FREAK KITCHEN – Move (2002)

Toujours à l’affût de groupes originaux en avance sur les modes (Stratovarius en son temps, Vanden Plas, Ark, Shaman…), en 2002, NTS nous apportait sur un plateau d’argent ce cinquième album des Suédois de Freak Kitchen. Après leur excellent Dead Soul Man sorti l’année précédente, celui-ci était attendu par les fans.

Dès le premier morceau « Propaganda Pie », le ton est donné avec ce mélange de riffs syncopés issus d’horizons funk et de lourdes rythmiques hard. Le son de guitare caractéristique de Mathias IA Eklundh s’insinue peu à peu dans l’oreille de l’auditeur et l’on se prend à battre du pied et à secouer la tête en cadence. Inclassable, comme les paroles surréalistes et symboliques, ce Move poursuit avec « Nobody’s Laughing », mélodique à souhait qui tranche avec un « Snap » carrément heavy qui plonge au plus profond des dérives humaines, poussant à l’extrême la réalité pour mieux la déformer. « Maggots of corruption » en est un parfait exemple puisque le registre fantastique sert une chanson sur les désirs humains qui ne se réalisent pas à cause de vers qui se glissent dans l’esprit. On se demande où ils vont bien trouver toutes ces idées qui fourmillent à chaque morceau.

 Ça part dans tous les sens : changements de rythmes, influences multiples, riffs ciselés, courts solos qui se multiplient, chœurs… Chaque titre est une découverte et un enchantement : des rythmes presque reggae sur les couplets de « Humiliation Song » et « Porno Daddy », une lourdeur quasi thrash sur « Razor Flowers » qui s’oppose à un refrain très chantant, tandis que « Heroin Breakfast » nous entraîne sur de sombres terrains avant de devenir un véritable hymne rock. Là aussi, un problème comme la drogue est traité de manière surréaliste, à grandes envolées d’images déformées, de références à l’enfer au quotidien.

L’album se termine sur trois morceaux explosifs : « Hateful Little People » aux solos jazzy, l’hymne « Logo » au refrain qui se vrille à votre cerveau et le syncopé « The Wrong Year » aux ambiances à la fois funky, heavy et rock. Un mélange étonnant et détonnant comme tout l’album qui arpente des voix nouvelles sur lesquelles bien peu ont déjà mis les pieds. Il y a du Steve Vai et du Joe Satriani chez Mathias IA Eklundh, c’est indéniable. Une véritable réussite, en tout cas, soutenue par des textes qui oscillent entre réalisme, symbolisme et surréalisme, comme en attestent les paroles de « Porno Daddy », « Razor Flowers » ou « Snap ».

  • 1. Propaganda Pie
  • 2. Nobody’s Laughing
  • 3. Snap
  • 4. Humiliation Song
  • 5. Razor Flowers
  • 6. Heroin Breakfast
  • 7. Porno Daddy
  • 8. Seven Days In June
  • 9. Maggots Of Corruption
  • 10. Hateful Little People
  • 11. Logo
  • 12. The Wrong Yeah
  • Mattias « IA » Eklundh – Chant, guitares
  • Christer Örtefors – Basse, chant
  • Björn Fryklund – Batterie

Label : NTS.

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