BLUE ÖYSTER CULT – Tyranny and Mutation (1973)

Ecrit sur la route, ce deuxième album de Blüe Öyster Cult est un condensé de groove, de mélodies et d’inventivité. On comprend que les musiciens se sont servis de l’énergie transmise par les fans pour insuffler à leurs chansons un allant communicatif qui emporte l’auditeur dès les premières mesures de « The Red & The Black ». Tyranny and Mutation place immédiatement le groupe dans le peloton de tête des meilleures formations de l’époque. Moins torturé que leur premier opus, celui-ci puise son inspiration dans le blues et propose de jolies parties de guitares, à la fois fluides et inspirées, sans jamais oublier de nous surprendre par des arrangements inédits à l’époque.

Pour revenir sur « The Red & the Black », ce morceau, qui est immédiatement devenu un incontournable en concert, s’appuie sur un riff sautillant et jouissif. A la manière d’un Budgie et de son « Bredfan », paru la même année, les Américains jouent la carte de la positivité et ça fonctionne parfaitement. Tout aussi enjôleur, « O.D.’d on Life Itself » s’appuie sur un riff blues-rock et des claviers discrets qui nous donnent envie de taper du pied. Les soli sont particulièrement réussis et transpercent tout cela avec une fluidité réjouissante. Blüe Öyster Cult plongent dans ses racines américaines, mais avec une énergie à la MC5 et des chœurs que ne renierait pas Aerosmith à ses débuts. Tout aussi étonnant, le rapide « Hot Rails to Hell » sonne plus anglais, avec son chant proche des Who. Là encore, les guitares sont à la fête pour notre plus grand plaisir. La face A se clôt sur le vrombissant « 7 Screaming Diz-Busters », présent sur leur premier live dans une version un peu différente. Assez complexe, il se construit autour de la basse et de riffs rapides, pour mieux laisser la place à des changements de rythmes incessants. Evoquant à certains moments « Baby Please Don’t Go », à d’autres du jazz fusion, ce titre, finalement assez mal reconnu, est un petit bijou de construction et d’exécution.

Plus progressive, la face B débute par « Baby Ice Dog », un morceau plein de nuances et profondément progressif, avec son piano, ses riffs légers et ses changements d’ambiances. A mi-chemin entre le rock, le jazz-fusion et le progressif, ce titre est clairement destiné au studio, même s’il trouve un peu d’énergie dans son dernier tiers. Presque planant, « Wings Wetted Down » s’inscrit dans la lignée des Who, avec ses mélodies vocales proches de celles des Anglais et son piano que vient perturber une guitare saturée assez étonnante, aux sonorités proches de Black Sabbath. Un solo met tout le monde d’accord. Rapide et rythmée, « Teen Archer » est un rock hard au riff étonnant, qui fait la part belle à la section rythmique. Flirtant avec le progressif, c’est pourtant la chanson la plus rock de cette seconde face, notamment grâce à ses soli de claviers. La nuancée « Mistress of the Salmon Salt (Quicklime Girl) » termine cet album dans un mélange de rock progressif et de rock théâtral, comme si le Genesis des débuts avait croisé la route d’Alice Cooper et des Who.

Pour ce deuxième album studio, les Américains accouchent d’une œuvre quasiment parfaite, qui ouvre de multiples chemins susceptibles de ravir les fans les plus exigeants.

  • 1. The Red & the Black
  • 2. O.D.’d on Life Itself
  • 3. Hot Rails to Hell
  • 4. 7 Screaming Diz-Busters
  • 5. Baby Ice Dog
  • 6. Wings Wetted Down
  • 7. Teen Archer
  • 8. Mistress of the Salmon Salt (Quicklime Girl)
  • Eric Bloom – Chant, guitare, claviers
  • Donald « Buck Dharma » Roeser – Guitare solo, chant
  • Allen Lanier – Claviers, guitare
  • Joe Bouchard – Basse, chant
  • Albert Bouchard – Batterie, chant

Label : Columbia

SORTILEGE – Métamorphose (1984)

Premier album de Sortilège, Métamorphose est enregistré en Allemagne et produit par Peter Lat. Le son est équilibré, ce qui permet la mise en avant des guitares, sans pour autant laisser de côté la voix et la section rythmique. L’assise proposée par Bob Snake et Daniel Lapp est d’ailleurs impeccable, ce qui s’entend dès « D’ailleurs ». L’ensemble est bien plus professionnel que sur l’EP, que ce soit dans les arrangements, l’écriture des paroles qui s’est encore améliorée et le travail sur la voix. Christian Augustin y prouve toutes les qualités déjà entrevues l’année précédente. Cerise sur le gâteau, la pochette a été confiée au dessinateur Philippe Druillet (Lone Sloane, Salammbô ou les affiches de La Guerre du feu et du Nom de la rose).

Proposant une musique heavy, à la fois puissante et mélodique, Sortilège montre de réelles qualités de composition et une technique supérieure à la moyenne des groupes de l’époque. Chaque titre nous transporte dans un univers riche qui tient autant aux paroles qu’aux arrangements. « D’ailleurs » ouvre les hostilités sur un rythme rapide et sautillant qui donne envie de secouer la tête et de chanter en chœur. Les influences issues de la New Wave Of British Heavy Metal sont évidentes, mais le groupe y ajoute une puissance toute allemande. Plus complexe, « Majesté » est un mid-tempo, dont les riffs sont efficaces. Après la science-fiction lovecraftienne du premier morceau, c’est la fantasy qui est appelée dans les paroles. Ce mélange des genres est intéressant, car Christian Augustin s’inspire de ses lectures et de mythes, comme sur « Cyclope de l’Etang », une chanson pleine de nuances, dont le refrain est souligné par des chœurs originaux, plus proches du hard rock des années 1970 que du heavy metal.

Alternant riffs écrasants et accélérations, « Légende » s’appuie sur le mythe des sirènes évoqué dans L’Odyssée d’Homère, pour un titre qui fait la part belle aux guitares. Court, efficace, il entraine l’auditeur grâce à un entrain communicatif qui conduit à l’instrumental « Nuit des Limbes ». Plutôt à la mode à cette époque, l’instrumental servait surtout à montrer la technique des musiciens. Sortilège construit un vrai morceau, sur lequel les guitaristes se donnent à fond, alternant riffs et soli pour la plus grande joie de l’auditeur.

La face B démarre par le speed « Civilisation Perdue », un morceau bourré d’énergie, dont le riff principal reste lourd et ouvre sur un refrain très heavy. En un peu plus de deux minutes, la messe est dite, et c’est ce qu’on pourrait reprocher aux titres rapides du groupe. En concert, ils étaient rallongés, mais sur l’album, c’est un peu dommage de s’arrêter en si bon chemin. A l’inverse, « Délire d’un fou », sans doute l’un des morceaux préférés des fans, se développe sur plus de cinq minutes. Alliant paroles d’une rare finesse et harmonies de guitares soignées, cette fausse ballade narre la vision du monde par un homme psychotique.

L’album se clôt sur le mid tempo « Métamorphose », basé sur la nouvelle de Kafka, un titre complexe, qui alterne les rythmes et voit Bob Snake montrer toutes ses qualités de batteur. Ce beau titre, certainement un peu trop complexe pour beaucoup de fans de l’époque, est à réhabiliter et lorgne du côté du metal progressif.

Même avec le recul, Métamorphose se révèle être l’un des meilleurs albums de metal sorti cette année-là. Il présente un groupe à l’univers riche et captivant, qui sort de l’ordinaire. Afin de gagner de nouveaux marchés, une version en anglais est enregistrée. Si les paroles sont adaptées, et le mixage un peu différent, celle-ci ne rencontre pas un grand succès, à part au Japon semble-t-il. Il faut reconnaître que la prononciation n’est pas au top. A noter la sortie, en 2017, chez No Remorse d’un coffret contenant le CD (avec ces deux versions plus un nouveau mix), le vinyle, un t-shirt, le poster de la pochette et un patch. Il est épuisé dès les pré-commandes.

  • 1. D’ailleurs
  • 2. Majesté
  • 3. Hymne à la Mort
  • 4. Légende
  • 5. Nuit des Limbes (instrumental)
  • 6. Civilisation Perdue
  • 7. Délire d’un Fou
  • 8. Cyclope de l’Etang
  • 9. Métamorphose
  • Christian Augustin – Chant
  • Stéphane Dumont – Guitares
  • Didier Demajean – Guitares
  • Daniel Lapp – Basse
  • Bob « Snake » Dumont – Batterie

Label : Devil’s records

BLUE ÖYSTER CULT – On Your Feet On Your Knees (1975)

Premier album live de Blüe Öyster Cult, On Your Feet On Your Knees est une belle présentation de ce qu’était le groupe à ses débuts. Son choix de ne favoriser aucun des trois premiers albums alors enregistrés conforte cette impression. En effet, en choisissant trois extraits de chacun d’eux, plus deux reprises emblématiques ainsi qu’un instrumental qui va devenir incontournable, les Américains font plaisir à leurs fans et permettent à ceux qui ne les connaissent pas de les découvrir. Plus axé sur le blues et le rock que sur le progressif qu’en studio, plus lumineux également, le quintet livre douze titres bruts, éclairés par des interventions de guitares et des claviers futuristes. Ceux-ci sont servis par une production de qualité qui, parfois, mixe quand même la voix un peu en arrière. Mais cela ne gêne pas l’écoute et correspond aux standards de l’époque.

Le premier disque débute par deux morceaux issus de Secret Treaties qu’ils étrennent alors. « Subhuman » permet une entrée en matière contrôlée, teintée de blues et de jazz rock, conduisant au puissant boogie « Harvester of Eyes », qui fait la part belle aux guitares. Une des belles réussites de cet album gorgé de riffs inspirés et qu’interprète un groupe soudé par des tournées incessantes. Le troisième morceau de cet album se retrouve en neuvième position. Ce rock proche des Who est brut de décoffrage et prouve que Blüe Öyster Cult est un groupe qui sait se livrer. C’est flagrant sur « Buck’s Boogie » que découvrent la plupart des auditeurs, au moins ceux qui n’ont encore jamais assisté à un concert du groupe. Cette déferlante voit les guitares répondre aux claviers dans des envolées rafraichissantes.

Etrangement, les trois titres de Tyranny and Mutation se suivent pour nous saisir à la gorge et ne plus nous lâcher. « Hot Rails to Hell » prend toute sa saveur live, notamment grâce à l’énergie déployée par le groupe. Son riff implacable, souligné par un orgue, rend l’ensemble irrésistible. Mais ce n’est rien à côté de la version proto punk de « The Red and the Black » qui déboule à cent à l’heure, avec ces voix qui se répondent, ce riff qui se multiplie jusqu’à l’étourdissement et ces solos de guitares qui découpent tout sur leur passage. On croirait entendre les Amboy Dukes de Ted Nugent. Après cet ouragan, « 7 Screaming Diz-Busters » paraît bien faible, même si ce morceau ne démérite pas. Mais coincé entre « The Red and The Black » et « Buck’s Boogie », ses motifs progressifs et jazz fusion peinent à s’imposer.

Le second disque démarre doucement avec le calme « Then Came The Last Days of May », extrait du premier album. Ses lignes vocales sont sublimées par des soli d’une rare justesse. Un peu à part au milieu des compositions plus lourdes, cette chanson répond à « 7 Screaming Diz-Busters ». Mais le fan se jette sur « Cities on Flame With Rock-And-Roll » chanté par Albert Bouchard, dans une version très hard rock, avec son orgue et son tempo différent de la version studio. Constat semblable pour le méchant « Before the Kiss (A Redcap) », très noir, même si son break l’allège un peu.

Le disque se termine sur deux reprises : une version déjantée du « I Ain’t Got You » de Calvin Carter (déjà jouée notamment par The Yardbirds ou The Animals) dont le groupe change les paroles pour transformer ce titre en « Maserati GT (I Ain’t Got You) » et une autre du « Born To Be Wild » de Steppenwolf. Un final au top pour un double album de grande qualité.

  • 1. Subhuman
  • 2. Harvester of Eyes
  • 3. Hot Rails to Hell
  • 4. The Red and the Black
  • 5. 7 Screaming Diz-Busters
  • 6. Buck’s Boogie
  • 7. Then Came The Last Days of May
  • 8. Cities on Flame With Rock-And-Roll
  • 9. ME 262
  • 10. Before the Kiss (A Redcap)
  • 11. Maserati GT (I Ain’t Got You)
  • 12. Born to Be Wild
  • Eric Bloom – Chant, guitare, claviers
  • Donald « Buck Dharma » Roeser – Guitare solo, chant
  • Allen Lanier – Claviers, guitare
  • Joe Bouchard – Basse, chant
  • Albert Bouchard – Batterie, chant sur « Cities on Flame With Rock-And-Roll »

Label : Columbia

SORTILEGE – Sortilège (1983)

Blood Wave se forme en 1980, sous l’impulsion du batteur Jean-Philippe Dumont et des guitaristes Stéphane Dumont et Didier Demajean et devient Sortilège en 1981 après le recrutement du chanteur Christian Augustin (ex Correspondance) et du bassiste Daniel Lapp (ex Flagrant Délit). Une première démo est alors enregistrée. Elle contient les titres « Reine de Sabbat » et « Esclave de la Mort » qui resteront inédits. Une seconde démo suit en 1982. De meilleure qualité, elle propose l’hymne « Sortilège », et trois titres qui ne seront finalisés que sur le premier album : « Civilisation perdue », « Métamorphose » et « Délire d’un fou ». Tournant avec régularité, notamment en première partie de Def Leppard, le groupe voit son morceau « Le Cyclope de l’étang » paraître sur la compilation Metal Warriors (Ebony records) aux côtés de groupes de la New Wave Of British Heavy Metal. C’est pourtant avec le label néerlandais Rave-On-Records que le groupe signe, faute de réponses des labels français.

En 1983 paraît donc cet EP composé de cinq titres. Il débute par le heavy rapide « Amazone » qui permet immédiatement de constater la technique des musiciens et la voix puissante de Christian Augustin qui s’installe immédiatement comme le meilleur chanteur français de sa génération et l’un des meilleurs tous pays confondus. Basées sur un motif mythologique, les paroles surprennent par leur qualité, comme c’est le cas aussi pour les riffs inspirés par Judas Priest et le travail à deux guitares évoquant parfois Iron Maiden. Après cette belle entrée en matière, le mid tempo « Progéniture » développe un thème fantastique très sombre qui tient grâce aux vocalises de Zouille et aux différentes intensités des riffs. Destiné à secouer la tête en cadence, il s’inscrit dans son époque et plaît beaucoup à sa sortie. Plus martial, « Gladiateur » s’intéresse à la psychologie des combattants qui officiaient dans les arènes. Les harmonies et les soli de guitares y sont de toute beauté. Plein de nuances, ce morceau clôt la face A de belle manière.

La face B démarre sur les chapeaux de roues avec le superbe « Sortilège » dont l’introduction cueille l’auditeur, avant que le riff carré et les cris de Christian Augustin ne l’emmènent jusqu’au refrain, composé d’un unique mot décliné sur des vocalises puissantes. Donnant envie de taper du pied et de chanter avec le groupe, cette chanson devient immédiatement sa marque de fabrique. Une nouvelle fois, les guitaristes nous montrent toutes leurs qualités. Cet EP se clôt sur le speed « Bourreau » soutenu par une section rythmique impeccable. Le duo basse/batterie fonctionne à merveille et soutient l’ossature des riffs sans jamais faillir.

En cinq titres, Sortilège s’inscrit immédiatement comme le groupe français le plus doué de sa génération avec Satan Jokers. Malheureusement, cet EP, uniquement disponible en import, ne permet pas l’éclosion du groupe qui part néanmoins en tournée en première partie de Viva. En 1999, cet EP sera publié en CD avec celui des Suédois d’Evil, avec en bonus le titre « Galère des Ténèbres », une composition complexe, lente, qui lorgne sur Black Sabbath et certains titres de Judas Priest de la fin des années 1970.

  • 1. Amazone
  • 2. Progéniture
  • 3. Gladiateur
  • 4. Sortilège
  • 5. Bourreau
  • 6. Galère des Ténèbres (bonus 1999)
  • Christian Augustin – Chant
  • Stéphane Dumont – Guitares
  • Didier Demajean – Guitares
  • Daniel Lapp – Basse
  • Bob « Snake » Dumont – Batterie

Label : Rave-On-Records

FREAK KITCHEN – Move (2002)

Toujours à l’affût de groupes originaux en avance sur les modes (Stratovarius en son temps, Vanden Plas, Ark, Shaman…), en 2002, NTS nous apportait sur un plateau d’argent ce cinquième album des Suédois de Freak Kitchen. Après leur excellent Dead Soul Man sorti l’année précédente, celui-ci était attendu par les fans.

Dès le premier morceau « Propaganda Pie », le ton est donné avec ce mélange de riffs syncopés issus d’horizons funk et de lourdes rythmiques hard. Le son de guitare caractéristique de Mathias IA Eklundh s’insinue peu à peu dans l’oreille de l’auditeur et l’on se prend à battre du pied et à secouer la tête en cadence. Inclassable, comme les paroles surréalistes et symboliques, ce Move poursuit avec « Nobody’s Laughing », mélodique à souhait qui tranche avec un « Snap » carrément heavy qui plonge au plus profond des dérives humaines, poussant à l’extrême la réalité pour mieux la déformer. « Maggots of corruption » en est un parfait exemple puisque le registre fantastique sert une chanson sur les désirs humains qui ne se réalisent pas à cause de vers qui se glissent dans l’esprit. On se demande où ils vont bien trouver toutes ces idées qui fourmillent à chaque morceau.

 Ça part dans tous les sens : changements de rythmes, influences multiples, riffs ciselés, courts solos qui se multiplient, chœurs… Chaque titre est une découverte et un enchantement : des rythmes presque reggae sur les couplets de « Humiliation Song » et « Porno Daddy », une lourdeur quasi thrash sur « Razor Flowers » qui s’oppose à un refrain très chantant, tandis que « Heroin Breakfast » nous entraîne sur de sombres terrains avant de devenir un véritable hymne rock. Là aussi, un problème comme la drogue est traité de manière surréaliste, à grandes envolées d’images déformées, de références à l’enfer au quotidien.

L’album se termine sur trois morceaux explosifs : « Hateful Little People » aux solos jazzy, l’hymne « Logo » au refrain qui se vrille à votre cerveau et le syncopé « The Wrong Year » aux ambiances à la fois funky, heavy et rock. Un mélange étonnant et détonnant comme tout l’album qui arpente des voix nouvelles sur lesquelles bien peu ont déjà mis les pieds. Il y a du Steve Vai et du Joe Satriani chez Mathias IA Eklundh, c’est indéniable. Une véritable réussite, en tout cas, soutenue par des textes qui oscillent entre réalisme, symbolisme et surréalisme, comme en attestent les paroles de « Porno Daddy », « Razor Flowers » ou « Snap ».

  • 1. Propaganda Pie
  • 2. Nobody’s Laughing
  • 3. Snap
  • 4. Humiliation Song
  • 5. Razor Flowers
  • 6. Heroin Breakfast
  • 7. Porno Daddy
  • 8. Seven Days In June
  • 9. Maggots Of Corruption
  • 10. Hateful Little People
  • 11. Logo
  • 12. The Wrong Yeah
  • Mattias « IA » Eklundh – Chant, guitares
  • Christer Örtefors – Basse, chant
  • Björn Fryklund – Batterie

Label : NTS.

KILLERS – A l’Ombre des Vautours (2007)

Depuis leur premier album Fils de la Haine paru en 1985, dont se souviennent avec nostalgie les anciens qui ont connu cette époque, les Basques de Killers sont devenus une institution en France, nous livrant avec régularité des albums studios entrecoupés d’albums en public. Si de cette première époque, il ne reste plus, et ce depuis longtemps, que Bruno Dolheguy dans la formation, force est de constater que le groupe est néanmoins soudé depuis plusieurs années. Ce nouvel album en apporte une nouvelle preuve, tant le metal du groupe est compact, chargé jusqu’à la gueule de riffs efficaces. Premier constat, le son est énorme, les guitares affûtées et la voix de Bruno rocailleuse et agressive à souhait.

La variété des ambiances et des rythmes fait de cet album un beau condensé de tout ce que le metal peut apporter et réaliser : morceaux speed (« Deux bastos dans le cigare », « Nouveau monde », « Trajectoires » et « Voyeur »), compositions lentes (« Seul dans mon coin ») et titres changeant plusieurs fois de tempos (« Combien de fois ? », « Pas de pitié », « www.misère »). Le groupe revisite le metal, rendant hommage à Manowar » : « Habemus metal », à Motörhead : « Overkillers », jouant sur les terres de Helloween : « La ronde des couillons », tout en jouant avec les stéréotypes du metal des années 80 : « Trop tard » et du punk : « No Future ». A l’Ombre des Vautours est un hymne au metal, sorte de plaidoyer métallique : « Faire du métal ».

Plus de vingt ans après, Killers frappe toujours, sans doute plus fort encore qu’à l’époque. En tout cas, une chose n’a pas changé : les paroles qui, à la fois, évoquent des thèmes puissants (la guerre, l’altérité, le mal-être, les désillusions…), mais souvent d’une manière tellement maladroite que cela en devient attendrissant (« Habemus metal », « Deux bastos dans le cigare », « Overkillers »… rassemblent tout ce que le metal peut écrire de médiocre. C’est aussi naïf et mauvais que Manowar, c’est pour dire ! Et cela est accentué par l’utilisation, justifiée (mais mal narrée… on dirait un film de Jean Rollin !) du poème « L’Ennemi » de Baudelaire. C’est un peu dommage, car avec un vrai parolier, Killers passerait sans doute un cap… (et perdrait son statut de groupe culte ?) Ne vous arrêtez pas à ça ! D’autant plus que les guitaristes s’amusent avec le classique, des airs populaires et des clins d’œil à de nombreux groupes ! A acheter, évidemment !

  • 1. L’Enfer du décor
  • 2. Deux bastos dans le cigare
  • 3. Combien de fois ?
  • 4. Comprendre
  • 5. Seul dans mon coin
  • 6. No Future
  • 7. Faire du métal
  • 8. Malgré tout
  • 9. Trop tard
  • 10. Absent
  • 11. Nouveau monde
  • 12. Un peu de répit
  • 13. Habemus metal
  • 14. Overkillers
  • 15. Pas de pitié
  • 16. La ronde des couillons
  • 17. Trajectoires
  • 18. http://www.misère
  • 19. Voyeur
  • 20. S.O.S.
  • 21. Latitude ouest
  • 22. Tais-toi
  • Bruno Dolheguy – Chant, guitares
  • Patrick Oliver – Basse
  • Thierry Andrieu – Guitares
  • Florent Pouey – Batterie

Label : Brennus

MANOWAR – Into Glory Ride (1983)

Après un premier album dont le son n’a pas satisfait Joey DeMaio, pas plus que l’absence de soutien du label Liberty Records, Manowar se pose aux Music America Studios de New York, en compagnie de John Mathias qui va les aider à se forger un son plus épais, plus professionnel. Dans le même temps, le groupe signe chez Megaforce pour les Etats-Unis et Music For Nations pour l’Europe, ce qui lui offre une plus grande visibilité.

Si Battle Hymns proposait une agréable carte de visite, Into Glory Ride définit le vrai son Manowar, très métallique, et plus européen que certaines productions américaines de l’époque, car plus direct. « Warlord » ouvre les hostilités en se moquant de la pudibonderie américaine par les ébats sonores d’un couple, pour se poursuivre dans un déluge sonore et des paroles misogynes comme ce sera toujours le cas dans la carrière du groupe. Efficace, heavy, doté d’un refrain qui sait se faire désirer, « Warlord » est un titre qui se mérite, comme le reste de l’album d’ailleurs. En effet, Joey DeMaio, qui signe la totalité des titres sauf « Secret Of Steel » et « Gloves Of Metal », co-signés avec Ross-The-Boss, s’est appliqué à développer de vraies compositions. Ainsi, « Secret Of Steel » nous transporte dans un univers oriental, pour un titre épique, ponctué par des soli de guitare et de basse de haute volée. Plus lourd, « Gloves Of Metal » entraîne l’auditeur dans un univers épique, au riff pesant, destiné à tout écraser sur son passage. Et ça fonctionne, tant le résultat est placé sous le sceau du talent.

Avec « Gates Of Valhalla », Manowar joue la carte du lyrisme en évoquant la mort des guerriers sur le champ de bataille. La basse emplit tout l’espace dès l’introduction, avant que tous les instruments se mettent en ordre de marche pour une déferlante métallique qui s’inscrit parmi les meilleures compositions du groupe.

Malheureusement, la face B débute par un titre confus, sorte de metal progressif ambitieux, mais qui déséquilibre l’album, surtout qu’il est suivi par la cavalcade « Revelation (Death’s Angel) ». Le contraste est tel qu’il fait de « Hatred » le point faible de la discographie du groupe durant la période Ross-the-Boss. Quant à « Revelation (Death’s Angel) », c’est un morceau épique par excellence, sans doute moins original que ceux de la face A, mais ô combien efficace. Le jeu de Ross-the-Boss l’éclaire, tandis que Scott Columbus démontre qu’il est le batteur de la situation. Sa frappe lourde permet d’installer une assise indispensable au heavy metal de Manowar.

Comme toujours avec Manowar, le dernier titre de l’album se révèle être un moment de bravoure. En plus de 7 minutes, ce morceau développe tout un récit de fantasy qui met en valeur la musique, tantôt enlevée, tantôt plus calme, mais toujours en harmonie avec les paroles.

Plus ambitieux que Battle Hymns, Into Glory Ride est moins bien considéré que son prédécesseur. Pourtant, il annonce le chef-d’œuvre que sera Hail To England et qui n’aurait pas pu voir le jour sans les expérimentations, parfois maladroites, de cet opus.

  • 1. Warlord
  • 2. Secret of Steel
  • 3. Gloves of Metal
  • 4. Gates of Valhalla
  • 5. Hatred
  • 6. Revelation (Death’s Angel)
  • 7. March for Revenge (By the Soldiers of Death)
  • Eric Adams – Chant
  • Ross-the-Boss – Guitare
  • Joey DeMaio – Basse
  • Scott Columbus – Batterie

Producteurs : Manowar & John Mathias

Labels : Megaforce & Music For Nations

ALDO NOVA – Aldo Nova (1982)

De son vrai nom Aldo Caporuscio, Aldo Nova est un artiste canadien, reconnu dans son pays pour être un compositeur et un producteur de grand talent (Patrick Bruel, Garou, Céline Dion grâce à laquelle il a quand même reçu un Grammy Award). Evidemment, ce n’est pas encore le cas en 1982 lorsque sort ce premier album qui explose tout dans les charts américains et canadiens. Avec plusieurs hits à son actif, ce premier opus possède toutes les qualités nécessaires pour attirer l’attention des amateurs d’AOR, les fans de hard rock mélodique et même l’auditrice de radio plus habituée à la pop. En France, Francis Zégut passe régulièrement le morceau « Fantasy » dans son émission Wango Tango. Basé sur un riff simple et une mélodie lancinante aux claviers, cette chanson est un petit chef d’œuvre d’inventivité qui semble annoncer les premiers Bon Jovi (écoutez « Runaway » et « Roulette » et vous comprendrez). Tout est excellent sur ce titre, aussi bien les guitares que les mélodies vocales, les arrangements futuristes que les chœurs, les claviers que la production.

Débuter un premier album par un hit n’est pas donné à tout le monde, le poursuivre par d’autres compositions de grande qualité est encore plus rare. Le hard FM « Hot Love » est pourtant un parfait exemple du talent du musicien. Plus puissant que le précédent, il se base sur un riff hard rock évoquant April Wine. Plus rapide encore, le bouillant « Heart to Heart » montre la face rock d’Aldo Nova qui parvient à alléger un rythme rapide par des nappes de claviers et des chœurs sucrés sans rendre l’ensemble indigeste. Dans un style hard FM, « It’s Too Late » et « Under the Gun » sont des petits bijoux de fausse simplicité que met en valeur une voix d’une rare clarté. Si la proximité des Who est à noter sur le premier, le second est porté par un riff proche de Survivor. La gestion des intensités est remarquable sur ce titre, comme sur bien d’autres d’ailleurs. A commencer par « See the Light », une exploration pop AOR, pleine de nuances, qui joue avec des motifs jazz pour mieux nous surprendre, tout en faisant la part belle aux guitares.

Aldo Nova sait jouer avec l’auditeur, le conduisant sur un sentier, pour mieux le dérouter une fois amené là où il le souhaitait. Après trois titres plutôt rock, le chanteur nous étonne avec la ballade « Ball and Chain », parfaitement maîtrisée et jamais mièvre. Sur un rythme binaire, il construit une jolie narration qui s’intensifie dès l’arrivée du refrain. Autre power ballad, « Can’t Stop Lovin’ You » remplit tous les critères pour passer sur les ondes américaines de l’époque, avec ses jolies mélodies et son nappage de claviers. C’est impeccable, sans défauts et superbement interprété. Malgré toutes leurs qualités, ces chansons n’égalent pourtant pas l’autre hit de l’album qu’est « Foolin’ Yourself », une vraie bombe AOR qui débute a capela pour nous faire croire à une ballade, mais qui s’emballe pour devenir un hymne à mi-chemin entre Toto et Bryan Adams. On comprend pourquoi les Canadiens et les Américains ont été emballés par ce titre.

En dix morceaux, Aldo Nova met tout le monde d’accord et accouche d’un album de grande qualité. Il atteint la huitième place du Bilboard et devient double platine. C’est mérité.

  • 1. Fantasy
  • 2. Hot Love
  • 3. It’s Too Late
  • 4. Ball and Chain
  • 5. Heart to Heart
  • 6. Foolin’ Yourself
  • 7. Under the Gun
  • 8. You’re My Love
  • 9. Can’t Stop Lovin’ You
  • 10. See the Light
  • Aldo Nova – Chant, guitares, basse, claviers
  • Dennis Chartrand – Piano
  • Michel Pelo, Roberto Biagioni – Basse
  • Michael LaChapelle, Terry Martel – Batterie, percussions

Label : Portrait records

KIX – Midnite Dynamite (1985)

Après le semi-échec de Cool Kids, Kix opère de profonds changements. En premier lieu, Ronnie Younkins est réintégré dans le groupe, tandis que le compositeur Bob Halligan Jr (qui a écrit pour Kiss, Judas Priest, Icon, Bonfire ou Blüe Oÿster Cult) vient prêter main forte pour composer de nouveaux titres, aidé en cela par Kip Winger et John Palumbo (le chanteur de Crack the Sky). Ces apports modifient profondément la musique du quintet par rapport au disque précédent. La production, confiée à Beau Hill, s’inscrit parfaitement dans son époque, avec un son épais et clair, des chœurs glam rock gorgés d’effets, des distorsions maîtrisées et des arrangements soignés. L’ensemble est donc calibré pour les radios et les télévisions américaines. Et ça fonctionne parfaitement.

Dès « Midnite Dynamite », l’auditeur comprend que le groupe a retrouvé l’allant, l’allégresse et le dynamisme du premier album. Le riff à la AC/DC est tempéré par des ponts plus légers et un refrain glam que magnifie la voix de Steve Whiteman et des chœurs aigus propres à Kix. L’album est donc placé sous de bons auspices et nous montre que les musiciens ont envie d’en découdre. Les titres rapides, glam metal s’enchaînent, comme l’enjoué « Layin’ Rubber » basé sur des répétitions de mots, un rythme endiablé et entraînant, ainsi que des solos fluides qui répondent à un break chanté. Autre bombe heavy glam, « Lie Like a Rug » mêle un boogie destiné à taper du pied à des mélodies glam. Le riff renvoie directement à des titres du premier album, preuve que Bob Halligan a bien étudié la musique du groupe avant de leur proposer ces chansons. Le groove est toujours aussi présent dans les morceaux, ainsi que le métissage des musiques. « Cold Shower » mêle des éléments country-pop et funk au glam metal du groupe, tandis que « Bang Bang (Balls of Fire) » présente des aspects plus heavy rock, ce qui n’est pas étonnant vu l’implication de Kip Winger.

Chaque morceau apparaît comme un hymne évident, notamment grâce à des refrains aisément mémorisables et des riffs entêtants. « Scarlet Fever » en est un parfait exemple. Son rythme binaire et médium nous emporte immédiatement. Dans le même esprit, « Red Hot (Black & Blue) » fonctionne à merveille, avec son refrain chantant, tandis que le plus rapide « Cry Baby » rappelle le premier album, même s’il se révèle en deçà des autres titres par son côté trop évident. Mais que dire de « Sex » ? Il n’y avait que Kix pour construire une petite bombe funk-glam-rock avec cet unique mot en guise de refrain. Et le pire, c’est que ça fonctionne parfaitement tant le groupe parvient à rendre cette chanson joyeuse et groovy. Pour les amateurs du genre, ajoutons que Kix se fend de sa première ballade avec « Walkin’ Away » qui ne souffre d’aucune faute de goût mais manque un peu d’originalité.

Bien meilleur que Cool Kids, Midnite Dynamite présente un groupe mature qui s’inscrit parfaitement dans son époque et ravit les amateurs de hard rock américain. Même avec le recul, cela demeure un album solide, gorgé de joie de vivre et qui s’écoute toujours avec autant de plaisir.

  • 1. Midnite Dynamite
  • 2. Red Hot (Black & Blue)
  • 3. Bang Bang (Balls of Fire)
  • 4. Layin’ Rubber
  • 5. Walkin’ Away
  • 6. Scarlet Fever
  • 7. Cry Baby
  • 8. Cold Shower
  • 9. Lie Like a Rug
  • 10. Sex
  • Steve Whiteman : Chant, harmonica, saxophone
  • Ronnie « 10/10 » Younkins : Guitares
  • Brian « Damage » Forsythe : Guitares
  • Donnie Purnell : Basse, claviers, chœurs
  • Jimmy « Chocolate » Chalfant : Batterie, chœurs

Producteur : Beau Hill

Label : Atlantic

BLUE ÖYSTER CULT – Extraterrestrial Live (1982)

Troisième album en public du groupe, Extraterrestrial Live fait le point sur dix ans de carrière, dix ans d’une intense productivité, dix ans sans aucune faute de goûts, dix ans au sommet. Ce double album au son énorme est donc un témoignage incontournable de toute cette période qui a su accoucher de classiques : « Cities on Flame with Rock and Roll », « Burnin’ for You », « Godzilla » ou encore « (Don’t Fear) The Reaper ». C’est une formation en grande forme qui nous livre ces treize titres, puissants, soignés, qui font la part belle aux guitares, aux improvisations et aux envolées lyriques. Chaque morceau est, en effet, développé jusqu’à plus soif pour mieux entraîner l’auditeur dans une sarabande infernale.

Débutant par « Dominance and Submission », extrait de Secret Treaties, le premier disque nous prend à la gorge, avec ce son puissant, ces guitares incisives et ces claviers qui teintent l’ensemble. En concert, ce titre prend toute sa force, comme c’est également le cas pour l’énorme « Cities on Flame with Rock and Roll » présent sur le premier album du groupe. Epaissi, rallongé et plus compact, il permet aux musiciens de s’en donner à cœur joie, en faisant parler leur technique et leur feeling. Un grand moment. Pourtant, ce morceau est éclipsé par la folie développée sur « The Red and the Black » dont le riff boogie sautillant est un vrai régal. Ce titre de Tyranny and Mutation parvient à faire le lien entre le hard rock des années 1980 et le rock des années 1960. Du même album, « Hot Rails to Hell » relance aussi la machine sur le second disque avec son énergie protopunk et ses riffs épais.

Ces compositions énergiques équilibrent les chansons plus mélodiques ou progressives que sont les superbes « E.T.I. (Extra Terrestrial Intelligence) » et « (Don’t Fear) The Reaper », deux hits d’Agents of Fortune, le lourd et entêtant « Godzilla », seul rescapé de Spectres ou le récent et FM « Burnin’ For You » tout juste apparu sur Fire of Unknown Origin. De cet album sont aussi extraits l’étonnant « Joan Crawford » aux sonorités très anglaises, proches des Who et le sombre « Veteran of the Psychic Wars » écrit par Michael Moorcock et qui fait écho à l’excellent « Black Blade » du même auteur issu de Cultösaurus Erectus. Cette collaboration avec l’auteur anglais accouche de compositions ancrées dans des interrogations métaphysiques de l’époque.

Avec le recul, aucun titre n’est à jeter sur cet album, même si, au rayon des surprises, on peut s’étonner de la présence de « Dr Music », unique rescapé de Mirrors, qui évoque un mélange de Kiss et de glam britannique. Bien meilleure est la longue reprise du « Roadhouse Blues » des Doors, sur laquelle Robbie Krieger vient épauler le groupe pour des échanges de blues rock étonnants.

Extraterrestrial Live est un des meilleurs albums live jamais enregistré. Il est supérieur aux deux précédentes captations de concerts, même si la réédition augmentée de Some Enchanted Evening en 2007 avec ses sept titres supplémentaires peut lui disputer la suprématie.

  • 1. Dominance and Submission
  • 2. Cities on Flame with Rock and Roll
  • 3. Dr. Music
  • 4. The Red and the Black
  • 5. Joan Crawford
  • 6. Burnin’ for You
  • 7. Roadhouse Blues
  • 8. Black Blade
  • 9. Hot Rails to Hell
  • 10. Godzilla
  • 11. Veteran of the Psychic Wars=
  • 13. (Don’t Fear) The Reaper
  • Eric Bloom – Chant, guitare, claviers
  • Donald « Buck Dharma » Roeser – Guitare solo, chant
  • Allen Lanier – Claviers, guitare
  • Joe Bouchard – Basse, chant
  • Rick Downey – Batterie, chant
  • Albert Bouchard – Batterie sur « Dominance and Submission » et « Black Blade »
  • Robbie Krieger – Guitare sur « Roadhouse Blues »

Label : Columbia

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