Venom – At War WIth Satan (1984)

Après le succès de Black Metal, Venom décide, à l’instar de Kiss, de sortir un album concept construit autour d’un titre éponyme de 20 minutes sur la Face A, assorti de six morceaux composant la face B. En s’inspirant des groupes de rock progressif, le trio essaie de faire évoluer le genre qu’il a lui-même généré. L’entreprise est louable, le résultat beaucoup moins, en raison du manque de technique des musiciens et du manque de qualité de ces nouveaux titres. Ainsi, « At War With Satan » doit plus à des expérimentations hallucinées qu’à Rush. Le chant y est catastrophique, et les nombreux changements de rythmes perdent rapidement l’auditeur. En effet, alors qu’il aurait fallu un thème central ou un motif récurrent, Venom ne fait qu’aligner des plans sans liant entre eux. Et pour tout dire, le public du groupe n’était pas prêt à entendre ça.

La seconde face débute par le rapide « Rip Ride » qui sonne comme une chute de studio d’un mauvais groupe punk. A sa suite, « Genocide » relève un peu le niveau. Dans la lignée du « Sacrifice » de l’album précédent, mais en moins bon, il se construit sur un riff tourbillonnant, avec une basse omniprésente. On a quand même l’impression que tout cela a été bâclé. « Cry Wolf » est un bordel sans nom et surtout sans lignes vocales, mais ce n’est rien à côté de « Stand Up (And Be Counted) » dont le riff sautillant est massacré par le chant de Cronos et son refrain qui semble avoir été écrit par un gamin de 5 ans. Un peu moins catastrophique, « Women, Leather And Hell » part néanmoins dans tous les sens, avec son riff punk qui débouche sur un solo pitoyable. Enfin, symbole de cet album, « Aaaaaargghh » est un délire destiné au remplissage et annonce les hurlements des fans après avoir écouté ce naufrage.

Ceux-ci vont d’ailleurs plus se tourner vers le 45 tours « Manitou/Woman », puis vers l’EP Canadian Assault qui mêle morceaux en concert et inédits en album. Mal reçu par la critique, davantage encore par les fans, At War With Satan marque déjà la fin d’une époque et annonce les dissensions entre les membres du groupe. Sa sortie en CD agrémenté d’inédits et des plusieurs 45 tours apporte un léger plus qui en vaut l’acquisition.

  • 1. At War With Satan
  • 2. Rip Ride
  • 3. Genocide
  • 4. Cry Wolf
  • 5. Stand Up (And Be Counted)
  • 6. Women, Leather And Hell
  • 7. Aaaaaargghh
  • Cronos (Conrad Lant) : chant, basse
  • Mantas (Jeffrey Dunn) : guitare
  • Abaddon (Anthony Bray) : batterie

Label : Neat Records

Production : Venom

VENOM – Black Metal (1982)

Après leur premier album remarqué par la critique, Venom sort ce deuxième album qui fait l’effet d’une bombe. Mieux produit, mieux maîtrisé, même si ce n’est toujours pas le cas des instruments, il pousse le concept du metal satanisme à son paroxysme. Sous une pochette une nouvelle fois marquée d’un pentagramme et de la figure du diable, Venom développe un metal plus épais, plus lourd, plus noir et plus malsain que précédemment. Dans l’ensemble moins rapides que les chansons de Welcome To Hell, les titres de ce nouvel opus n’en développent pas moins des rythmes effrénés, comme le sulfureux « Black Metal » qui, à chaque fois que je l’écoute, me rappelle sa découverte chez un disquaire hollandais à cette époque. Mêlant speed et heavy, le metal du trio se fait plus inquiétant, notamment grâce à un son plus grave. Ainsi, « Raise The Dead » se développe sur un rythme binaire ultra rapide, tandis que « Leave Me In Hell » privilégie les changements de rythmes à la manière de Motörhead. Tout cela est placé sous le sceau de la révolte et de thématiques très sombres.

Car Venom poursuit dans son écriture de textes consacrés aux sorcières et au satanisme. Le nerveux « Sacrifice » se nourrit de messes noires, alors que « Don’t Burn The Witch » évoque la chasse aux sorcières. Ces deux chansons s’appuient sur des riffs rapides, un peu mieux écrits que ceux du précédent album, ce qui est aussi le cas des lignes vocales, mieux maîtrisées et plus complexes. On retrouve aussi des hymnes imparables, comme le très beau « Countess Bathory », basée sur la légende d’une comtesse qui se baignait soi-disant dans le sang de ses victimes pour conserver sa jeunesse. Devenu incontournable dans les concerts du groupe, ce titre marque par son travail de batterie et son refrain, simple, mais efficace. Autre morceau marquant, « To Hell And Back » montre que le groupe est capable d’insuffler un peu de groove dans sa musique, tandis que c’est du blues qui s’invite dans le déjanté « Teacher’s Pet ».

Autre moment étonnant, « Buried Alive » joue sur des ambiances plutôt que sur la folie mise en avant jusqu’alors. Parodiant un enterrement, Venom compose un titre lent et angoissant. Il annonce d’ailleurs « At War With Satan » dont le groupe nous dévoile un extrait en exclusivité. Cette étonnante manière de procéder prouve une cohérence dans la vision qu’a le trio de son œuvre. Malheureusement, cela ne sera pas compris par les fans qui s’accrochent finalement plus aux nombreux 45 tours que sort Venom : « Die Hard/Acid Queen » puis « Warhead/Lady Lust ». Album ayant baptisé le genre, Black Metal va influences des milliers de groupes à travers le monde et transformer le metal.

  • Side Black
  • 1. Black Metal
  • 2. To Hell And Back
  • 3. Buried Alive
  • 4. Raise The Dead
  • 5. Teacher’s Pet
  • Side Metal
  • 6. Leave Me In Hell
  • 7. Sacrifice
  • 8. Heaven’s On Fire
  • 9. Countess Bathory
  • 10. Don’t Burn the Witch
  • 11. At War With Satan (introduction)

  • Cronos (Conrad Lant) : chant, basse
  • Mantas (Jeffrey Dunn) : guitare
  • Abaddon (Anthony Bray) : batterie

Label : Neat Records

Production : Venom – Keith Nichol.

VENOM – Welcome to Hell (1981)

Formé en 1979 sous le patronyme de Guillotine, Venom enregistre plusieurs démos avant d’être signé par Neat Records qui publie un 45 tours : « In League with Satan / Live Like an Angel » qui permet au groupe de se faire connaître. Ce premier album, marqué au sceau du diable, est enregistré aux studios Impulse de Newcastle et sort en janvier 1981. Il marque les esprits par un son très rude, des distorsions prononcées, une technique instrumentale médiocre et une énergie débordante. Les paroles, toutes dédiées à Satan, aux sorcières et au mal, frappent par leur violence. C’est également le cas de la musique. Les morceaux sont, pour beaucoup, rapides, soutenus par une section rythmique qui joue le plus vite possible : « Sons of Satan ». Et même si tout cela est assez maladroit, il s’en dégage une fureur portée par une imagerie sataniste qui parodie même les standards du rock : « Live Like an Angel (Die Like a Devil) ».

A l’écoute de ce premier album qui pose les bases du black metal, même si le groupe s’en défend, on ne peut que se laisser emporter par le côté novateur de ce metal porté à ébullition. Venom ne sait pas jouer, mais il donne tout ce qu’il a, s’amusant avec des motifs bibliques : « One Thousand Days in Sodom » ou encore « Angel Dust » qu’il s’amuse à critiquer ou à parodier. L’ensemble est malsain : « Witching Hour », et le trio envoie même des clins d’œil à ses ainés de Black Sabbath : « Schizoid » évoque évidemment « Paranoid ». La voix de Cronos est approximative, comme le sont ses lignes vocales, ce qui est évident sur « Red Light Fever » qui clôt cet opus dans un maelstrom indescriptible. La production est très mauvaise et donne l’impression que les chansons ont été enregistrées dans un garage. Cela apporte un peu de charme à cet album et participe à sa légende.

Malgré tout cela, le groupe sait écrire des hymnes capables de soulever les foules : « Welcome to Hell » ou le terrible et épais « In League With Satan », avec son rythme martial et son refrain à marteler en levant le poing. Mêlant influences metal et punk, Venom construit son propre style en se servant de riffs plaqués, joués à fond et qui amènent des solos rapides, mais peu maitrisés : « Poison ». Œuvre culte, sans être un chef-d’œuvre, Welcome to Hell marque son époque et reste un disque majeur de la New Wave Of British Heavy Metal.

A noter que l’album est ressorti plusieurs fois en CD, remasterisé, et affublé de nombreux bonus : démos, inédits, versions différentes, face B.

  • 1. Sons of Satan
  • 2. Welcome to Hell
  • 3. Schizoid
  • 4. Mayhem With Mercy
  • 5. Poison
  • 6. Live Like an Angel (Die Like a Devil)
  • 7. Witching Hour
  • 8. One Thousand Days in Sodom
  • 9. Angel Dust
  • 10. In League With Satan
  • 11. Red Light Fever
  • Cronos (Conrad Lant) : chant, basse
  • Mantas (Jeffrey Dunn) : guitare
  • Abaddon (Anthony Bray) : batterie

Label : Neat Records

Production : Venom – Keith Nichol.

GIRL – Wasted Youth (1982)

Après la bonne réception critique de Sheer Greed et ses ventes correctes (l’album a quand même atteint la 33ème place dans les charts britanniques), Girl publie Wasted Youth deux ans plus tard, dans un esprit plus rock et moins diversifié que sur le premier album. Les guitares sont distordues et assènent des riffs épais comme sur « Standard Romance » qui évoque par moments ce que fera LA Guns plus tard ou le sautillant « Overnight Angels », qui est un parfait mélange de metal anglais (l’un des riffs rappelle Saxon) et de rock américain (notamment sur le refrain).  Ces apports venus du blues et du rock se cristallisent sur « Nice ‘n’ Nasty », une chanson enjouée auquel le groupe insuffle une touche glam et sur le groovy « 19 » qui n’est pas sans rappeler Aerosmith.

Très différent du premier opus, aussi bien dans sa construction, sa composition que dans sa production, Wasted Youth est un peu plus grandiloquent et ce, dès son premier titre « Thru the Twilight » aux chœurs énormes qui construit un pont entre le glam britannique et le rock FM américain. Ce constat est également valable pour « Sweet Kids », au rythme enlevé et au refrain original dont les chœurs criés répondent à Phil Lewis au sommet de sa forme. Moins frais, plus sombres, ces nouveaux titres n’en demeurent pas moins énergiques et modernes. « Wasted Youth » s’appuie sur des riffs épais qui supportent la voix hallucinée de Phil Lewis, tandis que « Standard Romance », sans doute l’un des titres les plus heavy du groupe est construit sur une narration enivrante et un riff puissant. Un des meilleurs morceaux de cet album avec ce magnifique break sublimé par la guitare de Phil Collen.

Girl prend certainement moins de risques que sur Sheer Greed, mais n’hésite pas à se renouveler. En témoignent des titres comme l’excellent « Old Dogs » qui lorgne du côté de la soul, le rock pop « McKitty’s Back » à la construction complexe ou le glam funk « Ice in the Blood » signé par Byron Graham, ancien batteur des Spooky Tooth et dont la photo n’apparaît même pas sur l’album. Plus direct que Sheer Greed, et étonnamment plus abordable, Wasted Youth passe pourtant plus inaperçu puisqu’il n’atteint que la 92ème place dans les charts. Phil Collen quitte le groupe le 12 juillet pour rejoindre Def Leppard et y remplacer Pete Willis qui vient d’être renvoyé la veille. Pete Bonas rejoint alors Girl, mais le groupe se sépare peu de temps après. Ce qui est bien dommage étant donné son potentiel.

  • 1. Thru the Twilight
  • 2. Old Dogs
  • 3. Ice in the Blood
  • 4. Wasted Youth
  • 5. Standard Romance
  • 6. Nice ‘n’ Nasty
  • 7. McKitty’s Back
  • 8. 19
  • 9. Overnight Angels
  • 10. Sweet Kids
  • Phil Lewis : Chant
  • Phil Collen : Guitare
  • Gerry Laffy : Guitare
  • Simon Laffy : Basse
  • Bryson Graham : Batterie

Production : Nigel Thomas et Girl

Label : Jet Records

GIRL – Sheer Greed (1980)

Groupe atypique de la New Wave Of British Heavy Metal, Girl se forme en 1979 à l’instigation de Phil Lewis, Phil Collen et Gery Laffy. Rapidement remarqué, le groupe est signé par le label Jet Records qui lui offre la possibilité d’enregistrer un premier album d’où sera extront deux 45 tours. Le groupe est produit par Chris Transgarides qui parvient à capter l’énergie si particulière de ce groupe de glam rock dont les morceaux transportent l’auditeur dans un monde coloré, aux ambiances si différentes d’un titre à l’autre. Ainsi, Sheer Greed débute par un heavy rock enjoué, le bien nommé « Hollywood Tease » qui s’appuie sur un riff tourbillonnant et la voix envoutante de Phil Lewis. Avec ce mélange de hard rock et de glam, que viennent éclairer les solos de Phil Collen, Girl prouve qu’il se présente comme l’un des meilleurs espoirs de cette scène naissante. Avec la même énergie, « Doctor Doctor » propulse le heavy glam du quintet vers les sommets. Le son est excellent, les mélodies soigneusement ciselées et le refrain irrésistible. Soutenue par des chœurs efficaces, la voix éraillée de Phil Lewis convient parfaitement au style. Il en va de même pour le rapide « What’s Up ? », teinté de punk rock et de jazz rock, qui voit la basse de Simon Laffy se tailler la part du lion. Le punk s’est aussi posé sur les fonts baptismaux de « Lovely Lorraine » auxquels s’ajoutent des éléments plus amusants et dansants.

En complément de ces morceaux rock, Girl sait jouer avec les rythmes, et même s’en servir pour saisir l’auditeur à la gorge. « The Things You Say » se veut lancinant, lorsque « Passing Clouds » emprunte sa rythmique au reggae pour le plus grand étonnement du fan de metal. Tout aussi étonnantes sont les ambiances orientales sur « Strawberries » qui montrent que le groupe ne s’impose aucune limite. Envoutante et pétrie de groove, cette chanson donne envie de taper du pied, tout en se laissant porter par la voix de Phil Lewis.

Girl aime jouer avec les rythmes. « Little Miss Ann » mêle riff rock, groove glam metal qui annonce Mötley Crüe et refrain entraînant, tandis que « My Number » renverse tout sur son passage avec cette voix déformée, ces chœurs qui lui répondent et cette guitare qui assène ses riffs distordus. Un grand moment ! Le quintet est aussi capable de composer de vrais hymnes glam comme le sautillant « Take Me Dancing » qui n’a rien à envier aux chansons de Slade et de Sweet. Avec ces morceaux, on saisit l’essence même de Girl qui est un groupe inclassable, capable de faire aimer n’importe quel genre à des amateurs de rock, de punk et de metal. Pour couronner le tout, le groupe ose reprendre le « Do You Love Me » de Kiss en se l’appropriant. Une vraie réussite qui achève de convaincre les sceptiques.

  • 1. Hollywood Tease
  • 2. The Things You Say
  • 3. Lovely Lorraine
  • 4. Strawberries
  • 5. Little Miss Ann
  • 6. Doctor Doctor
  • 7. Do You Love Me ?
  • 8. Take Me Dancing
  • 9. What’s Up ?
  • 10. Passing Clouds
  • 11. My Number
  • 12. Heartbreak America
  • Phil Lewis : Chant
  • Phil Collen : Guitares, chœurs
  • Gerry Laffy : Guitares, chœurs
  • Simon Laffy : Guitares, chœurs
  • Dave Gaynor : Batterie, chœurs

Production : Chris Tsangarides et Nick Tauber (3, 7, 10, 12)

Label : Jet records

THE LOVEBITES – The Lovebites EP (2017)

The Lovebites est un quintet féminin japonais que le label JPU records lance sur le marché européen, auréolé d’une certaine reconnaissance critique au pays du soleil levant. Œuvrant dans un heavy metal classique, technique et enlevé, ces cinq filles nous prouvent qu’il est possible d’apporter un sang neuf dans le metal, non seulement en proposant des morceaux puissants, mais également en faisant preuve d’une technique efficiente comme nous le montre « Scream For Me » qui démarre comme un morceau de thrash des années 80, avec son solo de départ et sa rythmique saccadée, pour se développer en titre sombre avant de s’envoler sur un refrain typiquement japonais, c’est-à-dire mélodique et original.

Chantés en anglais, ces titres nous entraînent dans une excellence qu’on ne trouve que rarement chez la plupart des groupes européens. Car, il faut le comprendre, au Japon, les groupes signés sur de gros labels sont triés sur le volet et s’opposent à l’underground. Ici, nous avons affaire à des musiciennes à la technique éprouvée. Toutes sont issues des meilleurs écoles et miho et haruna ont même joué avec les excellentes Destrose. C’est flagrant dès « Don’t Bite The Dust » qui rappelle leurs compatriotes de Mary’s Blood.

« Scream From Me » débute par une basse énorme, pour ensuite nous conduire vers un heavy endiablé, sur lequel le duo de guitaristes se livrent à des duels de très haut niveau. Nous sommes à la fois dans le shred et le toucher, du grand art. Pour finir, « Braveheart » permet d’accéder à une composition aux multiples changements de rythmes et aux ambiances japonaises, notamment grâce au refrain et aux couplets entièrement en japonais. Une nouvelle fois, les guitaristes nous éblouissent grâce à des développements néo-classiques et des riffs énormes. Un titre de 6 minutes dont on ne se lasse pas.

Au final, malgré ces 25 minutes, cet EP est trop court, mais que les fans se rassurent, un album est en préparation.  

  • 1. Don’t Bite The Dust
  • 2. The Apocalypse
  • 3. Scream For Me
  • 4. Bravehearted
  • Asami – Chant
  • Midori – Guitares
  • Mi-Ya – Guitares, claviers
  • Miho – Basse
  • Haruna – Batterie

Label : JPU records

MASTERCASTLE – Wine Of Heaven (2017)

Autant l’avouer tout de suite, j’éprouve un faible pour la musique des Italiens de Mastercastle, d’autant plus depuis leur excellent Enfer (De la bibliothèque nationale), sorti en 2014 et qui reste, à ce jour, leur œuvre la plus aboutie. Sans parvenir à égaler ce précédent album, Wine Of Heaven maintient l’intérêt que l’on peut porter à leur style unique, tout en nous prouvant que le groupe s’est installé comme l’une des valeurs sûres du metal de la péninsule italienne.

Toujours menée par la voix unique de Georgia Gueglio, la formation développe des ambiances variées qui permettent à l’auditeur de demeurer sans cesse en haleine et de ne jamais s’ennuyer. Surtout que le groupe excelle dans la composition de mélodies soignées comme nous le prouve l’excellent : « Wine Of Heaven », le morceau éponyme qui donne le ton de l’ensemble, ou la ballade « Black Tree’s Heart » aux lignes de chant complexes et maîtrisées que viennent sublimer les soli de Pier Gonella.

Mastercastle n’a pas que cela à nous offrir, puisque les amateurs de riffs acérés peuvent aussi y trouver leur compte, avec de jolies trouvailles comme sur l’étonnant « Enlightenment » ou le rapide « Hot As Blood » dont la rythmique des couplets reste enferrée dans la tête longtemps après la fin du morceau. Sur ce morceau, les Italiens nous montrent qu’ils ont trouvé un style personnel, mêlant groove, harmonies vocales et sens de la mélodie. Il en va de même sur le puissant « Space of Variations » qui nous emporte dans un univers coloré, soutenu par des claviers discrets et des chœurs grandioses.

L’album se clôt sur deux titres osés. Tout d’abord un bel instrumental qui permet aux musiciens de montrer leur sens de la composition et surtout une délicate reprise du « Making Love » de Yngwie Malmsteen, sublimée par la voix de Georgia. Mastercastle a pris des risques et cela paie. Un nouveau témoignage du talent de ce groupe unique

  • 1. Drink Of Me
  • 2. Space Of Variations
  • 3. Wine Of Heaven
  • 4. Hot As Blood
  • 5. Shine On Me
  • 6. Black Tree’s Heart
  • 7. Enlightenment
  • 8. Castle In The Sky
  • 9. Making Love
  • Giorgia Gueglio – Chant
  • Pier Gonella – Guitares, claviers
  • Steve Vawamas – Basse
  • Alessio Spallarossa – Batterie

Label : Scarlet records

KISSIN’ DYNAMITE – Generation Goodbye – Dynamite Nights (2017)

Après cinq albums studios, les Allemands de Kissin’ Dynamite nous offrent un double live gorgé jusqu’à la gueule de leurs meilleurs titres, et d’autres plus rares. Ces presque deux heures de musique leur permettent de faire une revue d’ensemble de tous leurs disques sans omettre un seul morceau indispensable. Autant dire que les fans vont être ravis, surtout que ce show a été capté à Stuttgart, leur ville d’origine, et que la production est aux petits oignons. Les musiciens comme le public sont gâtés, notamment lorsqu’il faut reprendre certains hymnes en chœur.

Débutant par « Generation Goodbye » qui entraîne toute la salle dans la fête, ce concert permet de se rendre compte que le groupe est une véritable machine à composer des hits aux refrains irrésistibles : « Money, Sex And Power », « DNA », « Highlight Zone » et « Running Free » enchaînant juste après ce tube d’ouverture. Autant dire que le public n’a pas le temps de respirer. Cinq titres issus des trois derniers albums et cinq claques dans la gueule. Après cela, une petite pause est nécessaire avec notamment la ballade : « If Clocks Were Running Backwards » qui marque une respiration bienvenue. Le groupe fera la même chose plus loin avec l’acoustique « Out in the Rain » suivi du slow « Against the World » extraits du premier album.

Mais le groupe reprend rapidement les hostilités, en sortant des titres parfois surprenants comme le méchant « She’s A Killer » que ne renierait pas Edguy, les irrésistibles « She Came She Saw » et « Somebody To Hate » issus du dernier album en date, ou des morceaux plus anciens comme « Supersonic Killer » ou « Steel of Swabia ». On peut d’ailleurs s’apercevoir que Kissin’ Dynamite favorise ses trois derniers albums ; « Sex Is War », « Six Feet Under » et l’entraînant « I Will Be King » en provenance de Money, Sex and Power, répondent à « Hashtag Your Life » et « Flying Colours » de Generation Goodbye ou « Ticket to Paradise » de Megalomania.

Cela nous permet de nous faire une idée très précise de la puissance et de l’énergie déployées par le groupe en concert, ainsi que de la qualité des musiciens qui nous offrent une vraie démonstration de cohésion. Un beau témoignage en concert d’un groupe essentiel dans le paysage métallique actuel.  

  • 1 Intro
  • 2 Generation goodbye
  • 3 Money, sex and power
  • 4 DNA
  • 5 Highlight Zone
  • 6 Running free
  • 7 Love me hate me
  • 8 If clocks were running backwards
  • 9 She’s a killer
  • 10 Deadly
  • 11 She came she saw
  • 12 Somebody to hate
  • 13 Operation supernova
  • 14 Only the good die young
  • 15 Out in the rain
  • 16 Against the world
  • 17 Masterpiece
  • 18 Supersonic killer
  • 19 Sex is war
  • 20 Hashtag your life
  • 21 Steel of Swabia
  • 22 Ticket to paradise
  • 23 Six feet under
  • 24 I will be King
  • 25 Flying colours
  • Hannes Braun – Chant
  • Andreas Braun – Guitare
  • Jim Müller – Guitare
  • Steffen Haile – Basse   
  • Andreas Schnitzer – Batterie

Label : AFM records

KOBRA AND THE LOTUS – Prevail I (2017)

Le cas Kobra And The Lotus divise les critiques, et sans doute de nombreux amateurs de metal également. Cela est sans doute dû à la personnalité de la chanteuse Kobra Paige, une jeune femme dont l’énergie et la plastique semblent en déranger certains. Mais ne nous arrêtons pas à ses cheveux blonds et plongeons dans cet album ciselé de main de maître qui nous fait découvrir un groupe au sommet de sa forme dont l’un des atouts est cette paire de guitaristes Kulakowski/Dreyer qui n’a rien à envier aux meilleurs duos du metal actuel et passé. Il suffit pour cela d’écouter le magnifique instrumental : « Check The Phyrg » pour s’en persuader, et pour comprendre aussi que Kobra And The Lotus est un vrai groupe.

La suite de l’album n’est pas en reste, puisqu’il nous offre des compositions étonnantes de maturité, qui savent mêler puissance et mélodies, tout en y ajoutant des ambiances magiques comme sur « Gotham » qui ouvre les hostilités avec brio. On pense à Dio ou à Jorn, comme sur le speed « Hell On Earth » à la basse vrombissante et aux guitares monstrueuses. La voix de Kobra Paige s’est étoffée, et son grain médium apporte une vraie saveur à cette chanson, comme au single « You Don’t Know », dont la rythmique méchante contraste avec le chant plus nuancé.

C’est d’ailleurs ce qui est marquant tout au long des dix titres. Kobra a fortement évoluée dans sa technique de chant, tandis que ses musiciens se sont émancipés. Il est aisé de s’en rendre compte sur : « Victim » qui mêle influences anglaises et américaines, pour mieux nous surprendre, ou sur le lourd « TriggerPulse » qui permet au groupe de jouer toutes les nuances de leur heavy metal sans jamais nous lasser.

  • 1. Gotham
  • 2. Trigger Pulse
  • 3. You Don’t Know
  • 4. Specimen X (The Mortal Chamber)
  • 5. Light Me Up
  • 6. Manifest Destiny
  • 7. Victim
  • 8. Check the Phyrg
  • 9. Hell on Earth
  • 10. Prevail
  • Kobra Paige – Chant
  • Jasio Kulakowski – Guitares
  • Brad Kennedy – Basse  
  • Marcus Lee – Batterie

Label : Napalm records

SNAKECHARMER – Second skin (2017)

Après un album éponyme paru en 2013 et qui avait laissé apparaître toutes les qualités de ce groupe de vieux baroudeurs, Second Skin vient enfin mettre les pendules à l’heure en transformant un premier essai, cohérent, mais qui ne montrait pas toutes les qualités de cette formation dans laquelle on retrouve le bassiste Neil Murray (ex-Whitesnake), le guitariste Laurie Wisefield (ex-Wishbone Ash) et surtout l’excellent chanteur Chris Ousey, dont la voix chaude, puissante et capable de s’adapter à différents styles, fait merveille tout au long des onze chansons de l’album.

Œuvrant dans un style proche de Whitesnake avant son départ aux Etats-Unis, Snakecharmer délivre un hard rock mélodique, teinté de blues, ce que vient magnifier Simon McBride, un guitariste de blues rock, auteur de quatre albums solos, et qui est venu remplacer Micky Moody en 2016. Autant dire que son apport a boosté les compositions de ce Second Skin, comme en attestent les solos de titres comme « Are You Ready To Fly », l’émouvant « Fade Away » ou le bluesy « Forgive & Forget » aux chœurs inspirés par le rythm’n blues.

Appuyé par une section rythmique carrée, chaque morceau nous conduit dans des directions différentes qui offrent à cet album une richesse susceptible d’intéresser les amateurs de classic rock, comme ceux de blues rock, voire de rock. Ainsi, « Hell Of A Way To Live » nous transporte grâce à un riff énorme gorgé de groove, tandis que « Sounds Like A Plan » lorgne du côté du hard rock américain, avec une touche d’AC/DC et que « Dress It Up » nous rappelle les meilleurs moments du hard rock des années ’70 que colorent les claviers d’Adam Wakemen (ex-Ozzy Osbourne). On pense immanquablement à Bad Company, ce qui n’est pas une mauvaise référence.

Avec Second Skin, Snakecharmer opère une mue plus bluesy qui lui va comme un gant.  

  • 1. Sounds Like A Plan
  • 2. That Kind Of Love
  • 3. Are You Ready To Fly
  • 4. Follow Me Under
  • 5. I’ll Take You As You Are
  • 6. Hell Of A Way To Live
  • 7. Fade Away
  • 8. Dress It Up
  • 9. Punching Above My Weight
  • 10. Forgive & Forget
  • 11. Where Do We Go From Here
  • Chris Ousey – Chant
  • Adam Wakeman – Claviers
  • Simon Mcbride – Guitares
  • Laurie Wisefield – Guitares
  • Neil Murray – Basse
  • Harry James – Batterie

Label : Frontiers

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