. Deux singles seront d’ailleurs extraits de ce nouvel opus. Ceux qui s’attendaient à une copie de l’album précédent sont surpris ou déçus. Après un changement de bassiste, le son du groupe a également évolué. En effet, le propos s’est un peu adouci, même si le power trio nous délivre toujours des titres énergiques et des riffs puissants. Malgré cela, le hard rock débridé de The Rods a été canalisé, les morceaux mid tempo au refrain mélodiques dominent, sans pour autant s’abandonner à la mode des radios qui commencent à pointer son nez. Avec « Too Hot to Stop », le premier single, nous sommes bien dans un hard rock épais, aux riffs carrés et à l’indéniable puissance, qui donne envie de taper du pied. Mais le son est plus clair, la production meilleure. Il en va de même avec « Violation » un bon titre hard rock au refrain insidieux. Si le groupe semble aller au plus simple, il va certainement au plus direct aussi, ce qui donne une impression d’urgence.

Pourtant, la présence de « You Keep Me Hangin’ On », plus proche de la version de Vanilla Fudge que de celle de The Supremes, laisse entrevoir un léger changement de cap. Comme sur The Rods, avec « Ace in the Hole », le groupe semble vouloir élargir son public. Cette inflexion se retrouve ainsi sur « Burned By Love » qui affiche lui aussi la couleur en incluant de jolies mélodies vocales à ce hard rock carré ou encore sur « End of the Line » chanté à plusieurs voix, qui permet à David Feinstein de nous prouver qu’il peut aussi nous offrir des solos gorgés de feeling.

Malgré cela, The Rods demeure une vraie formation adepte de titres rapides. « Wild Dogs » fait l’effet d’un direct au foie, avec son riff tourbillonnant, son refrain aux chœurs hallucinés et ses solos de guitare. On sent que le groupe veut en découdre, comme c’est aussi le cas sur « Rockin’ and Rollin’ Again » proche du southern rock, qui plonge ses racines dans le blues pour mieux les dynamiser. Voisinant avec Krokus, « No Sweet Talk, Honey » se construit autour d’un riff énergique et d’un refrain assez simple, dans la lignée de ce que fait le groupe. L’ensemble fonctionne à merveille en nous conduisant dans un univers puissant caractéristique du hard rock de cette époque.

Mais The Rods sait aussi apporter de la nouveauté, comme sur « The Night Lives to Rock » dont les couplets sont chantés à plusieurs voix qui se répondent, ce qui apporte une réelle dynamique à ce titre déjà diablement efficace. Nous ne sommes pas loin de Y & T.

Moins immédiatement abordable que l’album précédent, Wild Dogs n’en demeure pas moins un bon album agréable à écouter et aux guitares toujours aussi incisives.

  • 1. Too Hot to Stop 
  • 2. Waiting for Tomorrow 
  • 3. Violation 
  • 4. Burned by Love 
  • 5. Wild Dogs 
  • 6. You Keep Me Hangin’ On (The Supremes cover) 
  • 7. Rockin’ and Rollin’ Again 
  • 8. End of the Line 
  • 9. No Sweet Talk, Honey 
  • 10. The Night Lives to Rock
  • Carl Canedy : Batterie, Chant 
  • David « Rock » Feinstein : Guitares, Chant 
  • Garry Bordonaro : Basse, Chant 

Label : Arista

THE RODS – The Rods (1981)

Repéré par la maison de disques Arista, le premier album de The Rods ressort en 1981 avec un track listing différent, puisque certains morceaux ont disparu (notamment les deux reprises), d’autres ont été ajoutés, que l’ordre des titres a été changé et, surtout, que le mastering a été refait, ce qui donne une dynamique nouvelle à l’ensemble.

Ainsi, c’est « Power Lover » qui ouvre les hostilités pour cueillir l’auditeur à la gorge. Le refrain, toujours aussi efficace, permet de le placer immédiatement au cœur de cette fête hard rock’n’roll. Cet hymne imparable conduit à une autre bombe, le furieux « Crank it Up » sur lequel David Feinstein nous assène des soli monstrueux et techniques. Bénéficiant d’un son plus épais, ces deux morceaux prennent toute leur dimension et permettent enfin à des amateurs de hard rock du monde entier de découvrir ce groupe pétri de talent. L’émission Wango Tango de Francis Zégut sur RTL, ainsi que certains magazines, ne se tromperont pas en louant les qualités du power trio. Le rock est à l’honneur : « Music Man » nous entraîne par son groove irrésistible, tandis que « Get Ready To Rock And Roll » déferle tel un tsunami pour ne pas nous laisser un instant de répit. Etant donné le caractère confidentiel de la première version, l’auditeur est surpris et charmé, d’autant plus que The Rods est aussi capable de nous envoûter avec la ballade « Woman » aux touches blues-soul évidentes.

Après ce moment de pur feeling, The Rods lâche les chevaux avec le furieux et inédit « Nothing Going On In The City », une reprise de White Honey (un groupe de hard rock néerlandais mené par une chanteuse qui ne sortit qu’un unique album en 1980) que le trio abreuve à l’adrénaline. Autre inédit et autre reprise, « Ace In The Hole » de Robert Fleischman (ancien chanteur de Journey), qui jure un peu avec le reste de l’album par son côté hard FM, mais que le groupe parvient à dynamiser, si bien qu’il passe comme un moment de détente au milieu de la déferlante. Le troisième inédit est une pure bombe hard rock lorgnant sur le heavy metal. En effet, « Wings of Fire » est un titre speed, au son énorme, sur lequel Carl Canedy massacre ses fûts, tandis que la guitare de David Feinstein mouline des riffs monstrueux.

Ce final en beauté ne doit pourtant pas nous faire oublier le mid tempo « Rock Hard » au refrain simple mais diablement efficace, le rock « Roll With The Night » capable de conduire n’importe qui à secouer la tête et taper du pied, et « Gettin’ Higher » qui sert d’excuse à un déluge de guitares que le nouveau mastering met d’autant plus en valeur.

Ce deuxième album de The Rods (ou le premier pour la plupart des amateurs de hard rock) est indispensable à toute bonne discothèque qui se respecte.

  • 1 Power Lover
  • 2 Crank It Up
  • 3 Hungry For Some Love
  • 4 Music Man
  • 5 Woman
  • 6 Nothing Going On In The City
  • 7 Get Ready To Rock And Roll
  • 8 Ace In The Hole
  • 9 Rock Hard
  • 10 Roll With The Night
  • 11 Getting Higher
  • 12 Wings Of Fire
  • Stephen Starmer :  Basse, Chant 
  • Carl Canedy : Batterie, Chant 
  • David « Rock » Feinstein : Guitares, Chant 

Label : Arista

THE RODS – Rock Hard (1980)

Formé en 1980 dans l’état de New York, le power trio The Rods publie ce premier album très rock en 1980 sur le label Primal qui n’en tire que 1000 exemplaires. Pourtant, dès la reprise du groupe Elf (qui était quand même mené par Ronnie James Dio), on perçoit tout le potentiel de ce groupe américain qui sait mettre du groove dans sa musique. Cela se confirme sur « Music Man », un titre mid tempo mené par un riff qui donne envie de secouer la tête en cadence et de taper du pied. Le refrain, répété à l’envi, est d’une rare efficacité en dépit de sa simplicité. Pourtant, c’est avec le court instrumental « In Your Panties » suivi du blues hard « Power Lover » que l’auditeur se rend compte de l’énorme potentiel de The Rods. Après la fureur d’« In Your Panties », le refrain de « Power Lover » s’inscrit définitivement dans la tête, tandis que le riff plein de pêche emporte tout sur son passage. Plus insidieux encore est le break mélodique de fin qui démontre que le trio sait parfaitement construire ses morceaux. L’amateur éclairé de l’époque sait alors qu’il va devoir compter sur The Rods. La suite lui donne raison.

Le hard rock « Roll with the Night », dominé par une guitare inspirée et un refrain soutenu par des chœurs en apporte une autre preuve flagrante. C’est également sur ce titre qu’on se rend compte que la section rythmique, sèche et efficace, soutient l’ensemble avec brio. Les morceaux sont courts, évoquent des histoires de femmes et de musiciens, sans faire dans le sensationnel ni l’originalité. Qu’à cela ne tienne, le lent « Hungry for Some Love » n’en demeure pas moins insidieux, avec ses interventions de guitares sur ce blues torturé et ce refrain déclamé. ZZ Top n’est pas loin, avec une touche hard rock supplémentaire. On pense Axis de It’s a Circus World. Chaque chanson est gorgée de riffs énormes et entraînée par une folle envie de jouer un hard rock’n’roll simple mais efficace. La paire « Get Ready to Rock ‘n’ Roll », « Crank It Up » est, à ce sujet, une vraie tuerie, tant les musiciens mettent du cœur à l’ouvrage. Le premier porte parfaitement son nom et nous emporte dans une fête à laquelle il est impossible de résister. Quant au second, il nous entraîne du côté de Y & T, avec ce mélange de hard rock, de riffs groovy et de mélodies imparables. Les solos de guitares leur apportent un indéniable bonus que l’on ne trouvait pas chez tous les groupes de l’époque.

Pour n’importe quel autre groupe, la fin de l’album aurait pu paraître bien fade après une telle débauche d’énergie, pas pour The Rods. Même pour un premier album, le trio montre toute l’étendue de son talent et sa science de la construction musicale. Le mid tempo « Rock Hard » compense son manque de vitesse par sa puissance et son refrain à hurler lors des concerts. Il en va de même pour « Gettin’ Higher » qui sert d’excuse à un déluge de guitares et prouve une nouvelle fois tout le talent de David Feinstein.

L’album se termine sur « You Better Run » une reprise de The Rascals (dont Pat Benatar sort elle aussi une reprise la même année sur son album Crimes Of Passion). Le mélange de hard rock et de soul fait de ce morceau une belle surprise, même si, étrangement, il est moins puissant que celui de Pat Benatar. Mais The Rods semble vouloir clore son premier opus sur des moments plus calmes, comme la ballade « Woman » nous le prouve avec un beau mélange de feeling et de mélodies.

Avec ce premier album, The Rods s’offre une superbe carte de visite qui doit d’être absolument (re)découverte.

  • 1. Sit Down Honey (Elf cover) 
  • 2. Music Man 
  • 3. In Your Panties 
  • 4. Power Lover 
  • 5. Roll with the Night 
  • 6. Hungry for Some Love 
  • 7. Get Ready to Rock ‘n’ Roll 
  • 8. Crank It Up 
  • 9. Rock Hard 
  • 10. Gettin’ Higher 
  • 11. You Better Run (The Young Rascals cover) 
  • 12. Woman
  • Stephen Starmer :  Basse, Chant 
  • Carl Canedy : Batterie, Chant 
  • David « Rock » Feinstein : Guitares, Chant 

Label : Primal

THE RODS – Brothehood of Metal (2019)

Huit ans après Vengeance qui marquait le retour du groupe, Brotherhood of Metal ajoute une nouvelle pierre à l’édifice The Rods. Pour ceux qui en doutaient, le power trio reprend là où il s’était arrêté : au metal, comme le titre de cet album l’indique. Sauf qu’avec The Rods, et c’est le cas depuis le début de leur carrière, le metal voisine toujours avec le hard rock. En effet, David Feinstein aime les deux univers, ce qu’il n’hésite pas à nous prouver tout au long des plus de 50 minutes que dure ce disque.

Les hostilités débutent par un hymne au metal. En sept minutes, The Rods clame haut et fort qu’il faut compter sur eux, et qu’ils n’ont pas perdu la main pour ce qui est de nous offrir des chansons à hurler à tue-tête. Cette tendance est présente sur l’ensemble du disque, comme le prouve « Louder Than Loud » que n’aurait pas renié mister Dio lui-même. Le riff est efficace, le refrain contagieux et la basse intelligemment mise en avant. Du The Rods pur et dur. C’est également le cas sur « Tyrant King » qui, s’il ne révolutionne pas le genre, est plutôt efficace. On lui préférera néanmoins l’inquiétant « Tonight We Ride », à la construction torturée, qui rapproche le groupe de la NWOBHM en raison de ses couplets déclamés et de son riff soutenu par une basse inspirée.

Si le metal est à l’honneur, le hard rock l’est aussi, notamment grâce à « Everybody’s Rockin’ » qui nous donne envie de taper du pied et de suivre le trio dans sa fête. Inspiré par la musique des années 1970, « Smoke On the Horizon » surprend par l’utilisation de sons chauds d’orgue et par son riff blues-hard tourbillonnant qui emporte tout sur son passage. On pense à Deep Purple, avec une touche Dio qui ne surprendra personne. Les interventions toujours aussi justes de David Feinstein sur les solos apportent une dimension lyrique supplémentaire qui fait de ce titre une vraie réussite. Dans le même genre, « The Devil Made Me Do It » est un melting pot de hard, de metal et de groove. Sur un riff à mi-chemin entre AC/DC, ZZ Top et Deep Purple, The Rods nous donne envie de chanter un refrain entêtant qui conduit à un solo plein de feeling. Encore une vraie pépite à extraire de cet album.

Quelques surprises émanent aussi cet album, comme le groovy « Party All Night » qui permet au groupe d’ajouter une dose de funk dans son metal et à David de nous démontrer qu’il peut aussi varier ses solos. Sur « 1982 », The Rods se fait presque plus Manowar que Manowar en nous assénant un riff écrasant, tout en y injectant une bonne dose de mélodies qui ravira tous les amateurs de true metal. Véritable réussite de cet abum, « 1982 » donne envie de secouer la tête en cadence tout en levant le poing vers le ciel.

Autre bon morceau « Hell On Hearth » permet à Carl Canedy de nous montrer qu’il n’a rien perdu de sa puissance et de son jeu. Avec Gary Bordonaro, ils abattent un travail monumental pour soutenir un morceau contrasté sur lequel la section rythmique mène un tempo rapide, tandis que la voix est plus lente. Cela donne une ambiance étonnante. Enfin, l’album se termine sur « Evil in Me », un hymne metal au rythme rapide qui lorgne du côté d’Iron Maiden et permet de finir en beauté par un titre épique.

Varié, intéressant et inscrit dans son époque, Brotherhood of metal ravira les fans de metal et de hard rock et, je l’espère, en conduira certains à découvrir les anciens albums du groupe.

  • 1. Brotherhood Of Metal
  • 2. Everybody’s Rockin’
  • 3. Smoke On The Horizon
  • 4. Louder Than Loud
  • 5. Tyrant King
  • 6. Party All Night
  • 7. Tonight We Ride
  • 8. 1982
  • 9. Hell On Earth
  • 10. The Devil Made Me Do It
  • 11. Evil In Me
  • David “Rock” Feinstein : guitares, chant
  • Carl Canedy : batterie
  • Gary Bordonaro : basse

Label : Steamhammer

GRANDE ROYALE – Breaking News (2017)

Grande Royale est un groupe suédois originaire de Jönköping qui s’inscrit dans la vague de classic rock actuelle avec de réelles qualités. En dix morceaux, pour 33 minutes de bon rock’n’roll chaud, enlevé et énergique, le quintet nous offre une musique organique capable de ravir tous les amateurs de hard rock des années 70. On pense à The Amboy Dukes sur des titres comme « Live With Your Lie », avec son côté bluesy, ou « Devil’s Place », mais aussi à MC5 pour les morceaux les plus énergiques comme « R’N’R Business » ou « One Second » auxquels il est difficile de résister. Autant dire que les musiciens ne sont pas allés puiser dans les formations les plus récentes. Mais qu’à cela ne tienne, ils délivrent des compositions directes, qui offrent aux fans d’agréables moments de pur rock. Autant dire que sur scène, le groupe doit tout renverser sur son passage.

Dès « Know It All », le ton est d’ailleurs donné, puisque ce morceau nous entraîne dans une sorte de sarabande à la Hellacopter, à savoir un hard rock’n’roll teinté de proto-punk, au refrain à reprendre en hurlant. On retrouve une ambiance un peu différente sur « Breaking News », une chanson plus mélodique, à la construction plus complexe et au refrain plus pop rock, sur laquelle les guitaristes font preuve d’un réel talent. On le comprend aisément, Grande Royale possède de réels atouts à faire valoir, comme il le démontre également sur « Got To Move », au feeling très années 70 et dont le refrain demeure dans la tête longtemps après la fin du morceau.

En dix titres, la messe est dite, et Breaking News donne immédiatement envie de remettre cela, surtout que la production, parfaitement adaptée à cette musique organique, apporte une réelle dynamique aux chansons. Cela est évident sur « Brake Light » qui possède un petit côté Thin Lizzy des débuts ou sur « Devil’s Place » sur lequel la basse se taille une belle place. Au final, cela nous donne un très bon album, à la pochette originale, elle aussi très typée années 70.

  • 1. Know It All
  • 2. Brake Light
  • 3. Devil’s Place
  • 4. Breaking News
  • 5. Live With You
  • 6. Daily Illustration
  • 7. Got To Move
  • 8. One Second
  • 9. R’N’R Business
  • 10. I’m On The Loose
  • Hampus Steenberg – Chant
  • Gustav Wremer – Guitares
  • Andreas Jenå – Guitares
  • Calle Ljungström – Basse  
  • Marcus Kvelstad – Batterie

Label : The Sign Records

ACCEPT – The Rise Of Chaos (2017)

Un nouvel album d’Accept est, il ne faut pas se voiler la face, un événement dans le paysage métallique, tant ce groupe a marqué et marque encore de son empreinte le genre. Nul besoin de revenir sur les monuments du metal que sont Restless & Wild, Balls To The Wall ou Metal Heart, ainsi que le retour avec Mark Tornillo au chant et notamment le réussi Stalingrad. Ce quinzième album devait donc enfoncer le clou et montrer qu’Accept demeure un fer de lance du genre, et qu’il peut rivaliser avec les jeunes loups qui tentent de lui ravir la place.

Malheureusement… Que dire ? L’ensemble est si moyen… Comment exprimer ma déception ? Ne pas rédiger cette chronique ? Ce serait me défiler. Descendre l’album ? Il ne le mérite pas, car il demeure certains éléments à sauver et quelques idées qui auraient pu être creusées. Et tant d’autres à oublier.

Commençons par ce qui peut être sauvé, non pas du naufrage, mais de la mélasse ambiante. « Die By The Sword », qui ouvre les hostilités, est construit sur de bons riffs et des arrangements de qualités, mais peine à décoller en raison d’un refrain un peu simpliste. Néanmoins, les « oh oh oh » pourront permettre au public de chanter. « The Rise Of Chaos » évoque un croisement entre la période Stalingrad et celle de Metal Heart avec ses jolies harmoniques (déjà entendues chez Accept). A ce sujet, le mélodique « Carry The Weight » sonne comme une chute de studio de Metal Heart et rassure sur la capacité du groupe à écrire de vraies chansons. « Analog Man » est agréable, mais le groupe se pastiche en reprenant des éléments de « Balls To The Wall » lors de son pré-refrain. Enfin, « What’s Done Is Done » est subtilement construit et explore des terres presque hard rock dans sa manière d’agencer les interventions des guitares, magnifiques et omniprésentes.

A côté de cela, certains titres sont tellement dispensables qu’on a beau les écouter plusieurs fois, il n’en reste rien cinq minutes plus tard. J’en veux pour exemple « Koolaid », si fade qu’il est impossible de le décrire, même si le solo est sympathique, et « Race To Extinction » qui s’englue dans un pathos maladroit. Et ne parlons pas de « Hole In The Head » au refrain si risible et aux lignes de chant si maladroites et rudimentaires que j’ai failli rire. Côté inexplicable déception. Le presque instrumental « No Regrets » ne tient que sur la batterie et des envolées de guitares, il n’y aurait pas eu le chant que nous en serions plus heureux.  

Et c’est à ce moment que je mets le doigt sur le gros, l’énorme, problème de cet album : aucun refrain ne reste dans la tête, aucune ligne chantée par Mark Tornillo ne claque. Pire, il se répète avec ses montées dans les aigus, ses pré-refrains graves et ses phrases répétées à l’envi. Accept a oublié d’écrire des chansons pour se focaliser sur les guitares. Autant sortir un album instrumental. Je ne suis que déception… Un album indigne d’un tel groupe… Non pas qu’il soit mauvais, mais lorsqu’on s’appelle Accept, on ne peut se contenter de résultats moyens. Peut mieux faire !                    

  • 1. Die By The Sword
  • 2. Hole In The Head
  • 3. The Rise Of Chaos
  • 4. Koolaid
  • 5. No Regrets
  • 6. Analog Man
  • 7. What’s Done Is Done
  • 8. Worlds Colliding
  • 9. Carry The Weight
  • 10. Race To Extinction
  • – Mark Tornillo – Chant
  • – Wolf Hoffmann – Guitares
  • – Uwe Lulis – Guitares
  • – Peter Baltes – Basse
  • – Christopher Williams – Batterie

Label : Nuclear Blast

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer