ETHS – Samantha (2002)

Après un premier EP, Autopsie, publié en 2000, les Marseillais d’Eths frappent fort avec ce Samantha, plus épais, plus varié et plus dérangeant. Il se pose alors une question à l’époque. Où classer Eths ? Comment en parler sans passer sous silence une part importante de leur originalité ? Le plus simple est de dire qu’Eths pratique un métal extrême, un peu néo, un peu death, nourri au hardcore, parfois atmosphérique (parce qu’il sait créer des ambiances), toujours puissant et que tout cela est axé autour d’une chanteuse pour le moins étonnante qui sait à la fois hurler et susurrer, assener et cajoler, effrayer et charmer. Là aussi, sa voix est inclassable. Et c’est tant mieux.

Tant mieux parce que l’on tient enfin en France un groupe qui ne fait rien comme les autres, comme on peut s’en rendre compte en écoutant « Samantha », le titre phare de cet EP. Basées sur l’histoire vraie d’une prostituée torturée, violée et tuée par son mac et ses hommes de main, les paroles retranscrivent d’une manière terrifiante ce calvaire, à la manière d’un Baudelaire ou d’un Lautréamont sous métal, n’hésitant pas à transgresser les frontières sociales et religieuses (il suffit d’écouter la manière dont les paroles du « Notre Père » ont été détournées). Là se tient la deuxième force du groupe : ses textes. Chacun est fignolé, ouvragé, poétisé ce qui permet d’emmener l’auditeur dans des paysages étranges, navigant entre fantastique et fantasme, comme dans « Le Projet Humain » : « L’arbre s’affaisse au murmure de l’œil qui chuchote à la bouche », de le voir flirter avec la folie « Animadversion », l’emmenant dans des univers baudelairiens : « Des Cendres », avant de mieux le cueillir par une puissante claque : « Encore ».

On ne ressort pas indemne de l’écoute de ces six pépites. Si la voix vous explose en pleine figure, la section rythmique n’est pas en reste, soutenant des guitares incisives, elle érode, tantôt lancinante, tantôt saccadée, parfois à peine présente pour mieux redémarrer et secouer l’auditeur, comme sur l’étonnant « Volée » ou sur la claque « Samantha » qui en sont de parfaits exemples. Cet album plaira à ceux qui cherchent la qualité, la puissance et l’originalité, ce qui n’est pas une mince affaire dans notre paysage musical pour le moins encombré.

  • 1. Samantha
  • 2. Des Cendres
  • 3. Encore
  • 4. Volée
  • 5. Le projet Humain
  • 6. Animadversion
  • Candice – Chant
  • Staif – Guitares, chant
  • Greg – Guitares
  • Roswell – Basse
  • Guillaume – Batterie

Label : Coriace/Musicast

OLYMPOS MONS – Conquistador (2004)

Formé en 2002 à Hanko, par Jari Sundström et Ian E. Highhill, Olympos Mons sort une démo quatre) titres la même année qui lui permet de se faire repérer par le label LMP. Deux ans plus tard, les Finlandais nous livrent un superbe album de power metal mélodique dont les chansons nous plongent dans l’Histoire à la suite des conquistadors, mais aussi de Cléopâtre et de la Reine de Saba. Dès les premières notes de « Seven Seas », tout le talent du groupe apparaît en un éclair. La musique, à la fois enlevée, complexe, finement arrangée et heavy, est jouée par un groupe talentueux qui sait parfaitement marier la technique et les mélodies. Le chanteur possède une voix chaude et puissante qui transcende les morceaux : le superbe « Seven Seas » aux sonorités celtiques, le puissant « Black Desireé » aux motifs orientaux ou le groovy « The Last Light Of The Moon », coloré par des claviers discrets mais ô combien essentiels.

Chaque composition est ciselée avec talent, des riffs de guitares aux refrains, repris par des chœurs masculins particulièrement soignés. Le quartet sait manier les changements de rythmes et d’intensité, comme sur l’enjoué « Wanted Man », sans doute arrivé trop tôt, doit autant à Helloween qu’il annonce Alestorm. La qualité des mélodies vocales est d’ailleurs à souligner, tant le groupe a pris soin de nous offrir des lignes vocales d’une grande qualité. On pense parfois à leurs compatriotes de Sonata Arctica, comme sur l’excellent « Through The Ice And Snow » aux sonorités néo-classiques, mais avec un enthousiasme qui a disparu depuis chez ces derniers.

On nage en plein bonheur lorsque l’on écoute ce disque à fond, emporté par le rythme des compositions délibérément épiques : les puissants « Stars » et « Cleopatra ». Le guitariste est vraiment doué, ce qui lui permet de nous distiller des riffs efficaces et des solos intelligents qui viennent s’appuyer sur une section rythmique qui assure. Ecoutez « Conquistador », un morceau de presque 11 minutes et vous comprendrez toute la valeur de ce groupe. On s’étonne alors du peu d’échos suscités par ce groupe dans la presse française. Olympos Mons sait pourtant parfaitement allier les mélodies d’un Rainbow à la force d’un heavy allemand style Helloween, comme le faisait à une époque Stormwich ou Rough Silk (il y a longtemps). Disparu depuis, après seulement deux opus, je ne peux que vous conseiller de jeter une oreille plus qu’attentive à cet album.

  • 1. Seven Seas
  • 2. Stars
  • 3. The Last Night Of The Moon
  • 4. Wanted Man
  • 5. Black
  • 6. Through The Ice And Snow
  • 7. Black Desireé
  • 8. Cleopatra
  • 9. The Princess Of Saba
  • 10. Lady In White
  • 11. Conquistador
  • Ian E. Highhill – Chant
  • Jari Sundström – Guitare, basse
  • Mikko Sepponen – Batterie
  • Vili Ollila – Claviers

Labels : LMP/Wagram

WAR DOGS – Die By My Sword (2020)

Originaire d’Elche, en Espagne, War Dogs s’est formé en 2015 et sort son premier album cinq ans après. Ce laps de temps lui a permis de peaufiner ses compositions qui rendent hommage aux groupes de heavy metal traditionnels, que sont Iron Maiden, Manilla Road et Riot, voire Savage Grace ou Powerwolf. Autant dire que tout cela évoque souvent la New Wave Of British Heavy Metal ou la vague américaine des années 1980. Ancré dans ces périodes, le groupe joue sur des thèmes et des motifs connus qui raviront les amateurs de metal old school. Sans inventer la poudre, le quintet nous montre qu’il sait parfaitement s’en servir pour nous livrer des titres puissants, enjoués, basés sur des riffs pleins d’énergie et un enthousiasme communicatif.

Evidemment, dès les premières mesures de « Die By My Sword », l’auditeur se retrouve en terrain connu. Les duels de guitares évoquent Iron Maiden, tandis que l’énergie dépensée nous renvoie à Savage Grace ou aux refrains que peut proposer Powerwolf. La section rythmique est impeccable, permettant au reste du groupe de s’appuyer sur une assise en béton. C’est notamment le cas sur le rapide « Wings of Fire » qui doit autant à Manilla Road qu’à Riot, tandis qu’on pense à un mélange de Jaguar et de Savage Grace sur « Master of Revenge ». Tout cela est bien en place, carré et bourré d’énergie et de joie de jouer. La voix grave d’Alberto Rodriguez évoque parfois Steve Carrol le premier chanteur de Praying Mantis, nous renvoyant à la NWOBM, comme sur le groovy : « Wrath of Theseus » qui clôt cet opus.

Directs, carrés, tout en restant mélodique, les titres de cet album donnent la pêche pour mieux nous conduire à oublier nos problèmes du quotidien. « Ready To Strike » déboule à cent à l’heure, tandis que « Castle of Pain » est une composition à chanter en chœur, idéale pour les concerts. Ces variations de rythmes permettent de ne jamais s’ennuyer. Ainsi, « Gorgon Eyes » est un pur morceau de speed metal, porté par des riffs enragés et un refrain claqué comme un cri de guerre. Les harmonies de guitares, gorgées de heavy et de blues rock rendent hommage aussi bien à Iron Maiden qu’à Thin Lizzy, période John Sykes, mais aussi au « Red Hot » de Mötley Crûe.

Die By My Sword est un bon album, composé et joué par des fans de heavy metal pour des fans de heavy metal. Que demander de plus ?

  • 1. Die By My Sword
  • 2. Castle of Pain
  • 3. Wings of Fire
  • 4. Master of Revenge
  • 5. Kill the Past
  • 6. Ready To Strike
  • 7. The Shark
  • 8. The Lights Are On (But Nobody’s Home)
  • 9. Gorgon Eyes
  • 10. Wrath of Theseus
  • Eduardo Antón – Guitares
  • Manuel Molina – Basse  
  • José Vicente Aldeguer – Batterie
  • Alberto Rodríguez – Chant
  • Enrique Mas – Guitares

Label : Fighter records

BRIDES OF DESTRUCTION – Here Come The Brides (2004)

Quel album que ce Here Come The Brides ! Quelle claque ! Un pur bonheur qui va du punk rock à décorner les bœufs : « Shut The Fuck Up » et « I Don’t Care », à la pop vitaminée : « Brace Yourself » ou l’explosif : « Life », du heavy glam : « Natural Born Killers », à la ballade déchirante capable de faire exploser n’importe quel poste de radio : « Only Get So Far ». Neuf titres compactés ! Neuf titres carrés ! Neuf titres seulement, mais quels titres ! On ne se lasse pas de se passer et de se repasser l’album en boucle.

Les riffs de Tracii Guns (LA Guns) cartonnent, le duo basse/batterie de Nikki Sixx (Mötley Crüe)/Scot Coogan (ex Ednaswap, Paul Gilbert, Sinead O’Connor…) soutient l’édifice avec efficacité, tandis que la voix de London Le Grand (l’inconnu de service) assure avec brio aussi bien sur les parties agressives : « Shut The Fuck Up » que sur les titres plus nuancés : « Brace Yourself ». Il passe ainsi d’une voix éraillée, à des passages plus clairs, voire gouailleurs. Cela apporte une dose de fraîcheur à un disque qui, s’il ne se prend pas au sérieux nous assène un rock énergique, tout à fait souverain dans les moments de déprime : « Revolution », nous envoyant là où les Guns and Roses auraient dû nous renvoyer depuis longtemps, là où les Mötley Crüe savaient nous faire vibrer, là où les LA Guns nous offraient des moments d’extase à leurs débuts.

Car Brides of Destruction, c’est un peu tout cela à la fois : rage, simplicité, folie et envoûtement. A un moment où le rock se prend la tête, joue sur des faux-semblants, ou se la joue tout simplement, les Brides nous convient à un mariage pour le meilleur, en évitant tous les pièges de la superproduction aseptisée. Alors, qu’on se le dise, voilà les Brides qui débarquent et qui ont bien envie de nous botter le cul ! Laissez-vous faire, car cela vaut réellement le coup. Cela faisait longtemps qu’un p*** d’album de rock simple et efficace ne m’était pas tombé entre les oreilles. Depuis les Français de Wild West, si je ne m’abuse. Quant aux paroles, elles nous ramènent à tous les univers de transgressions qui nous sont chers et qui sont chers au rock qui aime frapper les « gens bien-pensant » là où cela fait mal : attaque de la société « I Got A Gun » et de la télévision en particulier : « Shut The Fuck Up », mais aussi imagerie fantastique et SF : « I Don’t Care », « 2 Times Dead », mélange des deux dans « Natural Born Killers » et « Revolution » comme si l’on était invité à un Bowling For Columbine musical ! Il ne vous reste plus qu’une seule chose à faire : courir chez votre disquaire pour acquérir cet album indispensable ! Que du bon, je vous dis ! Que de l’excellent, même !

  • 1. Shut The Fuck Up
  • 2. I Don’t Care
  • 3. I Got A Gun
  • 4. 2 Times Dead
  • 5. Brace Yourself
  • 6. Natural Born Killers
  • 7. Life
  • 8. Revolution
  • 9. Only Get So Far
  • Nikki Sixx – Basse, chœurs
  • Kris Kohls – Batterie (3, 6, 8, 9)
  • Scot Coogan – Batterie (1, 2, 4, 5, 7)
  • Tracii Guns – Guitares, chœurs
  • London LeGrand – Chant
  • John Corabi – Guitares additionnelles

Label – Sanctuary/Wagram

EDGUY – Hellfire Club (2004)

Après un double live renversant, Edguy nous revient avec un nouvel album studio plus décapant encore intitulé Hellfire Club. Tout un programme ! Annoncé par King Of Fools, un mini-CD bourré d’inédits, cette nouvelle œuvre des Allemands frappe dure et juste comme en atteste le premier titre « Mysteria » qui se présente déjà comme un hymne du groupe, avec sa rythmique à la double grosse caisse, son refrain entraînant et ses passages orientalisants. Le ton est donné ! Et ce n’est pas l’épique « The Piper Never Dies » qui va démentir cette idée première. A mi-chemin entre Iron Maiden, Deep Purple et Savatage (si c’est possible !), cet hymne à la fantasy nous entraîne vers des contrées mythiques qui rappellent le projet Avantasia. On ne s’ennuie pas tout au long de ses 10 mn ! Le refrain est lyrique à souhait, les guitares savent tour à tour charmer et frapper, des claviers viennent tapisser le tout d’ambiances fantastiques, des sons d’orgue Hammond réchauffent l’atmosphère tandis que des chœurs en canon font entrer le morceau dans une autre dimension (à l’instar de ceux de Savatage). Quant à la voix de Tobias, elle semble jouer les caméléons, modulant ses intonations au gré des parties pour mieux envoûter l’auditeur.

Le reste de l’album est du même acabit, c’est-à-dire frisant l’excellence. Cela va du speed : classique pour « We Don’t Need A Hero » qui nous ramène aux grandes heures du heavy allemand, entraînant pour « Down To The Devil » ou « Under The Moon », à l’hymne heavy : mélodique pour « King Of Fools » qui est sorti en mini-CD, plus lourd pour « Lavatory Love Machine » qui lorgne sur le heavy U.S., de la ballade : « Forever » à l’instrumental : « Lucifer In Love », en passant par des compositions plus contrastées comme l’excellent « Rise Of The Morning Glory » qui montre toute l’étendue du talent de compositeur Tobias Sammet ou le superbe mid-tempo « Navigator » qui devrait renverser tout sur son passage en concert tant le groupe sait faire monter ses ambiances en puissance jusqu’à un refrain impressionnant.

L’album se clôt sur un titre tout en nuances : « The Spirit Will Remain » qui permet aux oreilles de redescendre petit à petit vers la réalité. En bonus, une version 2003 d’un titre issu de leur deuxième démo : « Children Of Steel » et « Mysteria » en duo avec le chanteur de Kreator. Un album indispensable qui va sans doute faire d’Edguy l’un des grands groupes de cette année 2004. Ils le méritent, tant leur progression est grande depuis quelques années. Un album qui fera date !

  • 1. Mysteria
  • 2. The Piper Never Dies
  • 3. We Don’t Need A Hero
  • 4. Down To The Devil
  • 5. King Of Fools
  • 6. Forever
  • 7. Under The Moon
  • 8. Lavatory Love Machine
  • 9. Rise Of The Morning Glory
  • 10. Lucifer In Love
  • 11. Navigator
  • 12. The Spirit Will Remain
  • 13. Children Of Steel
  • 14. Mysteria (Feat. Mille Petrozza)
  • Tobias Sammet – Chant, claviers
  • Dirk Sauer – Guitares
  • Jens Ludwig – Guitares
  • Tobias « Eggi » Exxel – Basse
  • Felix Bohnke – Batterie

Label : NTS/Wagram/Nuclear Blast

DEATH DEALER – War Master (2013)

Formé en 2012 par des musiciens accomplis, Death Dealer est une formation américaine qui œuvre dans un heavy metal épais, carré, puissant, qui renvoie à Manowar, mais aussi à Holy Mother et à toute cette vague américaine de heavy metal. Il faut avouer que le pedigree des membres de ce groupe est impressionnant puisqu’on trouve au chant Sean Peck (Cage, Warrior, Denner/Sherman…), aux guitares Ross The Boss (Manowar, Shakin’ Street, The Dictators…) et Stu Marshall (Blasted To Static, Night Legion, Dungeon…), à la basse Mike Davies (Ozzy Osbourne, Halford, Lizzy Borden…) et à la batterie Rhino (Jack Starr’s Burning Star, Holy Hell…). Cela n’augure pas toujours d’un résultat correct. Pourtant, avec ce War Master, Death Dealer nous prouve que ses membres ne sont pas uniquement là pour s’amuser et qu’ils ont décidé de nous proposer des morceaux de pur heavy metal, sans concessions et réellement addictifs.

Dès « Death Dealer » qui ouvre les hostilités, on sait que le quintet n’est pas venu pour honorer un contrat, mais bien pour faire parler la poudre. Les riffs sont énormes, la production également, et la voix de Sean Peck transperce l’atmosphère avec une évidente facilité. La section rythmique abat un travail énorme, posant les fondations d’une musique qui prend immédiatement aux tripes. Le titre « War Master » est d’ailleurs un modèle du genre, avec son rythme effréné, ses riffs saturés et ses duels de guitares. On pense à Holy Mother, ce qui n’est pas un mince compliment.

Les musiciens nous montrent qu’ils savent composer de vraies pépites de true metal et que le poids des années n’a pas de prise sur eux. Ross-the-Boss est impérial et se met au niveau de Stu Marshall qui s’avère être un guitariste accompli. Tous deux se mettent au service d’une musique implacable, comme le montrent l’excellent « Curse Of The Heretic » et « Heads Spikes Walls » qui relèguent en deuxième et troisième division la plupart des groupes prétendant jouer du heavy metal. Death Dealer écrase la concurrence et notamment l’école suédoise. Et ce n’est pas l’énorme « The Devils Mile » qui me contredira. Débutant calmement, ce titre s’emballe pour renverser tout sur son passage, en évoquant à la fois Judas Priest, Manowar et Accept. Du grand art ! Il ouvre la porte au mélodique « Liberty Or Death » qui propose des twin guitars à la Iron Maiden sur fond de heavy metal écrasant, comme le faisait Holy Mother à l’époque.

Même lorsque le rythme ralentit, la tension est toujours présente. « Children Of Flames » se montre poignant, en développant un registre pathétique et en permettant à Sean Peck de prouver qu’il n’est pas seulement un hurleur. Que dire alors du destructeur « Hammer Down » qui donne envie de secouer la tête en cadence, tout en se permettant des évocations orientales qui allègent l’ensemble ? Il en va de même pour « Never To Kneel », un mid-tempo écrasant qui fait le lien entre les titres épiques du groupe et ses compositions plus nostalgiques. L’album se termine d’ailleurs sur un morceau nuancé : « Wraiths On The Wind », qui montre une facette plus complexe de Death Dealer. On comprend alors que ces musiciens sont capables d’écrire et de jouer toutes sortes de metal.

War Master est un superbe album passé inaperçu dans nos contrées, et qui devrait être présent dans toutes les discothèques de fans de metal.

  • 1. Death Dealer
  • 2. Never To Kneel
  • 3. Warmaster
  • 4. Children Of Flames
  • 5. Curse Of The Heretic
  • 6. Hammer Down
  • 7. The Devils Mile
  • 8. Liberty Or Death
  • 9. Heads Spikes Walls
  • 10. Wraiths On The Wind
  • Sean Peck – Chant
  • Ross The Boss – Guitares
  • Stu Marshall – Guitares
  • Mike Davis – Basse
  • Rhino – Batterie

Labels : Steel Cartel, Pure Steel records

JEZABEL – Legiones Del Sur (2003)

Créé en 2003, le label italien Cruz Del Sur s’est lancé dès ses débuts dans une exploration de l’underground mondial. Avec cet album, l’un des premiers publiés par le lable, il nous emmène en Argentine à la découverte des très bons Jezabel. Originaire de Buenos Aires, le groupe a vu le jour en 1993 et possède déjà deux démos et un album au moment de la sortie de cet étonnant Legiones Del Sur. Il a également repris le morceau « I Want Out » de Helloween sur la compilation Tributo a los reyes del metal.

Visiblement nourri au power metal, le groupe nous entraîne dans des contrées speed « Signe un paso más », « Signos (10 X) », « Elegia », « Imagen del mundo », flirtant parfois avec un metal plus mélodique et plus lent « Alas de acero » sans oublier l’incontournable ballade « Miro atrás ». L’ensemble est compact, parfaitement en place. Les riffs de guitares peuvent s’appuyer sur une bonne section rythmique et un clavier omniprésent sans être envahissant. Cela permet à la voix de Leandro Coronel, qui chante en espagnol, de donner libre court à ses envolées lyriques.

Les influences du groupe se font sentir : Helloween et Gamma Ray pour le côté speed, Stratovarius dans les parties néo-classiques, auxquels s’ajoutent des éléments épiques issus de groupes des années 80 tels Rainbow ou Dio, ce qui est évident sur « Legiones del sur ». La qualité est au rendez-vous, aussi bien pour les compositions, que dans l’interprétation et la production. Tout est très professionnel et l’on est loin d’un travail de garage. Jezabel a bénéficié de plusieurs mois de studio et ça se sent. Un très bon album dans la langue de Cervantès qui développe des thèmes épiques « Legiones del sur », avec une forte connotation sociale « Grito de libertad », comme souvent chez les groupes d’Amérique du Sud.

  • 1. Glaciares
  • 2. Signe un paso más
  • 3. Alas de acero
  • 4. Signos (10 X)
  • 5. Elegia
  • 6. Legiones del sur
  • 7. El tiempo dira
  • 8. Grito de libertad
  • 9. S.A.F.
  • 10. Fe
  • 11. Miro atrás
  • 12. Imagen del mundo
  • Leandro Coronel : Chant
  • Diego Del Rio : Guitares, chœurs
  • Néstor Rodríguez : Guitares, chœurs
  • Gustavo « La máquina » Florio : Basse
  • Guillermo Saccomanno : Batterie, chœurs

Omar Liste : Claviers

Label : Cruz Del Sur Music

STRATOVARIUS – Elements Pt 2 (2003)

Dire que ce deuxième élément était attendu serait en dessous de la vérité ! Les fans se mortifiaient, surtout depuis la sortie du single « I Walk To My Own Song » qui leur avait mis l’eau à la bouche. Dès les premières mesures de « Alpha & Omega », on n’est pas déçu : c’est du Stratovarius pur jus. Tempo médium, chœurs grandioses, rythmique implacable, arpèges de guitares supportées par l’excellent clavier de Jens Johansson et toujours la voix séraphique de Timo Kotipelto associée à un thème fantastique. Cela s’accélère sur « I Walk To My Own Song » qui apparaît déjà comme un hit du groupe, l’un de ces morceaux incontournables que les fans adoreront reprendre en concert. Tempo rapide, claviers omniprésents et lancinants et refrain épique qui flirte avec un fantastique surréaliste. Avec « I’m Still Alive », le rythme s’accélère encore, la batterie est plutôt mixée en avant, offrant des cavalcades sur lesquelles s’appuient des accords de guitares et la voix de Timo. Ces trois premiers morceaux sont plutôt classiques et c’est vers la suite qu’apparaissent quelques nouveautés.

« Season Of Faith’s Perfection » débute comme une ballade acoustique, à la guitare sèche, que vient couper un clavier étrange, avant que la batterie ne soutienne des couplets toujours acoustiques et un refrain électrique. Cela permet ensuite à Timo Tolkki de partir dans un superbe solo plein de feeling. Un excellent morceau, tout en nuances et en mélancolie. Contrastant avec le précédent, « Awaken The Giant » est un pur morceau heavy d’influences fantasy. Rythmiques lourdes, guitares pesantes, tempo binaire, refrain simple mais efficace, ce qui n’est pas sans rappeler certains titres de Malmsteen. Une nouvelle fois, pour trancher, c’est vers des sommets speed que s’envole « Known The Difference » qui débute par une éblouissante introduction au clavier qui sert en fait de refrain au morceau. Sans doute le seul titre sur lequel Jens est vraiment bien utilisé. Lorsque l’on connaît ses capacités, on se dit qu’il est sous employé sur ce disque. Le thème est purement fantastique, inquiétant.

« Luminous », au thème mêlant fantasy, onirisme et fantastique, est une ballade qui semble puiser certaines de ses influences chez Queen et la voix de Freddy Mercury, alors que « Dreamweaver », morceau onirique er épique par excellence, alterne passages lents et accélérations rythmiques, pour offrir de superbes passages de guitares et un refrain prenant. L’album se termine sur une autre ballade, plus heavy, supportée par de splendides chœurs.

Au final, un très bon album de Stratovarius qui, s’il n’est pas révolutionnaire, apporte de nouveaux éléments au style du groupe. Un incontournable, de toute manière, pour un groupe qui frise l’excellence depuis plusieurs années.

  1. Alpha & Omega
  2. I Walk To My Own Song
  3. I’m Still Alive
  4. Season Of Faith’s Perfection
  5. Awaken The Giant
  6. Known The Difference
  7. Luminous
  8. Dreamweaver
  9. Liberty
  • Timo Kotipelto – Chant
  • Timo Tolkki – Guitares
  • Jens Johansson – Claviers
  • Jari Kainulainen – Basse
  • Jörg Michael – Batterie

Label : NTS/Nuclear Blast/ Wagram

SEYMINHOL – Northern Recital (2002)

Avec cet album, Seyminhol entre dans la cour des grands du heavy metal en nous livrant une œuvre aboutie, sérieuse, bien composée, habilement menée et superbement arrangée. Tout au long des onze titres divisés en trois parties, le groupe démontre toutes ses qualités en alliant titres énergiques : « Iron of God », compositions plus contrastées : « The Call of War », « Under a Blood Red Banner » et balades électriques : « Ode to Eternity », « Sackonungr » qui illustrent un concept intelligent.

Basé sur une trame historique : la défaite des Saxons de Widukind face aux armées de Charlemagne en 785, le récit développé dans cet album allie éléments avérés et influences mythologiques. On suit tout d’abord la défaite et la mort de Widunkind qui devient une légende, avant qu’un jeune garçon décide de le venger. Ode à l’affrontement entre le paganisme et le christianisme, Northern Recital nous plonge dans un monde de légendes et d’acier avec une rare intelligence en comparaison de ce que l’on peut entendre de nos jours.

Les compositions sont à la fois épiques et complexes : « The Funeral », ne délaissant ni les envolées rapides : « The Call of War », ni les titres médiums : « Immortal lords », n’hésitant pas à inclure un narrateur scandinave « Berserkir », des voix féminines et des chœurs guerriers ou funèbres. Si la base reste le heavy metal (on y sent les meilleures influences des années 80), certains titres lorgnent parfois sur le progressif « At the back of thunder » ou s’ouvrent sur des passages acoustiques : « Into the wind of chaos » (guitare sèche, cordes et harpe). On admire ainsi les talents de compositeur du groupe, leur complémentarité et la voix parfaitement maîtrisée de Kevin Kazek. Au final, un album qu’il faut se procurer absolument.

  • Part I : The Story of a fallen chief
  • Chapter I : Land of a long cold winter
  • Chapter II : Iron of God (Widunkind’s Speech)
  • Chapter III : The Call of War (Verden’s hate)
  • Chapter IV : The funeral
  • Part II : The past legacy
  • Chapter V : Ode to eternity
  • Chapter VI : Under a blood red banner
  • Chapter VII : Sackonungr
  • Part III : The flail of the North
  • Chapter VIII : Immortal lords
  • Chapter IX : Berserkir
  • Chapter X : At the back of thunder
  • Chapter XI : Into the wind of chaos
  • Kevin Kazek : Chant
  • Nicolas Pélissier : Guitares, claviers, chœurs
  • Christophe Billon-Laroute : Basse
  • Julien Truttmann : Batterie

Label : Brennus.

VENOM – Possessed (1985)

Passant quasiment tout son temps en studio, Venom sort rapidement Possessed après l’échec d’At War With Satan. Renouant avec les motifs et thèmes de Black Metal, cet album semble reprendre là où le groupe s’était arrêté à la fin de son deuxième album. Ceci n’est pas étonnant, puisqu’il a été composé à sa suite. Le groupe et sa maison de disques le présentent d’ailleurs comme un nouveau Black Metal, écartant la parenthèse At War With Satan. Cela n’est pas étonnant, puisque tous deux veulent renouer avec le succès. Calqué sur « Black Metal », « Powerdrive » donne l’illusion que tout cela va repartir. Il faut dire que cet album contient parmi les meilleurs titres jamais écrits par le groupe. Ainsi « Satanachist » mêle la folie punk des débuts, un riff tourbillonnant et des vocaux habités. Le déjanté « Too Loud (For The Crowd) » ferme la marche avec brio, en s’appuyant sur une cacophonie organisée, que ne met malheureusement pas en valeur la production toujours aussi confuse. Cela est une habitude pour le groupe. Tout aussi classique pour le groupe, « Hellchild » est un bon titre destiné à secouer la tête en cadence, et dont le riff et les changements de rythmes sont assez originaux pour Venom.

Le trio propose toujours des morceaux ultra rapides qui repoussent un peu plus loin les limites de leur musique. « Voyeur » apparaît comme l’un des titres les plus violents du groupe. Et même si cela donne l’impression que Venom se répète, notamment sur « Moonshine », le sympathique « Harmony Dies » ou le médiocre « Flytrap », cet album offre quelques innovations, comme l’instrumental « Wing And A Prayer », l’étonnant « Suffer Not The Children » avec son refrain chuchoté ou le heavy « Mystique ». Evidemment, tout n’est pas bon là-dedans et les fans préfèrent souvent les titres sortis en 45 tours que ceux présents sur cet album qui aurait mérité d’être un peu plus resserré. « Burn This Place To The Ground » aurait mérité un œil extérieur plus sévère.

Alors que la presse descend cet album et découvre Bathory, qui apparait comme le second père fondateur du black metal, Venom part en tournée notamment en France avec Chariot et Exodus en soutien. Les dissensions entre les membres du groupe y apparaissent nettement. Abaddon s’amuse notamment à cracher sur ses deux camarades et il est bien difficile de reconnaître les titres joués par le groupe tant la cacophonie est de mise.

  • 1. Powerdrive
  • 2. Flytrap
  • 3. Satanachist
  • 4. Burn This Place To The Ground
  • 5. Harmony Dies
  • 6. Possessed
  • 7. Hellchild
  • 8. Moonshine
  • 9. Wing And A Prayer
  • 10. Suffer Not The Children
  • 11. Voyeur
  • 12. Mystique
  • 13. Too Loud (For The Crowd)
  • Cronos (Conrad Lant) : chant, basse
  • Mantas (Jeffrey Dunn) : guitare
  • Abaddon (Anthony Bray) : batterie

Label : Neat Records

Production : Venom – Keith Nichol

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