
Avec le recul, il est amusant de se pencher sur des albums qui ont bénéficié d’un petit écho à l’époque de leur sortie. C’est le cas pour cet unique album des Belges de Thunderfire, qui étaient un peu présentés comme la réponse flamande à Motörhead. Il faut dire que le groupe œuvre dans un metal carré, inspiré par un rock punk direct, aux riffs cinglants, et que le chanteur est doté d’une voix grave et éraillée.
La parenté avec la bande de Lemmy est évidente sur « Crazy Cat », un mid-tempo un peu répétitif, mais agréable qui permet de secouer la tête en cadence. Par la suite le rythme s’accélère avec le réussi « Headbangers » qui se nourrit plutôt du côté des Anglais de Starfighters, alors que l’énervé « Gunman » s’inspire de Rose Tattoo avec un punk hard déjanté, propulsé par un riff hargneux et une batterie endiablée. L’ensemble est efficace, produit avec les moyens du bord, mais permet néanmoins d’apprécier « The Beast on the Run » qui apparaît comme un mélange entre Motörhead et Rose Tattoo, avec de nombreux changements de rythmes. C’est assez mal maîtrisé, mais ça faisait bien à l’époque. Malheureusement, cela a un peu vieilli.
La face B débute par « Power », un autre titre qui passe d’un riff rapide pour les couplets à un fort ralentissement sur le refrain. Ce n’est pas très bon et, surtout, le son est horrible. Quant au guitariste qui s’essaie au solo, il se prend les doigts dans les cordes à plusieurs reprises. Le pire, c’est que ça dure six minutes. « Happy to Live » retourne sur les traces de Motörhead pour un mid-tempo assez groovy, dont le refrain est plus rapide que les couplets. Le titre est sympathique, sans être excellent. En tout cas, il est moins bon que « Heavy Fire », dont le riff donne envie de taper du pied et qui n’est pas sans rappeler le groupe français Lawlessness. L’album se clôt sur « Money Taker », un titre un peu trop ambitieux pour ce groupe, qui essaie de croiser à nouveau Motörhead et Rose Tattoo, mais qui se vautre dans un bordel sans nom d’inspiration punk qui part dans tous les sens. Le riff qui soutient le solo est d’ailleurs typiquement punk.
Au final, Thunderfire est un album sympathique, qui contient quelques bons morceaux, mais qui ne possédait pas les atouts pour sortir le groupe de l’underground.
- 1. Crazy Cat
- 2. Headbangers
- 3. Gunman
- 4. The Beast on the Run
- 5. Power
- 6. Happy to Live
- 7. Danger
- 8. Heavy Fire
- 9. Money Taker
- Barry Wayste : Basse
- Rock O’Nelly : Batterie
- Ion Toyton : Guitares
- Malcolm Murray : Guitares
- Freddy Fiskens : Chant