
Vingt ans après In the Beginning, passé totalement inaperçu chez nous, Angel revient avec Risen, dans une formation bien différente de celle de ses débuts. En effet, il ne demeure que Punky Meadows et Frank Dimino qui sont secondés par quatre autres musiciens, faisant d’Angel un sextet. La musique, également, a évolué, s’adaptant à notre époque, notamment grâce à un son énorme qui met en avant les riffs de Punky Meadows et le caractère méthodique de la section rythmique. Cette énergie propulse les titres et les dynamise, ce qui permet à Angel de ne pas paraître dépassé par les groupes contemporains. D’ailleurs, de ce côté-là, il n’y a rien à craindre, car le groupe s’est surpassé afin de nous livrer des compositions soignées, dont les lignes vocales, à la fois ancrées dans le passé et le présent, deviennent vite addictives. Il en va de même pour les structures musicales qui s’appuient sur des motifs propres au hard FM et à l’AOR, avec quelques incursions plus agressives dans le hard rock. Cela donne un album varié, qui n’oublie pas les racines du groupe, tout en se projetant vers l’avenir.
Débutant par « Angel Theme », celui-là même qu’on peut trouver à la fin du premier album, Risen nous rappelle les origines du groupe, ce qui est confirmé par la chanson « 1975 », une ode un peu nostalgique, soutenue par un beau refrain et des chœurs pop/AOR. Dans un esprit assez proche, la ballade « I.O.U » présente une promenade acoustique du plus bel effet, tandis que « Tell Me Why » s’inscrit dans un AOR coloré aux années 1970, qui se rapproche de certaines compositions de Cheap Trick. C’est frais, léger et nous ramène à ce qu’Angel faisait sur ses deuxième et troisième albums. Toujours ancré dans les années 1970, « Stand Up » s’appuie sur de jolies mélodies vocales, pour un titre un peu plus enlevé et diablement efficace. Autre référence aux débuts du groupe, la reprise de leur tube « Tower » qui, je dois le reconnaître est très bien faite, mais n’apporte rien par rapport à l’originale. La magie de l’introduction jouée par Greg Giuffria a par ailleurs disparu, n’en déplaise au groupe.
Mais ne nous arrêtons pas à ça, car il existe bien des pépites sur cet album, à commencer par les petites bombes hard FM que sont l’excellente « Shot Of Your Love » qui nous prouve que Frank Dimino n’a rien perdu de ses capacités vocales et le puissant « We Were The Wild » porté par un énorme riff et des nappes de claviers inspirées. Ces deux titres donnent la pêche, mais moins que l’entêtant « Our Revolution » qui possède toutes les qualités pour devenir un classique, non seulement grâce à son refrain évident, mais aussi par son riff épais. Une vraie merveille. « My Sanctuary » est également une réussite, tant cette chanson donne envie de chanter à tue-tête. Punky Meadows s’y fend également d’un joli solo bourré de feeling.
Il faut dire que l’auditeur est gâté par les guitares. Le groovy « (Punky’s Couch Blues) Locked Cocked Ready To Rock » en apporte une preuve irréfutable avec ses touches blues et ses riffs très américains. Porté par un riff saturé, « Under The Gun » est un bon titre hard rock mélodique, alors que « Slow Down » nous emporte dans sa ronde infernale sans jamais nous lâcher.
Risen est un album indispensable de cette année 2019 et marque le retour réussi d’un groupe légendaire. Ne boudons pas notre plaisir pour le remettre encore et encore sur la platine.
- 1. Angel Theme
- 2. Under The Gun
- 3. Shot Of Your Love
- 4. Slow Down
- 5. Over My Head
- 6. 1975
- 7. We Were The Wild
- 8. I.O.U
- 9. (Punky’s Couch Blues) Locked Cocked Ready To Rock
- 10. Turn Around
- 11. Desire
- 12. Our Revolution
- 13. Tell Me Why
- 14. Don’t Want You To Go
- 15. Stand Up
- 16. My Sanctuary
- 17. Tower (2019)
- Frank Dimino : Chant
- Punky Meadows : Guitares
- Danny Farrow : Guitares
- Steve Ojane : Basse
- Billy Orrico : Batterie
- Charlie Calv : Claviers
Label : Cleopatra Records